Responsive image
 

Bulletin SAF 1877


Télécharger le bulletin 1877

Notice sur Roscoff

Avertissement : ce texte provient d'une reconnaissance optique de caractères (OCR). Il n'y a pas de mise en page et les erreurs de reconnaissance sont fréquentes


de Luminec, leur fils aîné, étant mort salIS enfants, là pl de Luminec passa aux mains de Eustache Le Capitaine, sieUr de
Kerlivio, qui lui-même la transmit vingt ans plus tard, à Made­
moiselle ichelle Le Capitaine, dite Mademoiselle de Luminec,. .

'décédée Religieuse. ursuline de' Quimper.
En 1165 la propriété avait changé de mains, et un état de la
terre. et seigneurie de Rosgrand,enla commune de Redené,porte '
ce qui suit :.

Cl Rentes féodales dues à la Seigneurie de Rosgrand. à

. 100. . Dessus la totalité du village du Lurriinec-Bras,lequel
est possédé pour .du Boi~rouvray,a caùse de Kervégan, à titre
. de'convenant et domaine congéable,estdû, et sur toutes les dé.
• pendances du dit village, la somme de 24 sols de rente feodale· \
Après-cette intéressantecommunicatioIl, MM.de·Mon­
tifault et Audran donnent lecture de divers rapports
adressés par MM. Euzen, Riou, Simon, Guirriec et Le
Sann, instituteurs, sur les monuments et les traditions

des communeS de Roscoff (séction de Santec), dé S-aint

Divy, de Plougar .. de Plouescat et d'e Carantec.

Voici le texte de ces communications:
to COMMUNE DE ROSCOFF (SECTION DE SANTEC) . .

L'église &ctuelle de Santec est de reconstruction toute récent'e
(douze à quinze ans); elle a été faite sous la directIon et l'ins­

de M. de Courcy, de Saint-Pol. L'église primitive
. piration
n'avait, ni 'a-t-on dit, . rien de remarquable que son ancierineté;
elle était., comme la nouvelle, fout naturellement sous l'invoca-
tion de Sainr-Adrien, dont la' statue figure sur l'autel d'une
petite ctlapelle latérale. Saint--Âdrien était, . est" encore irlvoq ué

pour la guérison des maux de ventre, et surtout pour les maux
de ventre des petits enfants: aussi eu voit-on souvent beaucoup
qUé leur mère porte devaht' la stat'ue du sâilit, contrè laquelle

. on leur froUe l'abdomen; et la continuation de cette habitude
porterait à croire que la médication a d'heureux effets .
Au bas de .l'église existe un bahut en chêne plus ou moins
bien sculpté; . il est là pour recevoir les ofTran~es de blé que
font ceux q1li ont des enfants sujets aux maux de ventre et ceux
dont les enfants ont été guéris par le frottement contre Saint­
Adrien. Ce bahut ne doit pas être rempli par une seule offrande,
quelque riche que soit le donateur; il faut qu'il y. ait trois
offrandes et par conséquent trois donateurs différents.

A quelqUe! pas de l'église se trouve une fontaine dédiée à
Saint-Adrien; elle fournit aux besoins du bourg, et a dû, très­

probablement, jad~s servir.fi des ablutions, comme la fontaine
dévote de Pratcoulm et bien d'autres dans la Basse-Bretagne.

Une des curiosité_ s les plus attrayantes pOUl' les santégois, est
une grosse boule en granit que la tradition dit, à Santec, avoir
été lancée, comme projectile, par un navire de guerre anglais,

pendant les guerres de l'Angleterre et de la France. Les jours
du pardon de Santec, qui a lieu le dimanche de l'octave de la

IFête·Dieu, les jeunes gens de Santec, de Pl@ugoulm et autres

environs) qui viennent au pardon, essayent leurs forces. C'est à
qui lancera le plus loin la boule; cette émulation produit sou-
vent des accidents ass.ez 'graves.
Quant aux pierres monumentales qu'on appelle dolmens,

menhirs et 'autres, on dirait, à première vue, qu'il n'en existe
paR sur le territoire santégois; mais? comme le disait le docteur
Goulven Denis, qui s'est beaucoup et longtemps occupé de l'ar-

chéologie bretonne en génél'al, et de celle de Roscoff en parti-
culier, il faut observer que le sol actuel de Santec' résulte d'al-
de sable, si l'on 'peut s'exprimer ainsi, sable que le vent
luvions
accumule de jour en jour sur le pays, et qui recouvre chaque
jour de plus en plus les monuments celtiques qui y existaient.
. ( Ce sable avait de telles tendarlC'es à s'amonceler vers ces parages
en garantir la ville de Saint-Pol, vers laquelle se di­
que, pour
ces vagues de sable, l'administration des ponts-et"
. rigeaient

, cbaussées a dû s'app1iqu :~r à les arrêter par des barrières de
genêLs et de planches. Puis elle a fait de vasles ensemence:-
meots de pin,s mai'itimes qui sont aujourd'hui de vraies forêts.
M. le docteur Denis m'a assuré que des hameaux, ou du
moins. certaines agglomérations de niaisons, sont ensevelis
sous cette alluvion de sable. '

Entre Santec et Roscoff on voyait, il y a qüelque trente ans,
une espèce de palue où venait chaque jour la mer. Cette palue

appelée, quand elle existait, ConrlOchellou, a été enlevée à la

mer par une compagnie brestoise et puis couverte progressive­
ment, en terre plus ou' moins arable, par les soins de M. Lau-
rent. Au-dessous de la digue qui sépare de la mer, la conquête '
faite SUI' cHe, est ce qu'on appelle 'ici l'Aber, ou hâvre dont la .
moit.ié, dans le sens horizont.al, appartient à Santec. A quelques
cents pas de la digue est une grande pierre jaunâtre qu'on ap­
pelle pierre de demi-marée,parce que la mer !3st à moitié· marée

quand elle aUeint cette limite. C'était une pierre aimée des

Cornandons ou Cornalldoned; ils y venaient danser à toutes les

pleines lune\3,et l'on cha" nte encore leur ronde dans les veillées.
Elle n'est pas très··Iongue, comme vous pourrez le voir:
Dilun, dimeurs a dime1'cher, (Lundi, mardi et mercredi)
Diziou a dirguener. (Jeudi et vendredi.)
La tradition rapporte que les Cornandoned n'aimaient pas à
entendre le nom du dimanche. D,n certain soir de clair de lune,

un tailleur qui revenait de Sante~, de sa journée, en traversant

l'Aber pour revenir à Roscoff, entend le trépignement de la
ronde bien connue:

Dilun, dimeurs a dimercher, etç. (Lundi, mardi et mercredi, etc.)

Et, croyant bien faire, il entre dans le cercle, saute et tourne

comme les danseurs, et, croyant leur être agréable, il ajoute
au nom des jours dilun, dimeu1~s à dimercher, etc., le nom des
deux autres jours sameai et dimanche. Alors ce fut une grande
colère des danseurs, et C{ltte indicible colère se traduisit sur le

corps du pauvre tailleur par de rapides et mulLiples COllPS de
pieds et coups de poings. C'est qu'ils ne plaisantent pas en ce,tte
occurence, messieurs les Cornandoned. .
M. le docteur Goulven Denis, de Roscoff, avec qui je me suis
abouché pour avoir 4es r.enseignements, m'a dit avoir vu des
vestiges d'une voie romaine SUl' cette langue de terre qu'on ap-
pelle Perharridi et qui se dirige de Santec vers l'île de Bâtz et
forme un côté de l'Aber. Il y a 'chez lui divers spécinleris de

tuiles à rebords ou à crochets,qu'il a recueillis sur divers points
de la commune de Roscoff et qui -témoignent .d'une station
romaine. Il y a constaté aussi diverses pierres branlantes qu'il
qualifie de l'adjectif probatoires. Il a recueilli également, en
grand nombre, les pratiques de la médecine superstitieuse des
temps celtiques. Il a signalé à mon aLtention les dolmens et
menhirs de la commune de Roscoff; mais elle est dans les

attrihutiollS de mon collègue de Roscoff. Néanmoins, pour ma
satisfaction et mon instruction personnelles, je profiterai des

quelques rares occasions que j'ai de voir ~M. le docteur Denis'
pour glaner quelques bribes de ses cOOllaissances archéolo-

glques.
EUZEN

Instituteur à Santec, en Roscoff .

2° COMMUNE DE SAINT-DIVY.

Sur la route vicinale qui conduit du bourg de Saint-Divy à

cel~i de Guipavas, à 2 kilomètres 500 mètres environ d~ Sainl- '
Divy, et à 3 kilomètres 500 mètres de Guipavas, se trouve une
fontaine, appelée fontaine des Quiritins.

, Ce nom vient nécessÇ\irement du mot latin Quirites,c'est le nom

que,Romulus donnait aux Romains, el c'est pour cela, qu'après
, sa mort- le fondateur de Rome reçut le nom de QU,irinus sous