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Bulletin SAF 1877


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Séance du 3 mars 1877 (suite)

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de l'église trèviale de Saint-David est célébrée le premier de
mars, jour de Saint Aubin.
Ces dp.ux églises sont exactement, la première à l'angle nord· _
est, la seconde aux bords sud-ouest de la paroisse. Il a -sl)uvent
été question de les réunir en n'en faisant qu'une (au centre,

vers le moulin à vent ,de Rosgrand), où le service spirituel
plus à la commodité des paroissiens. Le couvent des Ja­
serait
cobins ou abbaye de Blanche, rendrait toujours subsididirement
ses services ordinaires aux habitants du Bourgneuf et de la terre
de Vannes, faux-bourgs de Quimperlé, en Vannes. Ce qui est
relatif à cet abbaye de Blanche où est inhumé l'un de nos ducs,

plus dè rapport à Quimperlé et ne rentre pas dans le cadre

de cette DotiCA (1). - _ .
Après la leCture de cette intéressante notice.lil est donné _
communication d'une note de M. le comte de St-Luc,
par laquelle il informe ,la Société qu'il a découvert en
1870, dans les démolitions de la ferme de Quilliol.l, en
la commune de Plogastel-Saint-Germain, un écusson
carré en pierre portant: écarleté, au 1 et 4, d'hermines

(1) C'est sans doute pour la même raison que l'auteur de la notice ne
parle pas du prieuré de Bonne-Nouvelle dépendant de l'abbaye de Ste­
de Quimperlé.
Croix
de compléter cette notice par quelques mots sur ce prieuré.
. ' Je crois utile
En 1770, Dom Pierre-Josse Voyez, prêtre, religieux bénédictiu et pro­
cureur de l'abbaye, royale de Saint-Ricqllier, diocèse d'Amiens, fut
de Bonne-Nouvelle, et
nommé prieur conventuel et régulier du prieuré
par acte du 10 déc,embre 1770, aux rapports des notaires de Quimperlé,
aveu des maisons, terres et héritages composant ce prieuré
il rendit
en proche fief, mais seulement à devoir de prières
qu'il déclarait tenir
et oraison~ à très-haut ct puissant seigneur Jules Hercule de Rohan,
et de Guémené, etc., etc.
prince de Rohan
d~ la chapelle dite de Bonne-Nouvelle
Dans cet aveu il est fait état :
ou du Recluz avec le petit jardin y attenant, borné aIt nord par la
rue des Vignes, et au midi pat' la rue du Recluz ou de Bonne-nouvelle
le tout contenant envù'on un quart de jourrlal, et de rentes peu impor­
tantes sur quel'ques maisons, situées près' du prieuré; mais le prieur
avait le droit de prenùre et percevoir la dixme, savoir 'de trente-trois
gerbes, deux et la troisième à ]JI. le Recteur de la paroisse de Redené,
d cpuis le ruisseau Mengucr jusqu'au Pont-Ellé, en la ville de Quimperié,

au croissant de gueules en abime, surmonté d'un écu d'or
chargé de trois tourteaux de 'gueules 2 et 1 ; au 2 et 3,
d'azur au sautoir treflé d'or. '

M. de Saint-Luc ajoute que ees armes qui ~ont
celles des familles de Kymerc'h et Le Barbu, rappellent
l'alliance qui eut lieu, a la tin du XVe siècle, entre
ces deux familles, par le mariage de Charles de

Kymerc'h ou Keymerc'h, seigneur dudit lieu, du Haut- ,
boys et de la Rocherousse, avec Jehanne Le Barbu.
Cette der:nière devait être tille de J ehan Le Barbu, sire
du Quilliou, écuyer du duc de Bretagne en 1453. Elle
apporta à son mari la terre et seigneurie du Quilliou,
que ses aïeux possédaient de temps immémorial. Elle
vivait encore en 1481 et mourut avant 1491, ainsi que
titres des archives du Guilguiffin. '
le prouvent plusieurs
De son union avec Charles de Kymerc'h naquit un tils,
Thebauld de Kymerc'h, seigneur du Quilliou,
Les armes propres des Kymerc'h étaient d'hermines
au croissant de gueules en abime, mais ils ont quelque­
, fois brisés ces armes d'un écu d'or à trois tourteaux de
gueules qui sont les armes du Hautboys, dont ils étaient
seIgneurs.
M. le comte' de Saint-Luc, qui étudie avec le plus
grand zèle l'histoire ét les antiquités du canton qu'il
habite, si riche en souvenirs du passé, ajoute à cette
la découverte qu'il vient
communication, l'annonce de
de faire d0 débris romains, à 000 mètres du château
du Guilguiffin, en la commune de Landudec. Il n'a
pas encore trouvé de substructions d'habitations : mais
et il s'est rencontré
les débris de poteries abondent,
, parmi ces débris, un denier de la République romaine,

dont M. de Saint-Luc fait hommage au Musée dépar­
temental d'archéologie. Cette pièce d'argent porte:
ANT. (Antonius) III VIa. (triumvir) R. P. C,- (Reipublice
constituende). Galère prétorienne.
Rey. LEG. VIII (Legio octava) .. Une aigle enll'e deux ensei­
gnes •
M. le président remercie M. de Saint-Luc de son in­

téressante communication.. et exprime le vœu qu'il
à la Société, le résultat des
fasse bientôt connaître

utiles recherches qu'il a entreprises dans la commune
de Landudec. . .

La parole est ensuite donnée à M. de MontifauIt
la note suivante de M. Ledoze, sur une ins": .
pour lire
cription bretonne qui a été récemment l'objet d'un tra­
vail de ~. de la Villemarqué .
PEDEDALEDAN.
Dans la séance du 19 août dernier, M. le Président a com­
muniqué une note relative li l'inscription placée au bas d'une
statuette trouvée en 1860 dans la Seine au Pont-aux-Changes .
Je ne crois pas bonne l'interprétation qu'il en a faite, et néan-
moins je pense que cette inscription est brelonne;. que la troi­
sième et la cinquième lettres sont bien des dt et que la troi­
sième avant-dernière est aussi' un d, quoique d'une autre forme.
D'abord j'ai pris cette dernière pour un s, mais le mot brelon

qui en résultait péchant contre l'orthographe, je suis persuadé
que c'est bien un d.
Pas de doutes pour toutes les autres lettres.
Je ne puis m'expliquer à qui s'adresserait l'injonction de
prier. Est-ce au personnàge représenté par la statue? Il n'en a
nul besoin, puisqu'il est dans la posture de l'homme priant
avec la plus grande ferveur. Si l'on a eu intention de faire re­
marquer cette grande ferveur, le verbe prier serait à la troi­
sième personne de l'indicatif p.résent, et le mot ped devrait être

précédé de l'article il, en breton ez, ou mieux pedi ra, il prie.

Si l'on acceptait l'interprétation du reste 'de l'inscription
telle qu'elle est produite, il est hors de doute que le mot ped
signifie combien, soit interrogatif ou admiratif, et il faudraiL
après lui, sous-entendre un mot, comme s'étendent, dont le
sujet, aussi sous-entendu, serait ses prières, et alors on aurait :
combien (ses prières s'étendent) " en long et en large.
Mais cette périphrase de long et large, pour signifier beau­
coup ou grandement, manque de justesse, soit qu'il soit ques­
de prières ou' de réputation, et elle est d'un assez mauvais
tion

goût comme celles 'à peu près semblables de dru et serré, sec
et (et'me, etc., et je ne pense pas que dans une inscription aussi
brève on ait eu l'idée de se servir de périphrase.
Ensuite une faute d'orthographe est reconnue dans ed long
qui doit s'écrire avec h. Une autre existe dans .a (et), qui doit
aussi commencer par h. Il est impossible que cette inscription
avec toutes ces imperfections. Il y a donc tout .
ait été écrite

lieu de penser que Pededaledan doit offrir un autre sens et que
les lettres qui le composent doivent rec-evoir une autre combi­
Voici celle qui s'est présentée .naturellement à mon
naison.
esprit: 1
Peded al e dan

Priez comme le celui ou icelui, et en français moderne
comme lui.

Peded est l'impératif pluriel du verbe pedi, prier. Al est un
terme de comparaison toujours en usage. E est article et dan
ou dezan se trouve dans tous les dictionnaires pour signifier
celui. Voyez Grégoire de Rostrenen au mot comme, infl'a (t) .

IF i _ . ____ , _, ___ Pi '_, _ , __ : : __ , __ s: _ ' 2 ___ ,_, _,_ s, _ '_,_, 71
(t) Âl, terme de comparaison qui signifie comme. Il est possible que
mot evaZ ou une forme du mot el qui s'em­
ce soit une contraction du
ploie dans le dialecte de Vannes, mais il est incontestable que les latins
ont tiré leur mot alter, d'où est venu le français autre qui est aussi
un terme de comparaison. Le mot autour qui vient aussi de alter et
tantum signifie autre, aussi, grand. Dans le breton, al est souvent ac­
compagné d'un autre mot comme qement ou qehyd. Mais il est certain
que dans les environs de Quimperlé, oû la langue a beaucoup de rap­
port avec le dialect~ de Vannes, il s'emploie seul et que faire comme
vous se traduit ober aZ doc'h.

L'injonction de prier s'adresse au public, et cette statuette
est une image offerte en exemple aux fidèles, comme toutes
celles exposées dans les églises.
J'ai dit qu'à cause de lenr différence, j'ai d'abord pris le troi­
sième d pour un s, et j'obtenais: Priez comme ce saint,' mais,
l'absence du t final me fait préférer le mot lui. C'est parce
qne ce d commence un mot, qu'il a une autre forme. C'est de

ces mots e dan qne les Latins ont fait idem, eadem.

Après cette lectur€, M. Fougeray, directeur de la
, manufacture de faïence de' Locmaria, donne commu­
nication d'une notice dans laquelle il explique pour-
quoi les potiers ont choisi EJaint Antoine pour leur
patron. ' . '

NOTICE SUR SAINT ANTOINE, PATRON DES POTIERS.

On m'a souvent demandé pourquoi saint Antoine était le patron
des potiers. Avant de donnclr à ce sujet, une explication qui ne .
pas je pense, hors de propos au lendemain d'une exposi- ,
sera
tion de faïences, dont, notr~ Société a eu l'initiative, que l'on
me per mette de reproduire ici les principaux traits de la vie
de saint Antoine, que j'emprunte aux Fleurs 'des vies des Saints,
ouvrage composé en espagnol par le R. 1 P. Ribadeneira de
la compagnie de Jésus, et traduite en français par M. René Gau-

tier, conseiller du roi, en 1667.

« Il y avait à Lisbonne, ville capitale du Portugal, un gen-
tilhomme nommé Martin Boullouez, qui était marié avec une
dame de hon lieu, nommée Thérèse de Tevore, dont il eut un
fils nommé Ferdinand. Il fut baptisé en la grande église de Lis-

bonne dédiée à la Reine-des-anges, la vierge Marie, où il fut
nourri petit, et y apprit à lire, parce que la maison de son père
était auprès.» 0