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Bulletin SAF 1878


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Séance du 30 juin 1877

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SEANCE DU 30 JUIN 1877

Présidence de M. le Vicomte Th. HERSART
DE LA VILLEMARQUÉ.
Étaient présents : MM. de la Villemarqné, Audran,
l'abbé Guillard, Trévédy, Fougeray, Moreau, Le No­
ble de Brémoy, de Kercadio, Malen, Bourassin, de

Chabre et Le Men, secrétaire. ~
M. Audran demande la parole sur le procès-verbal
de la séance du 3 mars. Délégué par la Société pour la
représenter à la réunion générale des Sociétés savan-
tes à la Sorbonne, le 4 avril, il n'a pu remplir cette
honorable mission à cause de ses affaires, et il en a
les plus vifs regrets. '
M. de la Villemarqué en éprouve aussi de n'avoir
pu, à cause de son séjour à Paris, assister à la séance
du 3 mars; il eut répondu de vive voix aux observa-

tions de M. Ledoze sur l'inscrjption bretonne PEDEflA-
LEDAN. (Voir la séance du 19 aout 1876). Aujourd'hui
il lui suffit de dire qu'il est heureux de se trouver
d'accord, ce qui est le point capital, avec son honora­
ble collègue sur le sens des mots PED (( prier ». Quant
au sens de edaledan cc en long et en large, " il n'a point à
justifier une périphrase qui manquerait de justesse
et serait d'assez mauvais goût, selon soncontradic­
teur, mais à constater qu'on. l'a employée au moyen
ce qu'il a fait par deux citations. Il eût pu en
âge,

produire d'autres, notamment la strophe 247 du
Buhez mab den, et la 27û ., du même poëme; dans la
première on lit: Pl en ordrenet RET HA LEDAN, et dans

l'autre: Map Doe Roet RET HA LEDAN. (Revue de Bretagne,
février 1877, pages 136 et 148) .
M. Le Men, qui n'assistait pas à la séance du
3 mars, confirme l'exactitude de l'interprétation de
M. de la Villemarqué, et demande la parole pour
u~e observation à la note sur les lépreux et
ajouter
les cacous de la Basse-Bretagne, qu'il a communiquée
à la séance du mois de janvier dernier (1).
• Il résulte de cette note que contrairement à l'opi-
nion de quelques personnes, la lèpre existait encore

au XV· siècle dans cette province. A l'appui de ce
fait il lit l'extrait suivant d'un compte de la fa- .
de l'église de Saint-Mathieu de Morlaix, pour
brique
l'année 1500, qui ne laisse subsister aucun doute sur
cette question :
c( Item pour tant que, à instance du procureur du
roy de ceste juridiction, nous auroict esté inthimé par .
,. que luy estoict venu à nocticze que une
sergent
femme nommée Marie Kervennyou, que l'on disoict
estre suspeczonnée de leppre, se tenoict pour lors au
portal de ladicte église de sainct Mahé, et nous
roict esté peu après, comparissant en jugement à notre
terme, joinnectz (enjoint), à paine de 60 livres monnoie,
dedans trois jours de la faire visiter par médicins et
surgiantz, et ce aux despans de ladicte paroesse, afin
la faire départie, si elle eust esté trouvée telle. Ce
que le lendemain fut faict, à notre pourchatz, par mais-
1 tre Pierres Le Roux, médicin, J ehan Quéré et Guil- .
et surgiens, En l'endroict
laume Le Fournis, barbiers

Ct) Voir le Bulletin de la Société archéologique du Finistère, t. IV,

de tout quoy, y eust grosse mise tant pour les despens

et salairz, cellny jour, et pour avoyr d'eulx retiré
procès. verbal pour l'apparoir en justicze, le tout calculé
avons mise 8 livres monnoie. » (1).
M. le Président donne ensuite lecture de la notice
suivante:
JEAN DE L'EPINE ou MAP AN SPERNEN
CALLIGRAPHE ET POÈTE BRETON

Il Y a bien des années, M. de Wailly, Conservateur de la
bibliothèqu.e de .la rue RicheÎieu et membre de l'Institut, remar­
vers bretons à la fin d'lm bréviaire latin manus­
qua quelques
crit de cetle bibliothèque et m'en adressa une copie en m'en
demandant la traduction; j'ignore si elle ful bonne, mais elle
me laisser des doutes, car .1 ui ayant écrit pour lui demander
. dùt
des renseignements sur le manuscrit, l'illustre paléographe me
fil l'honneur de me répondre :
« Monsieur, le manuscrit pour lequel j'ai eu recours à votre
., obligeance est un bréviaire à l'usage de l'église de Paris, copié
en 1472 par Jean de l'Epine, du diocèse de Cornouaille.
Cl C'est au bas du folio 198 que se trouvent les quatre lignes

de bas-breton. .
Cf Ce manuscrit est \Jn in-8 il porte le nO 1294 de l'ancien

fonds laLin.
Cl Je suis trop heureux, Monsieur, de pouvoir vous donner
vous prie d'agréer l'assurance de ma con~
ces indications, et je
sidératlon la plus distinguée. _. .

Cl N. DE WAILLY ••
Ce 4 juin (8H. •
----------------' -' a.~'_222 ____ ._iLLL ____ "._,_, ____ , __ , _______ , ___ 2.

(t) Archives du Finistère .