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Bulletin SAF 1878


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La confrérie des maîtres-ès-arts de l’évêché de Léon

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vers entrelacés, on remarque dans l'intérieur, tom et chom, au
premier, dilun et suzun, au second, guellet et guelet, au troi·
sième, ter et sper (dans an Spel'nen), au quatrième. Les auteurs
de sainte Nùnne, du Grand Mystère de Jés.us, du Tremenvan, du
Buhez mab den, etc., ne rimaient pas autrement, et certaine­
ment pas mieux que lui.
Je suis heureux d'avoir contribué à tirer son nom de l'oubli :
ne laissons perdre aucun de ceux qui honorent notre pays breton .
Sur l'invitation de M, le Président, M. Le Men donne
lecture du travail suivant:
LA CONFRÉRIE DES MAÎTRES-ÈS-ARTS DE L'ÉV:tCH1~ DE LÉON (1).
En m'entretenant, il y a quelques jours,:de notre art national,
avec MM. de la Villemarqué et Audran, je fus amflné par le
sujet de notre conversation à leur lite le chapitre de la Mono­
graphie de la cathedrale de Quimpe1', dont je viens de terminer
l'impression, qui a pour titre: les Maîtres de l'œuvre, les Devis
et les Mal'chés. Dans ce chllpitre je fais connaître l'existence, .

ignorée jusqu'ici, d'une Confrérie des arts dans l'évêché de
Léon, au commencement du XVIIe siècle. Frappés de l'impor­
de ce fait, MM. de la Villemarqué et Audran, ont pensé
tance
qu'il ne serait pas.sans intérêt d'en donner communication à la

Société dans notre prochaine réunion. C'eRt pour me conformer
à leur avis que je vais vous lire la partie de ce chapitre relative
à la Confrérie des arts:
« Un fait regrettable, mais qu'on ne saurait contester, c'est la
facilité avec laquelle les souvenirs qui se rattachaient à nos
grands monuments d'architecture religieuse, se sont effacés
ou altérés, et la tendance que l'on éprouve généralement, à
attribuer à ceux qui les ont construits, une origine étrangère.

(1) Cet article est en partie extrait de la Monographie de la cathé­
drale de Quimper, par R.-F Le Men; un volume in-S de 400 pages,
dont l'impression est terminée.

C'est ainsi que l'on entend dire souven t, que la cathédl'ale de
Quimper a été bâtie par les Anglais. La même tradition se
rattache à l'église dè Notre-Dame du Creisker, à Saint­

Pol de-Léon. D'autres vont p lus loin, et prétendent que
nos belles églises anciennes ont- été bâties pal' des
toutes
étrangers, parce qu'il n'y avait pas en Bretagne, d'ouvriers
assez habiles pour les construire. Ces erreurs de l'opinion au
sujet de noIre art national, provjennent de ce. que les habitants
de notre pays, ont depuis longtemps pcrdu' l'habiLude de voir
élever auprès deux des monuments vraiment dignes de ce nom,
et exécuter sous leurs yeux, ces merveilles d'orfèvrerie, de
peinture et de sculpture, que produisaient jadis la plupart de
nos villes, et que la centralisation a confisquées pour toujours,
au profit de quelques cilé,s privilégiées. ) .
« On sait assez généralement a quelle époque furent construi-

tes nos grandes églises du moyen âge, et à l'initiative de quels
illustres personnages civils ou ecclésiastiques, on doit leur

constructiun; mais les chroniques ou les histoires qui nons ont
transmis la connaissance de ces faits, ont complétement négligé
de nous renseigner sur les modestes ouvriers qui travaillèrent
à les bâtir ou à les orner. Ce n'est qu'à partir du XVe siècle,
que de rares 'documents viennent jeter quelque jour sur ce
côté, jusque là bien obscur~ de l'histoire de l'art en Bretagne,
et je m'empresse de le diL'\~, les noms des maîtres qui furent
chargés de diriger les travaux de nos églises, ou de contribuer -
à leur décoration pendant le XVe et le XVIe siècle, sont, sauf
de rares exceptions, des noms qui appartifll1l1ent incontestable­
ment à la Bretagne. C'est seulement au XVIIe siècle que l'on
voit apparaître dans ce pays, des ouvriers étrangers, mais
principalement parmi les facleurs d'orgues et les fondeurs, car
les travaux de construction restent encore à celte époque,
pl'e3que exclusivement dans les mains des ouvriers bretons. On
peut donc, jusqu'à preuve du cont.raire, attribuel' à des maîtres
du pays où elles ont été élevées, la construction de
originaires
. nos églises du moyen âge, qui n'ont laissé aucune trace écrite

de leur histoire. En attendant que de nouvelles recherches
(1), voici un fait demeuré,
viennent confirmer cette conjecture
si je ne me trompe, inconnu jusqu'ici, et qui démontre combien
sont injustes certains préjugés qui ont cours relativement au
degré d'éducation artistique des breLons du temps passé. l)
« A une époque qu'il m'est impossible de préciser, une con·
frél'Îe des maÎtres-és-arts (magistrorum artium) fut fondée
dans l'évêché de Lr.on. Différente des confréries religieuses ou
des corporations si fréquente:; au moyen âge et jusqu'à la
Révolution, et qui se composaient de membres pris dans une
même paroisse ou dans une même ville, elle choisissait ses
villes et les paroisses du diocèse! et
élémenls dans toute s les
dans la' portion la plus intelligente du clergé, de la noblesse et
des ouvriers, dont les travaux relevllient du domaine de l'art.
L'existence de cette association de savants et d'hommes de

goût, m'a été révélée par un cahier commencé avant l'année
1618, el qui se compose de la liste générale des maîtres des
arts faisant partie de la confrérie, d'actes de réception de nou-
veaux maîtres, et d'ordres du jlJur indiquant, avec l'époque et
OÜ devaient se réunir les confrères, soit en assemblée
le lieu
aux services des membres décédés
générale, soit pour assister
dans l'année, les noms des orateurs qui devaien t prononcer des
discours dans ces réunions. ) .

(c Le bm'eau de la confrérie des maÎtres-ès-arts se cnmposait
d'un président (abbas), d'un procureur, d'un secrétaire (scriba),
d'un gl'effier (bidellus) et d'un trésorier, Elle comprenait avant
1618, cent vingt-trois membres, dont soixante-dix-neuf appar­
au clergé, vingt-sept à la noblesse, trois à la magistra­
tenaient
au tiers-état. De 1618 à 1623, cinquante--deux
ture et quatorze

(t) Au nombre des renseignements publiés par le Bulletin de l'Asso­
ciation bretonne, et qui viennent à l"appui de l'opinion que j'exprime iei, .
Je citel'ai dans le 1 er vol. de ce Bulletin, pages 21 ~ et 279, les recher­
ches, de M. A, de Bal,thélémy, sur des peintres verriers bretons. Voir
aussi dans les Mélanges· d'histoire et d'archéologie bretonnes, les très­
M. de la Borderie, sur les artistes
intéressants documents publiés par
bretons. .

nouveaux membres furent admis dans la société, sur la présen- ,
talion d'anciens confrèl'es. »
Et qu'on ne s'imagine pus qu'il y eût quelque rapport entre
la qualification de maître-ès-arts, que prenait chaque membre
de celte société, et le titre que l'on obtenait après avoir subi
avec succès des examens sur certaines parties de la philo­
à côté de docteurs de Sorbonne, d'archidiacres et
sophie; car
de chanoines de Léon et du Folgoat, on voi t figurer dans la
liste des membres, non-seulement les principaux représen­
tants de la noblesse de l'évêché de Léon, mais encore quatorze
parmi lesquels ressortent le · nom du peintre-verrier
artisans.
Alain Cap (Magister A lanus Cap), et celui d'un. autre peintre
moins connu, Jean Bouricquen (Magis~er Johannes Bouricquen,
pi'ctor).
« Tous ceux qui se sant occupés de l'histoire de l'art en Breta­
le nom d 'Alain Cap. C'était un peintre-ven'ier
gne, connaissent
et dont le mérite a été constaté par son
d'un réel talent,
le Père Cyrille Le Pennee (1). Il apparte'nait à
contemporain,
une famille de verriers, dont un membre, Charles Cap, travail­
lait à Morlaix un siècle avant Alain. »
Jean Bouricquen qui,lsi je ne me trompe, n'a pa& encore été
Il y avait dans cette ville,
signalé, habitait Saint-Pol-de-Léon.
à la fin du XVIe siècle, trois peintres-verriers de ce nom: Jean
BourIcquen, le vieil, père d'autre JaH Bouricquen, dit le jeune,
et Hervé BOl1ricquen (2)~ De 1587 à 1650, ces peintres- .
verriers 'exécutèrent différents travaux dans la cathédrale de

(t) Dans son Pélerinage du Folgoat publié dans l'édi t. des Vies des
de Bretagne, d'Albert le Grand, par M. de Kerdanet, page t03.
saints
~I . Alain Cap, né à Lesneven le t 1 novembre 1578, suivant M. Kerdanet,

mourut dans cette ville le 4 avril 16401. D'après cet écrivain, ce peintre
aurait c( fait tous les vitraux des principales églises des diocèses de
de Cornouaille li 11 Y a là une exagération qu'il est inutile de
Léon et
réfuter. Avant Alain Cap, il y avait dans toutes les Villes de Bretagne,
des peintres-verriers, dont quelques uns étai'ent excellents.
(2) M. A. de Barthélémy a mentionné quelques peintres-verriers de
cette famille, dans le 1 vol. du Bulletin de l' .Association bretonne,
pages 225 et 280.

Saint-Pol. Celui qui faisait partie de la confrérie des arts, vers
1618, devait être Jean Bouricquen, le jeune. J)
« Cette confrérie qui s'intitule elle-même, dans un de ses
actes, Alma Societas magistrorum in artibus, et qui prendrait
aujourd'hui le nom d'Académie des beaux .. arts, avait des statuts
que je n'ai pu retrouver; mais il ressort cl:tirement du titre
aussi bien que des éléments qui la corn··
qu'elle s'était donné,
posaient, que le but de sa créatien, était d'encourager et de

faire prospérer les arts libéraux dans la sphëre d'action
qu'elle s'était tracée. 1) .
(1 J'ai déjà dit que j'ignorais à quelle époque fut établie la con·
frérie des arts. Je suis très-porté à penser qu'elle ' existait
depuis une époque antérieure au XVIIe siècle; mais si cette
pas fondée, il faudrait cependant considérer
conjecture n'était
son établissement comme une conséquence de traditions ar­
tistiques, encore vivabtes, du moyen âge, car on admettra dif:..
ficilement qu'une association semblablè se fût formée tout

et presqu'au lendemain des misères et des hor-·
d'un coup,
reurs de la Ligue, si elle n'avait pas eu de profondes attaches .
le .passé.. .
dans

La liste des membres de cette confr'érie trouve naturelle­
sa place à la suite des lignes qui précèdent. J'appelle
ment
particulièrement votre attention sur ce fait que parmi les ecclé­
en faisaient partie, figurent huit scolastiques
siastiques qui
(scholastiei). On donne quelquefoÎ3 il ce mot le sens de « maîtres
1) Mais ici il ne saurait avoir cette signification, parce
d'école.
que quelques-uns de ces scolastiques sont en même ' temps
recteurs de paroisses, et que l'un d'eux remplissait l'office
de procureur de la confrérie, office important et peu en rapporJ
avec les humbles fonctions de maître d'école. On sait d'ailleurs
que dans les bons auteurs, le mo ~ «( scholasticus" n'a pas cette
signification, mais qu'il désigne un orateur, un déclamateur,
Pétronne un homme de lettres •
et d'après

NOMINA COGNO-nIINA ET TITULI HONORIS M!GISTnORUM CONFRA-
. TERNITATIS IN ARTIBUS VIT! FRUENTIUM ET PRlEDlCTAM CON­
FRATERNITATEM FIDELITER COLENTIUM :

Et primo:
Venerabilis magister Yvo Gat, abbas hujus confraternitltis,
canonicus Leonensis et recthor de Ploumorn (Plouvorn.)
Venerabilis magister Yvo Bodenes, procurator dictœ confra­
ternitatis et scholasticl1s de Landerneau.
Venerabilis magister Julianus Keranguen, canonicus Leonen·
sis, archydiaconus d'Acre et recthor de Plougar.
Venerabi1i3 magister Johannes Pascouet, doctor Sorbonicus

et recthor de Goulfen.
Venerabilis magister Chrisloforus Floch, recthor de Drenec.
Venerabilis magister Alanus Penven, scholasticus de Guy­

nevez (Plounévez-Lochrist) .

Venerabilis magister Benedictus Kervillo, doctor Sorbonicus
et lheologalis Leonensis.
Venerabilis magister Franciscus Gladon, scriba hujus frater­
nitatis et recthor de Tregarantec.
Venerabilis magister Robertus Reffloch, reclhor de Lampaol­
Guvtalmezo .
Venerabilis magister Yvo Soutre, subcuratus parrochiœ de
Ploudider.
Venerabilis magister Johannes Sylguy, recthor de Plodider.
(Plouider).
Venerabilis magister Alanus Jezecal, recthor de Kersent.
Venerabilis magister Yvo Guen, seholastieus.

Venerabilis magister Franciscus Coueffeur, canonieus colle-
gii di- vœ Annœ de Lesneven. •

Nobilis Franeiscus de Lafitte, dominus de la Pallue et pro-
prœt.or curiœ regalis Evenopolensis (Lesneven).
Nobili:!! Johannes Duboys, dominus de la Pallue et proprœtor
regalis Evenopolensis.
curiœ

Nobilis Jacobus Deportes, dominus de Pontrivy et procurator
regius curiée regalis Evenopolensis.
Venerabilis magister Franci-scus Correlea, rector de Treffou.
Venerabilis magister Herveus Marchalant, canonicus eccle­
siée healée Mariœ de Folgot (sic).
Venerabilis magister Yvo Measanstourm, racthc)r de Plo ue-
dern.
Venerabilis magister Johannes Cam, presbyter.
Venerabilis magister Hamo Stum, presbyter.
Venerabilis magister Guillermus Treguer, bacaloreus.
Nobilis Hamo Kergo, dominus de Pratanlan.

Nobilis Johannes Goazmoal, dominus dieti loci •
Venerabilis magister Franciscus Billon, subeuratus paroehiée
de Ploumorn.
Venerabilis magister Desiderius Saitte.
Venerabilis magister Charolus Auffret, subcuratus parrochiée
de Kerlouen (Kerlouan).
Venerabilis magister Franciscus Meudec, subcuratus parro­
chiée de Plougar .
. Venerabilis magister Johannes Gourchant~ subcuratus paro­
chiée de Plouneour-is~Treaz.
Venerabilis magister Alanus Lagadec, presbyter.
Venerabilis magister Yvo Abautret, recthor de Tremeneach.
Venerabilis magister Herveus Boret, presbyter.
Venerabilis Christoforus Bleas, recthor du Guysezni. _
magister Yvo BraneHee, scholasticus de Guy te-
Venerabilis
vede (Plol.izévédé).
Venerabilis magister Oliverius Bras, scholasticus.
Nobilis Guillerrnus du Boys, .dominus de Praldon.
Nobilis Gabriel Gouriou, dominus de Kermaniou •
Nobilis Franciscus Gouriou, dominus de Kerisguirien.
Nobilis Nicolaus Gourion, dominus de Menmeur.
Nobilis Yvo GousiUon, dominus de Lescounec.
Nobilis Nicolaus Graner, dominus de Keranbellec.
Nobilis Franciscus de Launay, dominus de Pentre.

Nobilis Petrus de Baudiez, dominus du Mouden.
Nobilis Jacobus Percevaux, dominus de Keranm~al.
Nobilis Jacobus Arneyer, dominus du Rosglas.
Nobilis Guillermus Tribara, dominus de Mescaloun.
Venerabilis magister Tanguidus Merien, presbyter.
collegii
Michael Glazran, eanonieus
Venerabilis magister
divœ Annœ de Lesneven.
Venerabilis magister Guillermus Usinee, rector âe Kernouez,

et gubernator eeclesiœ beal~ Mariœ du Lesneven .
Venerabilis magister ~ohannes Floch, subcuratus parrochiœ

de Kernilis .
Venerabilis magister
Herveus Manach, subcuratlls treviœ
sancti Tregaroci.
Venerabilis magister Bernardus Pap, subcuratus pal'rochiœ

de Treffles.
Venerabilis magister
Ludoficus (sic) Traon, scholasticus de

Trefles.

N(lbilis ac venerabilis magister Jacobus Manach, dominus de
KereUe et ehanonicus (sic) collegii divœ Annœ de Lesneven.
Nobilis Herveus Sylguy, dominus de Cozquerou.
Venerabilis ~agister Prigentius Boudeur, presbyter et recto ;
tIe Languengar.

Nobilis Vieentills Moyne. dominus de Trevigoer.
Nobilis Frallciscus Geffroy; dominus de Keraudl'Y.
Magister Yvo Symon. _
Nobilis Benedictus Keradanet, domions de Beusit.
Nobilis Herveus Sylguy, dominlls de Keradennec.
Nobilis Franciscus Guillou, dominus de Kerilly.
Venerabilis magister Guillermus Kel'sangilly, rector de Sant-
Ouardon {Landerneau).
Venerabilis magister Chri~toforus Faleun, prœsbitel'.
Nobilis Yvo du Boys, dominus du Selus.
Venerabilis magister Fralleiseus Poehart, canonieus eollegii
divœ Annœ oppidi de Lesneven •

Venerabilis magister Jacobus Roudault, rectol' et seholastieus
de Kerlouan.

collegii
Venerabilis magister Ludovicu-s Mercyer, canonicus

divre Anore oppidi de Lesneven.

Venerabilis magister Franciscus Pinguilly, presbyt.er .
Venerabilis magister Franciscus Tanguy, subcuralus
parro-

chire de Plouenan.

Venerabilis magister Franciscus Mao, vicarius de Beuzit.
Magister Michael Reys .

Magister Franciscus Lucas.
Magister Johannes Coz.

Magister Alanus Le Bis, civis de Landerneau.
Magister Alanus Cap .
Venerabilis magister Yvo Bouguenec, presbyte!',
Venerabi!is magister Guillermus Dall, rector parrochire de
Languellgar.
Nobilis Guillermus Lesvern, dominlls dA Penantraon.
NobiIis Franciscus du Vall, dominus de Traoules.
Nobilis Olliverius Labbé, dominus de Coatguenec.
Magister Franciscus Hir.
Vcnerabilis magister Yvo Donval, presbyter
et rectol' de
Ploudeniel.
Nobilis Guydo Roux, dominus dn Reunyou.

Nobilis Yvo Guen.
Nobilis Gllydo de Ternant., dominus dicti loci.
Venerabilis magister ClodillS Ceveur, presbyter.
Venerabilis magister Alanus Roux, rector de Guycùurvest.
(Plougourvest). .
Venerabilis magister Johannes Cloarec presbyter et seholas-
tieus.
Venerabilis magister Prigentius Frou t, presbyt.e!' et subeu
ratlls de Kerlouen.

Nobilis Yvo MelJnyer .
:\lagisl.er Sebastian us Born,

Venerabilis magister Johannes Evenoll, reetol' parrochiffi de

Forest.

Venerabilis magister Johannes Berthou, presbyter parrochice
Sainctonan.
Venerabilis magister Chrisloforus Inisan, presbyter parrochice

de Kersent.
Venerabilis magister Yvo Guezenec, presbyter parrochice de'
Kersent.
Venerabilis magist.er Yvo Boumeur, presbyter parrochfce de
Kersent.
Venerabilis magister Guillermus Kerneiz, presbyter parr.oehice
de Kersent.

Venerabilis magister Thomas FQIl, presbyter parroehice de
Santonan.
Venerabilis magister Guillermus Broudin, canonieus ecclesiœ
beatce Mariee de Folgot.
Venerabilis magister Johannes Ostis, presbyter et ehorista
eeclesice beatee Mariee de Folgot.

Venerabilis ae nobilis magister Franciscus Sylguy, presbyter
dominus Cuezguelen (?).

Venerabilis magister Frallciscus Hellou, presbyter parroehiee

de Kernouez.
Magister Johannes Bouricquen, pictor.
Venerabilis magister Guengualoeus Marec, presbyter.
Venerabilis magister Prigentius Abalan, presbyter.
Honorabilis vir magister Petrus An Gall.

Magister Tanguidlls Filly.
Beffloch.
agister Guillermus
Franciscus Jezecal.
Nobilis et venerabilis magister Christoforus Lesven, arehy­
diaconus, canonieus Leonensis et rector de Ploudiry.
Nobilis ac venerabilis magister Bollandus Poulpiquet, cano­
Leonensis.
nicus
Vener'abilis magister Johannes Guillerm, doeto'r Sorbonicus et
de Guymillio .
rector
Venerabilis magister Herveus Croguennec, presbyter •

Venerabilis magister Tanguydus Cueff, presbyter, rector de
Cleder.
Venerabilis magister Ollivier, presbyter,
Venerabilis magister Barlholomeus Stum, presbyter.
Venerabilis magis~er Henricus Cloarec, presbyler et l'eetol' de
Electrec, Chod. Guiquelleau).
Venerabilis magister Lucas Pellan, presbyter.
Venerabilis magister Yvo Kerdelant, presbyter.
atheus Goff.

LISTE DE NOUVEAUX MAITRES AVEC LA DATE DE LEUR RECEPTION.

sieur du
Ecuyer, Guillaume G J ouzillon,
28 Août.

Helles.

François Roudaut, prêtre.
Hervé Olivier, prêtre.

François Keroulas, sieur de Crebinec.
30 Août.
Adan, prêtre.
François
Yves Tanguy, prêtre .

Messire René Barbier, chevalier de l'Ordre
5 Août. -,
du Roi, seigneur de Kerjean.

Noble homme, Jacques Barbier, seigneur de
Kernaou.
Ecuyer, François Keranguen, sieur de Tron­
gurun.
Yves Martin, vicaire de Lesneven et cha·
noine de Sainte-Anne.
- G Août.
Noble Loys Jacobin, prêtre, archidiacre de
Quiminidily, chanoine grand vicaire et

official de Léon, recteur de Ploudaniel.

29 Août. _.
François Le Gall, recteur de Kernilis.
Robert Quéré, sous-curé de Kernouez.
Jean Urvoatz, prêtre .
Christophe Riou, prêtre.

4 Août. . ,
Marc Bellec, prêtre.
Kergoat .
Jean

Goret:
Jacques

2-1 Août .
Alain Goazglas (il signe Goazlas), prêtre,
de Lochrist.
gouverneur
Pierre Aun Err, prêtre de la paroisse de
Tréflez.
i er Septembre. . , Mathieu Maree, recteur de la paroisse du
· Crucifix, de la ville de Saint-Paul.

Ecuyer Jean du Dresnay, sieur de Kergu­
varch.
Noble et puissant François Kergouant, sei­
de Kercornadeach.
gneur

30 Septembre . Jean Messager, prêtre.
Henri Iaouanc, sieur de Langroazes (il signe

Le Jeune). .
Yves Le Bis, sieur de Penguelen.

Noble homme Hervé Lymynyc.

2 Août. . ,
François Rolland, recteur de Landeda.
3 Août. --
Morice Tranouez, prêtre.
de Lesneven .
François Pellan,

4 Août. Alain En, prêtre. .
ter Septembre.
Rannou, prêtre.
- Laurent
- ' Yves Orvoatz, prêtre. -
30 Septembre .

Nicolas Le Borigne, prêtre.
Eçuyer Guillaume Le Gac, sieur de Trev-

veur •

Noble homme François Kersaint-Gilly, sieur
9 Août.
de Kerenes.
--Maitre Hierosme Rerneis, notaire royal et
11 Août.
procureur de la Cour royale de Lesneven.
Jacque Croguennec, prêtre.
21 Septembre. ~.
Ecuyer Jean du Châteaufur, sieur de Ker-
10 Août.

volant.
Ecuyer Auffroy Kerbic, sieur de Kel'aot.
Ecuyer Gabriel Keranguel. sieur de I\ergall.
Noble homme Christophe Cadrouillac.
Noble homme maître Guy Turin.
Noble homme Guillaume Lochou.
Noble homme Pierre Aubin.

François Pennee, vicaire de Lesneven .
Noble homme Guillaume Poulpry, seigneur
24 Août. --
de Lovengat.

Ecuyer Alain Geffroy, seigneur du Lety •

Yves L'Her, prêtre .
Yves Cadiou, prêtre •

29 Août. Noble homme Claude Parcevaux, seigneur

de Coatdrez .
Noble homme Jean Penfeuntenyou. '

4 Août.
Guillaume Gra1l, prêtre de Languengar •

On voit par cette dernière liste que les réunions des mem-
de la Confrérie avaient lieu au . mois d'août et de septem­
bres
bre, époque où l'on célébrait des services pour les maîtres-ès·
dans l'année. C'était à la suite de ces services que
arts décédés
se traitaient les affaires de la Société. Les actes suivants mon-

treront de quelle manière se faisaient les couvocatious des con­
frères, et la réception des nouveaux maîtres·ès-arts.

« Ce jour, s~gond de septembre (1619), le sieur abbé de la
Confrairie des Arts a ordonné que maître Bertelemy Le Stum
sera orateur à la généralité (réunion générale) tl Lesne.ven. » -
Au-dessous est la signature de Barthelemy Le Stum.
« Le service de maître Jean Chaim sera célébré demain en
l'ég\ise de Monsieur sainet Michel. Le recteur de Treffgarantec
célébrera, et le procureur de ladite Confrérie sera oraleur. Le
jour de la sain ct Michel le service du sieur de Kerallmeal, en
la paroisse de Kernouez; le sieur de Plouider (officiant); le
sieur de Kerlouan (ora teur). Le lendemain, jour desainct Hié~
rosme, le servire du feu recteur de Languengar sera céléhré en
l'église de Monsieur sainct Goulfen ; le célébrant sera le rectenr
de Guisezny ; orateur, le sieur recteur de Goulfen. Faict le cino
quiesme jour d'aoust 1619. Signé: Y. Gat. »
. III.

« Le 28 jour d'aoust 1618, après midy, escuyer Guillaume
GouzilIou, sieul' du Heliez, a esté receu à ladite confrairie aulx
Arts) par la permission du sieur abbé de ladite confrairie, eL
ont respectivement signé; ensemhle ont esté pareillement receuz
MM. François Roudault et Hervé Ollivier prebtre. lesditz jour et
an. Signé: Guillaume Gouzillon; F. Roudault; Y. Gat; Jan
Coz, bedea u. »

« Le 6 jour d'aoust 1619, noble et vénérable personne mes­ •
sire Loys Jacobiu, prestre, archidiacre de Quiminidily, grand­
vicaire et official de Léon)a esté receu en la confrérie des mes ..
tres aux Arlz, par le consentement des confrères d'icelle con­
fI'érie. »

« Venerabiles magistri et presbyteri Marcos Bellec, Johannes
et. Jacobus Goret in Almam Societatem magistrorum in
Quercoat,
ArUbus recepti fuernnt consensu domini procuratoris et nonnul·
lorom confratrnm pl'edictœ Societatis, die 4a men sis augusti
anno 1620. In cujus l'ei fidem predictus procurator et predicti­
de novo recepti presentes consignant litteras, et
tres presbyteri
se uno consensu astringunt functioni antiquorum fratrum, etiam
pro defanctis fratribus ~moo elapso, omnibusque officiis confra­
ternitaLi debitis. Signé : MM. BelIec, J. Kergoet; J . Goret;
Y. Bodenes; F. Gladon; Boudeur; Bleas; Bras; Pochart;
Coueffer. »

« Ce g jour d'aoust 1622, avons l'eceu et recepvons présen­
homme Frnncoys ICersangiIly, sieur de Kerennez,
tement noble
soubz s.on signe s'acquitter fidèlement selon les
lequel pramest
statuz de ladite confrairie. Faict lesdits jour et an que dessus.

En te sm oing de quoy a ledit sieur signé 0 nos autres confrères, .
de ladite confrairie. Signé: F; Kersainctgily; Y. Donval;
F. Pochart; Y. Tanguy. »
Après cette ledure, M. Bourassin demande la parole
à l'assemblée les résultats de re­
pour communiquer
par
. cherches qu'il a faites sur les plantes employées
les Gaulois et par les Bretons. .
« M. le Président de la Société d'archéologie m'ayant prié,
dit M. Bourassin~ de rechercher les plantes employées en méde­
et dans les cérémonies religieuses par les gaulois et les
cine
celtes, je viens, Messieurs. vous donner le résultat de mori tra­

vail. J'ai dû rechercher d'abord, près de nos vieux bretons les
plantes qu'ils emploient de temps immémorial cn médecine, et
la nomenclature, j'ai aussi puisé dans les ouvra­
j'en donne ici
ges anciens des renseignements précieux, que j'iü surtout trou'-

vés à Paris, à la bibliothèque nationale. Mais je suil) loin, je
les plantes employées
crois, d'avoir encore rencontré toutes
les gaulois et les celtes. Voici une liste qui en renferme un
par
assez grand nombre. ~
1 La Verveine (Ve1'bena officinalis). ' Cette plante était
consacrée dans les cérémonies religieuses. On dit qu'en s'en
le corps on obtient tout ce qu'on veule
frottant

2 Le Guy (Viscum album). -- Consacré égalemen t daus
les cérémonies religieuses, et croissant sur les chênes, les
pommiers et les peupliers.
50 Le Myrtille, ou Airelle Myrtille (Vaccinium' mY1't-illus). -
Consacré dans les cérémonies. Le fruit de cette plante qui est
comestible est appelé Luss en breton. .

La Bryone ou Vigne blanche (Bryonia dioica). ' Employée

les rhumatismes et la paralysie.,
contre l'hydropisie,
5. Le Nénuphar blanc et le N. Jaune (Nymphœa alba et
Nuphar luteum). Sa racine était employée comme templ~lanle.
6. La grande Chelidoine ou grande Eclaire (Chelidonium
majus). - C'est, dil-on, avec cette plante que les hirondelles

les yeux de leurs petits. Elle était recherchée par les
guérissent
anciens pour le même usage.
1. Balus. Une plan te désignée sous ce nom el qui avait
les mêmes caractères que ceux du thym, était très-employée
pour les douleurs par les Gaulois.
8. L'Epi d'eau (Potamogeton natans). Employé en méde-
cine comme astringent.
9. La Statice (Statice armeria). Plante médicinale.
10. La Passe-pierre, ou Casse-pierre (Ctithmum ma1'itimum) .
- Les Venètes, d'après Pline, employaient cette plante comme

aliment.
t 1. Les Cheveux de Vénus (Adianthum capillus Vene1'is). -
On employait cette plante en infusion contre la gravelle. "
12. L'Orchis pourpre (Orchis purpurea). ' Les tubercules

de celte plante passaient pour être aphrodisiaques.

13. L'Absinthe (Artemisia absinthium). " . Employée par les
. Gaulois dan.s les cérémonies religieuses; elle initiait nux mys­
tères d'Isis.
t 4. Le pied d'oiseau (Ornithopus lJerpwdllus) . Employé

par la magie.
15. La Gaude (Reseda luteola). . En employant cette plante
on devait dire trois fois: sais-tu, sais-t~~ qui t'a fait mal?
16. La Belladonne (Atropa beltadonna)... Cette plante
était trés-connue des anciens bretons. On l'emploie encore
aujourd'hui dans certaines occasions, par exemple lors des
grands repas de campagnes, pour enivrer plus promptement
les convives. . .
t 7. L'Osmonde royale (Osmunda regalis). Cette belle
fougère étaiL consacrée dans les cérémonies druidiques .
18. La Molène (Verbascum). ' Employée comme diuréti-
que par les Vénètes et les autres Gaulois.
19. La Verge d'or (Solidago Virga am'ea) . Très-connue
des anciens bretons comme vulnéraire. Je crois qu'on s'en
servait aussi comme ornement dans les cérémonies religieuses .
',W. Le Pied de veau (Arum maculatum). . Employé en
médecine.
21. Le Lycopode (Lycopodium clavatum). . , Très-vénéré
des anciens.
22. L'Iris fétide (Iris (œtidissima). ' Employé en médecine .
. 23. Le Chêne (Quercus) . Vénéré par les Celtes et les
Gaulois selon Pline.
24. Le Plantain d'eau (Alisma plantago). Cette plante

connue des Gaulois était ~mployée contre la rage.
25. Le Concombre piquanGMomordica elaterium) " Concom­
bre moins gros que le concombre cultivé, employé pour guérir
les douleurs et les ulcères. Il était connu dp,s gaulois.
~l6. La Menthe (Mentha tomentosa). Plante médicinare;
elle causait la mort des fœtus et s'opposait à la génération

en caagulant la semence.

27. La Morelle noire (Solanum nigrum) . .. 0 Employée contre ,
les scrophules.
28. L'Euphorbe (Euphorbia peplis). Cette plante machée
raffermit les dents.
29. Le Lierre (Hedera helix). " On en faisait des couronnes
que l'on portait dans les cérémonies religieuses.
30. L'Asphodèle (Asphodellus albus). 0 , Cette plante con-
sacrée par les druides, était classée parmi les plantes les
plus célèbres.
31. Le Souchet (Cyperus). Les tiges d'une espèce de ce
genre étaient employées par les gaulois pour faire certains
ouvrages.
Plante
32. La Digitale pourprée (Digitalis purpurea).

très-connue des anciens.

32. L'Enanthe (OEnanthe). - Plante médicinale qui res­
semble un peu à la cigüe.
33. Le Pastel (Isatis tinctoria). ' D'après Pline les fem-

mes et les filles des Gaulois se teignaient le corps avec cette
plante. ' ,
34. La Vigne (Vitis vinife1'a). " POUl' arrêter les vomisse­
les Gaulois pilaient des vrilles de vigne et en bLlvaient
ments,
le jus avec de l'eau.
35. Le Peuplier blanc (Poputus alba). ' Employé par les
Gaulois pour le.s maux d'oreilles.
56. Le Sureau (Sambucus). Plante employée en méde-
cine par les Gaulois.
31. Le Saule (Salix). .. Le saule était égalemeut employé
comme remède; les feuilles pilées guérissaient les dartres .'
38. Le Samole (Samolus valerandi). Il était employé par les
druides dans les cérémouies religieuses; il fallait le cueillir de
la main gauche el à jeun.
o 39. Le Mûrier sauvage (Rubus).· Il était employé comme
remède par les ancien~ Bretons.

40. Le Millefeuilles (Achillœa millefolium). . Employé par
les druides comme remède.

41. La Scolopendre(Scolopendrium officinale).· Cette fougère '
aussi appelée langue de cerf était très-connue des Gaulois.
42. Le Caillelait (Galium) . .. Une couronne de celte plante
calmait les maux de tête. Elle est encore employée par les
Bretons. .
L'Orobanche, la Scrophulaire, le Trèfle à quatre ou à cinq
feuilles étaiént aussi chez les anciens des plantes médicinales
ou employées dans la magie. .
M. le Président remercie M. Bourassin de son inté­
ressante communication, et regrette qu'il n'ait pas
latin des plantes, leur
ajouté aux noms français et
1 nom breton,
M. Bourassin répond que la connaissance impar­
faite qu'il a de cette langue, ne lui a pas permis de
faire cette addition.
M. Le Men ajoute que lorsqu'il s'occupait de bota­
nique il a recueilli un assez grand nombre de noms
bretons de plantes, mais que ces noms varient sou­
. veut suivant les cantons, et que le même nqm est
quelquefois donné à plusieurs espèces n'appartenant
ni à un même genre ni à une même famille.
A la suite de ces observations MM. Lavieille, pro­
fesseur de rhétorique au collége de Quimper, Le Mai­
gre, directeur de la Compagnie d'assurances, le Finis-

tère, présentés par MM. de la Villemarqué et Le Men,
et M. Livanen, clerc d'avoué, présenté par MM. Au­
dran et Le Moalligou, sont admis à l'unanimité mem-
bres de la Société archéologique du Finistère.
La séance est levée à quatre heures et demie.

Le Secrétaire,
R.-F. LE MEN.