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Bulletin SAF 1876


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Légendes de Saint-Sève (Finistère). La grotte de Kornandon. Sainte Sève fille de sainte Pompée

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petite dimension (6 mètres carrés au plus), qui porte le nom de
Pin.iti et qui doit être la chapelle primitive. La piété des fidèles
les porte à s'agenouiller devant la grill'e de cette pelite chapelle.

On y dit la messe assez souvent, et la Sainte-Vierge y est hono-
le nom de Notre dame de la délivrance.
rée sous
Ellfin il y a encore les ruines d'une chapelle qui vient d'être
démolie et qui porle le nom de Saint-Jrvoal. Dans les démoli­
tions on a trouvé une pierre tombale et deux deniers.
1. On trouve à Plouzévédé les anciens manoirs du Baud et de
Kerham. CP, dernier porte la date de 1729 .
K. Berven a une belle fontaine avéc une belle statue en pierre,

de la Sainte-Vierge; cette fontaine semble être de même date

que la cha pelle. ,-
Au village de Boullac'h se trouve une .fontaine qui porte le
nom de fontaine de Saint-Hervé; on y trouve. une pierre percée .
et la tradition veut que ce trou ait été fait par le bâton de
Saint Hervé qui s'arrêta sur cette pierre en y appuyant son
bâton pendant que Guic'haran retournait au château de Lan- -
fIon.
L. On considp,re l~s feux-follets comme des esprits malfai­
sants; on croit également aux revenants surtout parmi les
femmRs, et pell d'entre elles oseraient traverser un cimetière
seules pendant la nuit. Ces croyances disparaissent cependant
en jour.
de jour

M. Il n'y a à Plouzévédé, qu'un seul cours d'eau d'une cer­
taine importance, c'est le Guillec,. il prend sa source dans la
commune de Bodilis et se jet.te dans la mer entre Sibiril et

Plougonven.
. 2. COMMUNE DE SAINTE-SÈVE.
De Penarvern, extrémité occidentale de la commune, on
apperçoit, sur le penchant · de la colline opposée, un énorme
se trouve la grotte du Kornandon ( Toul­
rocher. C'est là que
ar- C'hornandon). Cette grotte a dû être plus grande, car il

&emble qu'on y a jet.é unA grande quantité de pierres. Le dernier
Kornandoll, dit-on, se baignait hiver et été dans la rivière qui
coule au pied de la colline.
On a longtemps cru qu'un souterain conduisait de cette
groLLe ' au château de la duchesse Anne (Castel Renhoat).
Celte duchesse avait trois fils qui étudiaient la médecine.
POlir s'instruire dans leur art, ils ne se contentèrent point d'une

. vaine théorie. Enlevant les passants, filles et garçons, ils es-
sayaient sur ces victimes leurs talents; brisaient leurs membres
le plaisir de les sdvoir remettre, et par leurs
pour avoir
remèdes épuisaient dans ces malheureux I~ dernier souffle
de la vie. Ils devinrent bientôt la terreur" du pays par

cruelles expériences et pal' leurs vices honteux~ La du­
leurs
chesse Anne~ aussitût qu'elle voyait sortir ses fils, courait au

plus hau t de la tour et se melLait à sonner. A ce signal le voya-
gr,ur se hâtait de s'éloigner de ce redoutable donjon, et le
paysan s'enfermait dans sa chaumière. ,
Ce château maudit ne put durer longtemps; dp.s canons' •
amenés, de Brest le brùla et le renversa tellement que les assié-
gésne purent trouver la trace des mauvaises gens qui s'y
étaient sauvés par les souterrains, croit-on.
Cependant., la princesse Claudine erre eocore dans les sou­
, terrains de ce château ruiné. Elle est condamné à y rester
ce qu'un homme assez courageux y vienne embrasser
jusqu'à
. un sourd" un serpent et un lion. Sa récompense sera d·es ba-

, rils pleins d 'or et la main de la princesse.
Au midi de la cOmmune, se trouve le grand villHge de Coati­
défendu jadis par un château; tout porte du moins à le
lezcc,

croire. Ainsi les n'oms suivants trouvés sur le cadastre, sem-
en faire foi: Parc-ar-Runen, Parc-an-Tour, Parc-ar­
blent
Parc-en -Douvez, le Pont-M'eul" qui reliait lès deux
G'hastel,
. côtés de la ri vière. -

Sant-Scio ou San-Séo a pris en français le nom de Sainte- .'
Sève. Or, én breton, Sai'nte-Sève se dWSantez-Sceva. Sant·Séo

était l'ancien patron de la communé, ou le maître du pays.

LÉGENDE ÉCRITE DANS L'ÉGLISE DE SAINTE' SÈVE.
« Sainte Sè,'e était fille de Sainte Pompée, reine de la Grande­
I( Bretagne. Un ange ayant appa1'u à Saint Tugduval, son (rère, ,
« lui annonça que le bon DiClt lui commandait de quitter la
(/ Grande-Bretagne et de se transporte?' dans la petite Bretagne.
« L'an 546, Sainte-Sève se consacra à Dieu en embrassant l'etat
ft religieux. Elle mourut à Langoat, en 592 et y fut enterrée. »

La tradition rapporte qu'une famine horrible désolait le pays;
la sainte qui n'avait point mangé depuis plusieurs jours, après
avoir cependant beaucoup marché, se trouva exténuée de faHl1
et de fat.igues. Al! bourg seul de San-Sceo un boulang{}f faisa-it
cuire du pain. La sainte lui en demanda; mais il la repoussa
brutalement; comme elle réitérait sa demande, il menaça de la
faire dévorer par' son ehien de garde, disant qu'il n'avait pas
de pains au four. La sain te lui répondit que pqïsqu'il n'y avaif
pas de pains pour les autres, il n'yen aurait pas non plus pour
Le fournier lorsqu'il retira ses pains ne trouva plus que sept
lui.
pierres énormes dans le four. On trouve encore aujourd'hui,. il
l'entrée du cimetière, deux de res pains pétrifiés.
Du bourg de San-Sceo, sainte Sève se rendit auprès de sa
mère qui habitait celte parUe de la commune, appelée aujour-
de son notn, Trépompée. Sainte Pompée mourut à Sainle- '
d'hui
tandis que la fille, à la mort de sa mère, alla finir ses
Sève;

jours à Langoat, auprès de Tugdual\. Edouard IV chassé d'An-

gleterre pllr Warvièk, le faiseur de rois, s'était rendu en Bre-

tagne cherchant parLout des alliés et des soldats. Sa femme
Elisabeth vint à San-Sceo implorer la protection , des Saintes
Pompée et-Sève qui, comme elle, avaient jadis occupé le trône

de la Grande-Bretagne. Elle fit ,vœu d~ leur élevel' un monu-
si Edouard chassait l'usurpàteur.
mènt

Le plus ancien ou plutôt le seul château de la commune, ce
fut celui de Penarvern, appârtenant au marquis de Valory.
La seule rivièr~ ou plutôt le seul ruisseau qui traverse Sainle­
du midi all nord, est le, Ster-Gwen qui prend sa source
Sève,

en Pleybert-Christ, l'autre côté de Coatilezec, et se jette dans
la rivière de Morlaix auprès du manoir de Ï'etlellé, non loin de
Locquénolé.
3. COMMUNE DE PLOUIGNEAU .

Sur le fossé du . champ . appelé Parc-ar-Bouloc'h (section F,
N° 374). menhir haut de 5 mètres 60 centimètres sur une lar-
moyenne de 2 mètres. .
geur
Dans la section C du cadas.tre, sont les ruines du Château

Dinan .
Principaux cours d'eau: le Douron qui sort des montagnes -
d~ Aré et se jette dans la anche. .
Tromorganayant sa source dans les mêmes montagnes ef
se jetant à· Morlaix, dans la rivière de ce nom. .
M. ]e Président adresse des félicitations à MM. les

Instituteurs qui ont fourni les renseignements qui pré­
cèdent, principalement à MM .. Le Cam et Ménager, et
recommande instamment à MM. les instituteurs, ,de
recueillir avec le plus grand soin les légendes. et les
traditions non impfimées, qui ont. cours dans les com- ..
munes qu'ils habitent. __
M. Audran fait don au Musée d'archéologie, d'un
sac contenant une monnaie d'or arabe et plusieurs
centaines de deniers de billon du XIe et du XIIe siè-

cIe, d'Etienne de Guingamp, de Foulques d'Anjou,

d'Henri II d'Angleterre, de Guy de Thouars, de saint
Martin de rrours,etc., provenant d'une trouvaille faite,
au mois de février dernier, dans la commune de Ré­
déné, près Quimperlé (Finistère), trouvaille dont il
sera rendu compte plus tard à la Société.
M. Flagelle fait don au Musée,' en ~on nom, d'une
et au nom de M. Alain Guénolé,
double réale espagnole,