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Bulletin SAF 1877


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Séance du samedi 13 janvier 1877 (suite)

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Audran, pour lire
La parole est ensuite donné à M.

la note suivante de M. de Courcy:
NOTE DE M POL DE COURCY EN RÉPONSE AU MÉMOIRE DE • BRÉ-
MOND D'ARS, SUR LE SIEUR DE ROMÉGOUX, TUÉ AU SlÉGE DE

CROZON, L:Q 16 NOVEMBRE 1594 (1).

L'auteur de ce curieux mémoire reconnaît en le terminant
(p. 18). qu'il y a encore « beaucoup de recherches à faire pour
arriver' à la connaissance exacte de la filiation et de l'identité
du sieur de Romégoux. » Effectivement ce nom de seigneurie
Succf,ssivement porté par les familles Goumard, Acarie,
ayant été
Gombaud et Courbon, la question à résoudre est de déterminer
à laquelle de ces quatre familles appartenait le héros de Crozon
qui, suivant les conclusions de l'auteur du mémoire, aurait été
Jean Acarie, sieur du Bourdet puis de Romégoux, du chef de
sa mere.
Ces conclusions ne nous semblent pas décisives et en raison
de l'intérêt historique attaché à la personnalité du lieutenant
du maréchal d'Aumont, nous venons proposer une autre solu­
au problème généalogique posé par notre savant coufrère.
-tion
Nous ad,meltons avec lui que la seigneurie de Romégoux,
en Saintonge, appartenait au commencement du XVIe siècle à

Catherine Goumard, mariée t 0 à Jean Acarie, sieur du Bourdet,
2° à Fr-auçoiB Gombdud, sieur de Champfleury. '
Du premier lit issut : Jean Acarie, sieur du Bourdet et de
Romégoux en partie (auquel M. Brémond d'Ars attribue le fait
d'armes de Crozon), père de Zacharie Acarie, marié à Jeanne '
Gombaudde Briaigne, hér-itière de son mari et qui convola avec
Jacques Courbon,sieur de Saint-Léger. (mémoire cité p. t5et 17').
,Du d\euxième lit issurent: 1 li Jean Gombaud, s,ieur de

Et] Bnlletin~de la s()ciété, T. IV P. Il et suivantes.

Champfleul'Y, mort sa tls postérité de Léa de Culant, qu'il avait
en 1581 ; 2° Benjamin Gombaud, mort avant 1594.
épousée
(mémoire cité p. 15 et 17.) .
A ces deux frères; ou peut ajouter suivanll'ordre des, temps:

3 Pierre Gombaud, sieur de Briaigne et de Champfleury,

ver& 1540 à Bertrande de Léaumont, fille de Jean de
marié
Léaumont; sieur de Gariès et de Puygaillard et de Bertrande
de Comminges.

De ce mariage issut ent~e autres enfants, saivanllà Chênaye­
des-Bois (généalogie de Courban) :
Jeanne Gombaud douairière de RomégOlÏX~ par donatiorr ùc

son premier mari, mariée 1 à Zacharie Acarie, sieur du BOludet

et de Romégoux (son cousin germain, fils d'un frère utérin de
son père; rapporté ci-devant), 2 en 1575 à Jacques Courbon, ,
sieur de Saint-Léger el de Romégoux, par sa femme, comman­

dant pour le Roi en la viile de Saintes en 1585; mort suivant
-la Chênaye-des-Bois, avant 1601, et dont la postérité a possédé
jusqu'à la fin du dernier siècle~ la seigneurie de Romégoux.

Voilà ce .. nous semble le mestre de c~,~p d'un régiment gas-

con, qui succomba glorieusement à l'attaque du fort des Espa-
gnols à Crozon, en même temps que don Proxède lieutenant
de don Juan d'Aquila et qui fut inhumé dans ia même tombe

que son adversaire, dans l'église des Septs-Saints à Brest.
Si l'identité du personnage n'est pas certaine, elle offre les

plus grandes vraisemblances en sa faveur.
au sieur de Champfleury qui se distingua ~également
Quant

au siège de Crozon, ainsi que le s,ieur Jégado de Kerollain,
dont il époûsa la sœur, et dontla postériiée s;est fondue dans
lAS la Rochefoucaud, nous croyous que le chétnùine Moreau en
le désignant cdmme frè.'e, et M. Brémond d'Ars~comme demi- .
utérin de Romégoux, ont fait une légère coilfusion, et
frère

que son beau-frère, c'est-à-'-dire le frère de Jeahne
qu'il n'était

Gombaud.
M. de Fréminville; éité par M. Brénîo~d d'Ars, il cru J'econ-

naître sur une tombe de l'église d8s S~pt-Saints, en 1844, les
armes écartelées des deux ennemis Romégoux et Proxède, qui

avaient si chèrement vend'lleur vie, l'un à l'attaque et l'autre
à la défense du fort des Espagnols. Pour réfuter celte opinion,
conjecturale, nous n'avons plus besoin d'invoquer des présomp­
tirns, nos preuves sont absolues. La dalle funéraire aujour­

d 'hui disparue et que nous 'avions examinée après M. de Fré­
minville, renfermait sans inscription et sans indication d'émaux,
un écu écartelé aux 1 et 4 : un chef endenché chargé de trois
étoiles (et non de 2 quintefeuilles, comme l'a dit Fréminville) ;

aux 2 et 3 : un chevron accompagné en chef de 2 quintefeuilles
ou roses et en pointe d'une cloche. '
M. de Frémiuville . ajoute avoir compulsé inutilement les
divers armoriaux de Bretagne sans y recon naître les armoiries ·
ci-dessus blasonnées. Il faut alors que sa recherche ait été

hien lé~ère, car c~nes des 1 el ,je quartiers appartiennent à la

famille de Touronce (1), et eelles des 2 et 3 quartiers, à la fa-
mille le ercier (2). , . ,

De plus les registres de la réformation de Bretagne (arrêt .

de maintenue du 6 juin 1669, en faveur de PierredeTouronce),
l'apportent l'alliance, en 1600, d'Olivier de Touronce, sieur
de Mesguen, près Brest, aïeul du défendeur, avec Louise le
Mercier, de la maison de Beaurepos, en Guipavas. Il est donc
hors de doute que la tombe de l'église des Sept- Saints était

celle de ces époux el non celte de Romégoux et de Proxède.
' Daille urs en inhumant sous la même pierre les deux cham-

[1] Touronce (de) De gueules au chef endenché d'or, chargé de 3
étoiles de sable [voy. l'armoriaZ breton de Guy Le Borgne, in fo 1667

et tous les nobiliaires de Bretagne modernes.]

[2] Mercier [le] De gUGules [alias :d'azur] au chevron d'argent ac-
compagné en chef de 2 quintefeuilles de même, et en pointe d'une cloche
d'or, bataillée de sable [voy. les mêmès auteurs,]

pions, on n'aul'ait pas écartelé leurs armes réciproques, dispo-

sition q.ui n'avait.lieu que pour des alliances de consanguinité,
mais on aurait gravé séparément leurs armes respectives sur · .
leur tombe commune.

Après cette lecture quelques membres expriment le
. Nantes, n'ait pu assister à la séance.
M. Joseph de Jaquelot demande à M. le Président,
s'il peut donner à la Sbciété quelques explications sur
les motifs qui ont fait accorder à M. Duchatellier, fils,
la mission archéologique ' dont la nouvelle a si fort
surpris les archéologues du département du Finistère.
Il pense que notre Société qui a déjà publié, il y a deux
~rp.s, la statistiqu~ des monuments gallo-romains du Fi-
nistère, et qui a presque terminé celle des monuments

celtiques du même département, peut légitimement
s'enquérir de ces motifs. Il demande à ce sujet l'avis

de l'Assemblée qui est unanime à partager l'opinion de
M. de Jacquelot.
M. Serret, présenté par MM. de Brémoy et .de la

Villemarqué, et M. Jégou, juge de paix de Lorient,
par . MM. Audran et Le Men, pour faire partie de la .
Société Archéologique, sont admis à l'unanirpité .
La séance est levée à 4 heures et demie.

Le Secrétaire,

R.-F. LE MEN.

Dons oft'erts au Musée départemental d'Archéologie .

Madame veuve kerlo'ch, de Quimper.

Un verre gravé et doré .

. M. Ch. dé Jacquelof, contrÔleur des cbntributions
directes, à Quini per ~
Une ammonite fossile.
M. Le comte de Saint-Luc, du Guilguiffin.
Un denier de la république romaine .

M. Guyhot, propriétaire à Loctudy .
et un fragment de
Trois silex taillés poIi~.
hache

M. de Brémoy, directeur du télégraphe, à Quimper .
Un grain de collier en cornaline, trouvé à Càrrïac.

M. Plateau, peintre à Quimper .
Un globe en \. ferblanc, percé de trous.

Madem,oiselle Le Duc, de Kergloff.
Peaux et ossements de phoques.