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Bulletin SAF 1877


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Fouilles de Bagatelle en Saint-Martin-des-Champs, près de Morlaix (Finistère)

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Après la lecture de cet intéressant travail, l'Assem­
par extraits, dans le Bul-
blée décide qu'il sera inséré

letin. .
M. Surrault fait remarquer que sur la limite du
Poitou et de la Saintonge, est une commune du nom
de Bourdet , qui pourrait être un des' fiefs d'une des
familles citées par M. de Brémond d'Ars.
, M. Surrault informe ensuite l'Assemblée, qu'ayant .
été mis à la retraite, son intention est de quitter Quim­
per; mais il ajoute que, malgré son éloignement il
continuera à faire partie de la Société archéologique.

Lecture est. ensuite donnée de la note suivante rédi-

gée par M. E. Puyo, maire de Morlaix, et intitulée:
FOUILLES DE BAGATELLE
EN SAINT-MARTIN-DES CHAMPS, PRÈS nlORLAIX (FINISTÈRE).

En 1871, les travaux d'agrandissement du parc de la propriété
de B8gatelle, firent trouver une urne funéraire remplie d'osse­
ments brûlés. Elle était en poterie rouge assez fine, de forme
gauloise, à couverte noire, brillante en dedans et en dehors.
les ossements il y avait des débris se rapportant au moins
Parmi
à un enfant en bas âge et à un adulte.
Plus tard, dans le même champ, sl1r lin espace de moins de
quatre mètres carrés, on trouva trenle deux à treIlle quatre
vases groupés les uns près des autres. Parfois même une grande
urne était comme soutenue et calée par des urnes de moindre

dimension. Presque tous ces vas~s contenaient des ossements
Les ossements d'adultes étaiellt plus nombreux que
calcinés.
ceux des enfants, pourtant parfois, comme dans la première
découverte, il y avait mélange, dans le même vase, d'ossemenls
Ces"vases étaient enterrés si peu pro~
d'enfants et d'adultes.

fondément, que les instruments agricoles avaient brisé le
sommet de plusieurs. Il y en avaient qui n'étaient qu'à Om20, le

plus grand nombre à Om25. A part quelques-uns, en terre
grossière, sans couverte, faits simplement à la main, ces vases
sont à pâte fine, à couverte noire brillante, et fabriqués au
moyell du tour à potier. Tous, les grossiers comme les fins;

sont bien cuits. Les formes se rapprochent des formes gauloises

si répandues ,dans la Marne et retrouvées dans la Seine-Infé­
rieure. L'ornementation pourtant, bien que' se rapportant aussi
à cette époque, a un certain caractère spécial qui rappelle l'âge
du bronze'. On voit des roi1ds et des cartés' concentriques, d'es

combinaisons de lignes, des étoiles à nombreux rayons, de's
de S:,. des clloix ou X. Les' urnes n'étaient point cou-
vertes. Dans l'une d'elles se trouvaient d~mx: petits gros~ ,
siers, semblables à des joueLs d'enfants. En général, chaque
urne contenait un objet en métal. Ces urnes' ont fourni surlout
des fibules en bronze et en , fer de types incontestablement
gaulois. Il y avaif aussi parf-ois des fragments de bracelets en

bronze. L'une d'elles cornenail d-es grains de collier en verre

bleu fondus par le feu du bûcher. Ces sépultures par incinération
, sont certainement gauloises. Et de fait, des monnaies gauloises
ont aussi été recueillies disséminées dans le· champ, mais non
dans les urnes. ' .

On a rencontré, également disséminés dans le même champ,
des monnaies et quelques objets romains. Il y avait entre
autres une belle fibulè en bronze., cachée sous une dalle de
schiste.
Cet article a. été publié par la archéologique (sep-
'embre 1874). '. '
J'ajoute que les médailles gauloises ont été très ... rares, tandis
que, dans mes fouilles, j'ai partout trouvé des monnaies ro­
• maines de Faustine, Antonin, puis Probus·; etc. Ces monnaies,
intactes en terre, se désagrégeaient à l'air et j'en , ai peu con
ervées entières. Le champ contenait des fibules en bronze

dont je joins le croquIs t si que quelques types des urnes
dont il est fait mention plus haut. Dans ce même champ, j'ai
trouvé plusieurs dépôts de minerai de fer, de haches type mo­
derne, morceaux d:armes t des fondations non ciment.ées~ à
l'endroit où se brûlaient les corps. Les cendres, ramenée.s à la
surface, ont servi d'engrais apparemment, car l'herbe y est
plus fournie que p'aftclut ailleurs.
Un chemin creux longe mon bois de Ba'gatelle, et passe
pour une voie romaine allant vers Brest. J'y ai recueilli une
grande borne qui, bien que portant d'anciennes inscriptions en
. fraI.u;ais, rappelle les bornes romaines. La hauteur .est celle d'un
homme.
Enfin, des brique's blanches ou rouges à crochets étalent
. éparses dans tout 'le champ.
. En dehors de ma propriété, dans un champ contigu, on
trouva des objets d'antiquHé à une .époque déjà ancienne de
plusieurs années, et dGut il n'y ,a plus trace •
M. le Président remercie M. Puyo de· sa communi­
. cation rendue encore plus intéressante par les, dessins

qui seront conservés dans les archives de la Société.
M. Audran lit ensuite un travail ayant pour titre:

. REDEVANCES BIZARRES .

LA. 'SEIGNEURIE DB TRÉA.NNA.. - LE DINER DU ;SEIGNEUR.

Nous tflOuvons dans les anciennes chartes de nombreux
. exemples 'du .droit, :que le -seigneur avait dans' certainescondi-

tions bien dré-lerminées par les titres, d'aller prendre un repas
~hez 'S du manger, en latin mangerium, prandium, pastus, cœnaticum,
convivium, et procuratio, lorsqu'il s'a;git d'un seigneur ecclé-
siastique. .' .