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M. de Montifault donne ensuite communication
d'une notice de M. MadelBneau, instituteur à Tréfiez ,
sur l'ancienne chapelle de Saint-Guévroc .
Ruines de la chapelle de rabbaye de Guévroc.
La chapelle de Guévroc est située sur les dunes de sable de
la propriété dè Kéremma (commune de TrétIez), dans la partie
du chef de sa femme, à M. le capitaine ~e.f['égate
apparlenant,
. Louis du Temple, gendre de M. Rousseau, auquel est due 'la.
création de la terre de Kéremma .
La chapelle de Guévroc, à cent mètres', aujourd'hui, du
rivage de la mer, et parallèlemenl à celui-c.i, se trouve située
à 3 kilomètres au nprd du bourg de Tréflez, et disposée Est et
Ouest dans' sa longueur. .
La hauteur intérieure des murs est d'enviI'On trois mètres .
L~s sables de la dune, apportés par le.s vents, ont 8uccessi- .
vement recouvert toutes les parties de l'édifice; et, en 1869,
on pouvàit à peu près soupçonner seulement quelques points
de la construction. C'est à cette époque que le fils de M. du
Temple, aidé de quelques autrAs jeunes gens, entreprjt des
fouilles dont le résultat ful de dégager le mur de l'Est et le
maître-autel qui y est appuyé. En 1872, M. du Temple fit re-
les travaux et dégager entièrement la partie Est de la
prendre
chapelle, sous le sol de laquelle, en descendant treize marches,
il retrouva I-a fontaine sainte, dont la' tradition avait conservé
le souvenir. Malheureusement l'hiver suivant, les enfants du
pays, pour distraire sans doute leurs loisirs en gardant les .
bestiaux sur la palue, eurent la funeste idée de briser les deux
colonnes qlli soutenaient par devant, le maître-autel, puis ils
détruisirent les bancs de pierres qui garnissaient, sur trois
côtés, le pourtour du sanctuaire. L'impossibilité de prévenir de
pareils actes rendit sans intérêt pour M. du Temple, de pour-
les travaux de déblaiement, el déjà le sable ·recommence
suivre
son œuvre; l'excavation qui conduit à la source est obstruée
au grand regret des pèlerins qui, ~ans l'automne de 1872, arri
vaient en bandes nombreuses, de localités même. éloignées,
pour accornplir leurs actes de dévotion à la fonLaine saintè. et
en rapporter un peu d'eau.
Le' dessin ci·joint est fait à l'échelle d'un centimètre pour •
mètre.
Le sanctuaire a six mètres dans les âeui sens. ' L'autre
. partie de la chapelle que le sable couvre encore entièrement,
présente un rectangle-de douze mètres de long sur six de large.
Aux angles avoisinant la porte. de communication avec le
~. sanctuaire, se tro vent deux pierres qui, sans doute, consti
tuaient des autels.
Au Sud de la chapelle et y attenant, était le cimetière de
on y a découvert des ossements; et à quinze
l'abbaye, car
mètres cinquante centimètres directement au sud de la porle
du sanctuaire, se trouve encore, debout, une pierre élevée de
deux mèlres au-dess·us ùu sol, 'Sur le côté ouest de laquelle on
remarque un christ grossièrement 'Sculpté. Sur le sommet de
la pierre existe une anfractuosité dans laquelle des âmes pieuses
venaient encore, dans ces derniers temps, déposer des pièces
de monnaie .
la tradition, il doit y avoir, à l'extrémité ouest des '
D'après
ruines, l'emplacement de la porte d'entrée de la chapelle. Les
anciens du pays disent même avoit' vu le haut du portail dont
les pierres auraient disparu, il y a un certain nombre d'années,
pour aller orner des construclions particulières .
Les murs quoique bien construits, accusaient un travail un
peu primitif dans la taille des pierres. Le sol du sanctuaire
est pavé près de l'autel; ailleurs c'est simplement. de la terre.
. De nombreuses ardoises ont été trouvées à l'intérieur sur
le sol, .et donnent à penser qu'elles servaient à la toilUre. .
Du côté iiud de l'aulel on a trouvé deux pièces de monnaie de
cuivre porlant les dates' de 1526 et 1532. " , ~e sanctuaire pa
raît être la partie la plus ancienne des const.ructions, et fut, dit
la tradition, le premiel' asile de saint Guévroc. Lc reste de l'é·
qifice accûse, en effet,. une architecture différente. -- Aucune
trace n'indique spécialement où dut exister le corps même de
l'abbaye; le seul vestige apparent est celui du mur qui servait
de clôture' aux terrains de l'abbaye, et qui accuse une grande
étel1due se prolongeant vers des points aujourd'hui occupés '
par la mer. Il convient d'ajouter que, sous une couche de sable
, d'inégale épaisseur ,Il retrouve auto urdu Guévroc une couche
épaisse d'excellente terre à culture. La couche des sables ap ' '
portés pHr les vents varie d~ 30 centimètres à un, deux et trois
mètres d'épaisseur.
Lorsque M. Rousseau, vint s'établir à Kéremma pour diriger
les travaux de ,canalisation qui devaient dessécher les marais
(}t donner la terre à la culture, les dunes étaient peu ou point
gazonnées; et il lui arriva maintes fois, en s~ réveillant, de
trouver devant la porte de son logis, un mètre de sable apporté
le vent pendant la nuit.
par
Je dirai pour termmer que, selon la tradition, les construc-
de Guévroc remontent au Vie si.o1e, et leur abandon, du
tions
XVe au XVIe siècle, ce que justifierait la découverte des deux
pièces de monnaie datant de François t sr.
On doitregrelter que les actes de sauvagerie auxquels ilnepou-
vait opposer ulle surveillance incessante, aIent arrêté M. du
Temple dans des travaux de fouille qui eussent rermis de re-
constituer le plan d'un des plus anciens monuments de la COll-
trée, el peut-être même de faire quelque découverte utile â
l'histoire d'un homme qui a laissé dans le pays la plus pure
de sainLeté.
réputation
M. le président remercie vivement M. Madeleneau
de sa communication, et exprime le vœu qu'il com-
plétera sa très-intéressante notice, par la légende qui
a cours dans la commune de Tréflès, sur la vie de
saint Guévroc .
M. Flagelle observe que la chapelle de Saint-Guévroc,
sur les cartes contemporaines, est
. qui ne :figure pas
~ur la carte de Cassini, ce qui sem
néanmoins portée
blerait indiquer que sa destruction n'est pas aussi -
ancienne que l'indique M. Madeleneau.
Quant à la construction de la chapelle au VIe siècle,
fait. qui ne s'appuie que sur la tradition, l'assemblée,
votant l'impression de la notice, ne peut l'ad-
tout en
mettre que sous toutes réserves.
La suite de l'ordre a~ jour conserve la parole à M .
'de Montifault, pour sa notice sur les prééminences et
droits honorifiques dans l'ancienne église paroissiale
de PIonleur.
PRÉÉMINENCES ET DROITS HONORIFIQUES
DANS L'ANCIENNE ÉGLISE PAROISSIALE DE PLOMEUR •
Les seigneurs possédaient des armoiries la plupart du temps,
c'est-à-dire quand ils appartenaient à une famille noble, car
on pouvait être seigneur d'une terre noble sans appartenir à la
et, même depuis 1669, on pouvait avoir des armoi-
noblesse,
ries non timbrées sans êt.re noble.
, D'autre part les terres nobles ou fiefs cOllféraient à leurs
propriétaires des droits, des priviléges, des honneurs, que les
propriétaires fussent nobles ou non nobles.
Il en résulta que les fiefs ou seigneuries dans l'or'jgine, mar
quèrent leurs droits et privilèges, au moyen des écussons des
seigneurs qui les possédaient, et qui n'~aient alors que des .
écussons de ramilles. '