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Bulletin SAF 1877


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Séance du samedi 13 janvier 1877

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SÉANCE DU SAMEDI 13 JANVIER 1877 •

Frésidence de M. le vicomte Th. HERSART DE LA
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VILLEMARQUÉ, de l'Institut.

Bourassin, Flagelle, de Chabre, Malen, Le Moalli-

gou, de Brémoy, :M:oreaû, Lè Noble, de Gouyon,

Fbugeray, de Kercadio, dé Goy, Jôseph de Jacque-
lot, Cormier, Créac'hcadic, de MontifauIt et Le Men,
secrétaire. •
M. Pavot, sous-intendant militaire, retenu pour
a:ffàlre de service, s'êxcus.e pàr lettre, de ne pOuvoir
àssister à ja séance. .

M. ie Président exprime de ia part de MM. Trévédy,
président du tribunal civil et de Chamaillard, avocat,
au Palais de Justice
que leurs fonctions retiennent

leurs regrets de ne pouvoir se joindre ft leurs col-
lègues pour l'examen des matières qui doivent être
traitées dans cette séance. Il ajoute que le départ
pour Paris Œe M. l'abbé du Marchallac'h, ne lui a pas
permis d'assister à la réunion .
Il dohne ensuite lecture d'une lettre de M. Ducha-
tellier, qui iùi a été transmise pat ministère d'huissier,
par lâquëlle M. Duchatelliêr, dont le nom a été rayé
de la liste des membres de la Société Archéoiogique
du -Finistèr~, dans sa séance du 28 octobre dernier,
prétend se disculper des torts qui lui ont été reprochés,
et dont il exige l'ins@rtion au prochain Bulletin de la .
Société.
La; lecture de cette lettre donne lieu à plusieurs
observations de la part de tous les membres présents

à la ré:union, et apres une discussion prolongée, fas-
semçléè décidCil par un vote presque unanime, que la
réponse de M. Duchatellier ne sera pas insérée au
Bulletin de la Société. Elle laisse au bureàu le soin
. de la réponse à faire à M. Duchatellier .
M. le Président invite ensuite M. Le Men à donner
à l'ordre du jour
lecture de sa communication portée
sous le titre : .

LES LÉPREUX ET LES CACOUX DE LA BASSE-BRETAGNE.

La lèpre, ce terrible -fléau qùi fit tant de ravages en Orient
~t en occident pendant le moyen âge, n'épargna pas la
Bre'lagne, et l'on dut ètablir dans ce duché, comme dans le
, reste de l'Europe, .pour isoler des personnes saines les gens

entachés de cette infection., des asiles situés à quelque dis-

tance des lieux habités, et désignés sous les noms de Lépro-
series et de Maladreries. Cette dernière dénomination vient Ju

mot ladres 1 nom que l'on donnait aux lépreux parcequ'ils
invoquaient saint-Lazare ou saint-Ladre. On les appelait aussi
mezels ou mezeaux, au féminin mezelles, et le mot mezellerie
était synonyme de celui de lèpre. Les uns font venir mezel ou
mezeau, de l'italien mezzo (gâté, corrompu), d'autres lui .
donnent pour étymologie le latin miser, miseria et, misellus.
Quoi qu'~l en soit, les lépreux n'étaient pas les seuls hôtes
des tristes asiles que je viens de mentionner. Vers l'époque de
. Charlemagne, de nombreuses familles espagnoles ou peut-être

. sarrazines, par suite d'événflments qui ne sont pas connus,
émigrèrent en France et se' répandirent sur tnut le littoral

ouest de cette contrée, depuis les Pyrénées jusqu'en Bretagne.
Le peuple prenant ces malheureux pour une colonie de Goths,
les désigna parle terme injurieux ·de Ca-goths (chiens de
Goths). Ce surnom s'altéra / suivant les provinces où se fixèrent