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Bulletin SAF 1876


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Les dominicains de Quimperlé

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montrer reconnaissante envers les dnnateurs. de ces curieuses
que les archéolog~es examineront avec un véritable
antiquités ,

intérêt.
Après la lecture de ce compte-rendu 'l'assemblée
exprime ses remercîments à ces Messieurs et prie M. Le

Men de leur faire parv~nir un exemplaire du Bulletin
sur les fouilles du tumulus
qui contiendra le rapport
Pleyben.-. . ,

M. Audran, vice-président, a la parole pour la lec­
sa notice sur les Dominicains de Quimperlé.
ture de

LES DOMINICAINS DE QUIMPERLÉ.

Le couvent des Dominicains ou Jacobins de Quimperlé fut
fondé vers le milieu du XIIIe siècle, par Blanche, fille de Thi­
baut. comte de Champagne et . de Brie, femme de Jean 1 dit .
Le ,Roux, duc de Bretagne.

Voici en quels , termes Dom Lobineau rapporte éette fon-
dation: .

u Ce n'était pas assez pour la piété de la duchesse d'avoir
« contribué avec le duc son mari à la fondation de Prières (1),

CI[ elle fit deux fondations en son propre nom . La première fut .
u de l'abbaye de la Joye , auprès de Hennebont, pour les reli-

u gieuses de l'ordre de Cisteaux, où elle mit pour première
• abbesse Sibille de Beaugency, sa nièce, auparavant religieuse
« de Saint-Antoine, près Paris. La seconde fondation fut pour
c les religieux de Saint-Dominique, auxquels elle fit bastir un

u couvent auprès de Kemperlé, que l'on appelle Abbaïe Blan-
q che, autant par rapport au nom de la fondatrice que par
Cl opposition à l'abbaïe de Sainte-Croix qui est habitée par des

(t) Abbaye de Notre-Dame des Prières, paroisse de Billiers, évêché
de Vannes. (Âbbatia Beatœ de J1recibu8.)

" moines noirs; mais on ne sait au juste en quelle année ces
« deux fondations se firent. Sibille de Beaugency vivait encore
« en 1282, et 'le plus ancien titre que l'on ait pu voir est de
« l'an 12~3; d'où le lecteur pourra lirer telles conjectures
« qu'il plaira (1). )

La duchesse Blanche mourut au mois d'août 1283, dans un
château 'près de l'étang de Ploê'roi ?,et fut enterrée le jour sui-
vant en l'abbaye de la Joye (2)~ . ,

Voici son épitaphe: « Cy gist haulte et puis!!ante dame

u' Blanche de Navarre femme de Jehall premier duc de Bre-
« tagne qui fonda cette abbaïe en l'an MCCLX et.y fut inhllméè

CI dans l'habit de l'ordre l'an MCCLXXXIV. »
Deux années plus lard,. le duc Jean, après avoir gouverné le
duché pendant 4,9 ans, suivait la duchesse dans la tombe (3) .
Le duc et la duchesse de Bretagne durent faire . en faveur

du couvent fondé par eux et dans lequel, selon la tradition, le
duc Jean après avoir fait le voyage de Rome, où il avait
la main-levée de son excommunication, et la du­
obtenu

sa femme, attirés par le bon exemple des religieux, y
chesse,
résidèrent plusieurs années, et y firent des donations importan­
tes, dont le texte n'est pas parvenu jusqu'à. nous, et que nous

ne connaissons que par les lettres patentes de leurs successeurs.

La tradition porte la -fondation de l'abbaye blanche à 1254

. et cette date est celle généralement adoptée. Néanmoins, le

P. Yves Pinsart, prieur du couvent en t 635, et qui a laissé sur '

(t) Dom Lobineall, Histoire de Bretag'rte, livre VIII, page 255.
(2) Dom Lobineau, page 276. ' '
" In vigilia Assumptionis sepulta est Blanca ducissa Britanire apud
Hennebont (Chronicon Britanicum.)
MCCLXXXUI. Pridie idus Augusti obiit domina BJancha ducissa .
Britanire, tumlliata fuit apud Henbont, die jovis ante Assumptionem,
. B. M. V. Venerunt primo fratl'es minores ad villam de Guingamp.
(Dom Lob., Preuves de l'Htttoire de Bretag,ne, page 362.)
(3) MCCLXXXVI. Idibus octobris., obiit Joannes cornes Britanire fun­

dator abba'ire de Precibus, et fuit terrre motus magnus. Et ei successit ,
Joanne:.i filius ejus. .

la communauté une 'l1otice malheureusement trop courte, et à
laquelle je ferai de nombreux emprunts, rapporte que dans
l'église du couvent et au-dessus de la porte de la sacristie on
lisait de son temps: - .

« Sumptibns ista suis posuit Navarea Blancha
« Claustra, uxor Jani principis Armoricœ. ~

« Inde domos nostras dixere 'abbatia Blancha (1) ;

- Parlheniam Henbont fecit, ibi 'que jacet.
« Atque Precllm (2) Janus conjux~ quas condidit amplis
« JEdibus, et sacro clauditur ipso loco. 1286.
«( Dissociata jacent lumulis nunc membra duobus, •
u Cœli sed mentes continet una quies. »

Rien de"plus obscur que l'histoire des premières années du

,monastère fondé par la duchesse Blanche. Tandis que les -
abbayes de Bretagne jalouses de conserver intactes les
grandes
. , privilèges qu'elles tenaient des fondateurs, et aussi de maintenU'

leurs droits s ur les propriétés données, veillaient soigneusement

à la conservation 'de leurs archives; le couvent de Quimperlé
suivani la règle de Saint-Dominique et classé au nombre des
ordres mendiants, ne pouvant dès lors posséder aucune terre,
n'attachait aucune importance à la conservation de ces pré-

cieux actes et les noms des premiers prieurs nous sont inconnus.

D'autres Circonstances, dont j'aurai par la suite à vous en-
tretenir, eurent pour conséquence fâcheuse d'amener la perte
et irrémédiable des archi ves.
totale

Quoi qu'il en soit la donation de la duchesse Blanche, devait

comprendre, outre l'enclos du couvert (tel qu'il existe en-
core aujourd'hui) autrefois ' château ducal de Carnoët. le ter-

au nord jusqu'à la rivière Ellé, c"est-à·dire l'espace sur
rain

(t) L'abbaye de La Joie.

(2) L'abbaye de Prières.

lequel fut plus tard bâti le quartier du Bourgneuf depuis le
, couvent jusqu'au pont Saint-Dominique.
1°. Une rente de cent livres à prélever sur les revenus de la

chatellenie' de Quimperlé.

2°. Les bois de chauffage à prendre dans la forêt de Car­
noël •

3°. L'exemption de certains droits d'octroi;
, Les avantages résultant de cette donat~on furent parait il

contestés à diverses époques, puisqu"ils sont confirmés par

plusieurs lettres patentes aujourd'hui conservées dans les al''':
chives du Firiistère, et que notre confrère M. Le Men a bien

vOlliu me communiquer. Je les analyserai très. succintement~
to. Du 23 janvier 1384: Lettres patentes par lesquelles le duè
Jean IV, dit le Conquérant. mu par. des sentiments pieux, et en
con~idératiQn de la grande affection que feu, son seigneur 'et
. pére avait ponr les religieux de Quimperlé, leur donne et trans­
porte 100 livres de rente, payables .aux fêtes de la Purification
de N. D. et de Saint Jean-Baptiste, sur les profits et revenus
de sa ville de Quimperlé et chatéllenie de Carnoët, à la charge
aux religieux de dire et célébrer dans leur couvent une messe
chaque jour, en priant Dieu pour le donateur et l'àme de ses
prédécesseurs et successeurs; et outre plusieurs services.

2°. Du 4 février 1423: Lettres du duc Jean IV à son bien aimé
et feal écuyer Jean' Druniou, trésorier et receveur géuéral, pour
le paiement de cette rente. .
3°. Du 25 novembre 1452, leUres du même duc qui accor­

dent aux religieux, 40 livres de rente sur les revenus de la
vllle dc Quimperlé,payables à la fête 4e Sainte-Catherine, pour
la fondation de cinq messes par semaine. .

4°. Du 25 février 1442 :' Lettres du duc François 1 qui cou-

firment et approuvent les précédenles .
Ap:ès la réunion de la Bretagne à la France ces droits furent
encore reconnus par les lettres de Louis XIII (lG29),Louis XIV

(1648) et Louis XV (1717). .

Les Dominicains jouissaient encore du droitde faÎi'e entrer en
franchise les vins nécessaires à leur consommation. lis préten-
daient en outre à la moitié du devoir d'impôts et billots sur le
vin débité 'pendant la tenue et le cours de la foire du Bourg-
Neuf; mais bien que ce droÏl fut confirmé par plusieurs,lettres-

patentes el arrêts du conseil privé, ils n'en profitaient plus au
d~rüier siècle; car en juin 1782. et par la barque du ' sieur
Scanvic, les. dominicains reçurent pour leur provision douze
de, vin et une d'eau-de-vie. Ils refusèrent de payer le
, barriques
droit sur ces boissous débarquées à leur cale, mais le sieur
Scanvic, qui en était responsable, l'acquitta et assigna les reli­
. gieux en remboursement; le siége oe Quimperlé donna tort
aux dominicains qui désintéressèrent le sieur Scanvic.
Les dominicains jouissaient aussi , d'une foire (1) reconuue
dans les termes suivants par le duc Jean V, suivant lettres­
patent~s données à Vennes, le 12 avril 1434 :

CJ Le duc crée en faveur de ses chape!;üns et orateurs, les
« freres prêcheurs de , Quimperlé, une foire franche et exempte
« de tous péages couturries ,eL droits de foire (fors l'impôt et
Cl billot du vin débité); la dite foire a étr'e tenue au devant .
« de l'hôtel des dits frères ll~ jour de Monsieur Saint-Grégoire,

« et permet à ses amés les dominicains, la perception des
« peages et coutumes. »
Indépendamment des droits de' place, les religieux furent par
la suite autorisés à perèevoir la moitié des droits de débit sur

le vin.
J'ai dit plus haut que la donation du duc Jean 1 devait
comprendre le terrain au nord du couvent, et jusqU'à la rivière
EHé; les dominicains durent dès le principe s'occuper des
moyens de tirer parti de ce terrain sur lequel s'élève aujour-

d'hui le quartier du Bourg-Neuf. ,

(1) Cette foire qui se tenait d'abord le 13 mars, jour de la Saint­
Grégoire, fut plus tard, et parce qu'elle était trop rapprochée de la Foire
des · Vieilles, reportée au jour de Ja Saint-Jacques, c'est-à-dire le 25
juillet; elle existe toujours sous le nom de Foire du Bourg-Neuf.

POl,lr cela une chose était essentielt~, une communication

facile avec la ville de Quimperlé; ils demandèrent donc et

obtinrent du duc Jean V, l'autorisation de faire édifier un pont
(25 août 1381).
, Les religieux nous aprrennent, par une su,pplique adressée à
Louis XIII, en 1636, « qu'ils ne purent alors construire ce
« pont à raison de la pauvreté de leur couvent, 'du malheur

(e des guerres, de la ruine de leur maison qui fut abandonnée
• 11.' 'pendant longtemps, et qui le serait encore si leurs supérieurs
« ne leur avaient enjoint de s'y établir. » Mais la position de la
communauté s'étant améliorée, ils sollicitèrent du -roi le rafrai-
chissement des leUres ducales de 1381. .
I~e pont construit par les dominicains en vertu des lettres­
patentes de 1636, fut terminé en 1643; mais alors commença

pour eux une série de procès.
, ' Le premier, avec les bénédictins, fut terminé par une recon­
naissance aux termes de laquelle -(e les jacobins consentent que

ca les fermiers des bénédictins lèvent à 'jamais 'les d~voirs de
u sel et autres denrées, qui sortent de Quimperlé par le, nou­
«veau pont, de même façon qu'ils sont fondés à les lever au.
(e pont de Terre de Vannes, sans que pour cela les bénédictins
CI puissent prétendre autres droits sur le dit pont de Saint­
u Dominique. »
Autre procès de 1681 à 1690 :

(1) sous prétexte de bâtir une maison abba­
L'abbé Charrier
tiale (aujourd'hui hôtel du Lion-d'Or), et d'accroître son jardin,
fit abattre le, mur de clôture pour y comprendre le terrain libre
entre son enclos et le pont, et qui servaH de lit à la rivière ,

Ellé. 11 fit aussi élever en cet endroit une muraille avancée de .
ln à 12 pieds dans la rivière, de telle sorte qu'il en rétrécit le
'lit et boucha une des arches du pont, ce qui en diminua la
solidité (2).

(1) 'De l'abbaye, Sainte-Croix de Quimperlé.
2) Le pont construit par les dominicains et SUl' lequel se voyait jus-

Les dominicains obligés par les lettres-patentes de 1636 aux
travaux d'entretien du pont, et craignant de l'e voir crouler,
aux juges royaux de Quimperlé de descendre
firent sommation
sur les lieux pour en comtater l'état. Mais le créqit d~ l'abbé
Charrier, soutenu par M. le duc de Chaulnes. était si grand
qu'ils ne purent l'obtenir~ et malgré 'un arrêt du parle~ent du
29 avril 1683, qui ordonne aux juges de dresser le procès­
verbal demandé par les jacobins et de leur rendre bonne et .

briève justice, il leur faillit s'adresser au conseil privé du roi,

lequel tout considéré, ordonna que l'abbé Charrier serait assi ..
gné au conseil pour parties ouies être fait droit ainsi qu'il
appartiendr. •

. Trois aùs plus tard (1686), le J}rocureur du roi fait somma-
aux jacobins de procéder ' aux réparations du pont; ces
tion
derniers refusent tant que leur instance avec les Bénédictins
pas réglée. Le maréchal d'Estrées ordonne alors aux juges
n'est
de Quimperlé de faire faire les. réparations au compte des jaco- .

Nou veau refus. Enfin le Duc' de Mazarin les ' engage à
bins.

réparer le pont, ou à le céder aux Bénédictins, et un projet
d'arrangement est rédige. L',abbé de Saint-Croix et ses succes­
aux réparations du pont qui leur était cédé,
seurs s'obligeaient
et remb()ursaient aux jacobins les frais occasionnés par le '

pro'cès, mais cet arrangement ne fut pas accept.é par l'abbé
et1 ce ne fut que 81 ans après (1767), que le procès
Charrier,
fut terminé, par la cession d pont à la ville de Quimperlé.
Le couvent de Quimperlé, pas plus que les autres qui sui­
vaient la règle de Saint· Dominique" ne put se garantir du re·
lachement; peu à peu les religieux s'éloignèrent de l'obsel'-

vance régulièr'e, et les généraux de l'ordre durent employer
pour la rétablir. , "
leur autorité

Le père Mathurin Ori, natif de Dinan, fut chargé de la ré-

qu'en 1790, une eroix en pierres portant d'un côté Jesus Jtlaria Domi­
flleus, et de l'autre, les armes des frères prêcheurs avec la date 1640 •
a été démoli en 18.42.

forme, en ce qui concerne le couvent de Quimperlé. Mais cette
pas du gout des religieux qui pour s'y sous­
réforme ' n'étan,t
ne trouvèrent d'autre moyen que de déserter le couvent
traire
en emportant tout ce qu'il y ava.it de precieux.
Un des titres les plus curieux à examiner dans les archives
du couvent. est un procès-verbal rapporté par Jacques··Louis
Paris, chevalier seigneur de la Haye, conseiller du Boy en ses

conseils, juge ordinaire et lieutenant civil à Nantes, à la re­
du révérend père, Bichilfd Guillouzou . prieu r du couvent
quête
des pères jacobins de QUimperlé, et qui constate l'état des
« livre1S et hardes:. adressés à honorable hOlnme André Vazé,
sieur de la Boultière, marchand à Nantes, par des anciens re-
ligieux de Quimperlé non réformés (1656-1657). _

Le sieur Vazé déclar~ qu'il y a environ un an, un maître de

barque breton du Morbihan, duquel il ne sait pas ie ' nom, a

en son magasin de la Boultière près les Coriets, le
déchargé
nombre de dix barriques, un èoffre. (en forme) de bahut et un ,

ballot couvert, de toile, le tout adressé à Nantes de la part du
père prienr de Quimperlé alors en fonctions. Peu de temps
le père Davoylle, prieur du dit couvent, l'aurait prié de
après,
chercher une place dans une barque pour l'envoyer les dits
. obj~ts à Quimperlé, et depuis le père Davoyne lui aurai dit
du père provincial, une lettre par laquelle il lui
avoir reçu
mandait de ne pas renvoyer les dits objets à Quimperlé, parce
de son procès.
qu'il espérait bonne issue
Et après ouverture des dits bahut et barriques, il se trouva
que le bahut etait pleill de hardes et ornements d'église.

Et premier: « Un chasuble de drap d'or gasté 4e pourriture;

« un autre de velours rouge aussi gasté ; un autre de satin

« rouge gasté et pourri (suit uue longue énumération d'orne-

ments tous pourris et gastés). »
( Lesquelles barriques' pleines de livres gastés et pourris
« transportés en une chambre haute au dessus de la boulange-
u rie du jardin des jacobins de Nantes; pour 'les faire sécher et .

te racommoder, ont été estimés par un libraire et imprimeur

« de Nantes, pour la perLe et le 'dépérissement, à la somme
« de 570 livres et 5 sols. »
Le coffre contenait tous les titres de la communauté ren- '

fermés dans dix-sept sacs, et eux aussi avaient souffert de
l'humidité et du séjour trop prolongé dans les magasins du
sieur Vaze. "
, Pour obéir aux lettres patentes du ~oi, en date du 8 juillet

1681, les dominicains lui foumirent une déclaration de lelHs ,
biens, dans laquelle ils comprirent outre le couvent et ses dé-
pendauces : . ,
Une maison et son jardin, au Bourg-Neuf;
Une tenue à Brorimon, en Mûëlan ;

Une rente sur Kergourlaouen ou Coz-Perigny, en Lothéa ;
Une prairie aux aulnes de Carnoët·;
La banalité du four du Bourg·Neuf: ,
Le d'roit de foire franche; ,
Le droit de chauffage dans la forêt de Carnoët.
Uleur fut répondu par le commissaire réformateur :
A l'égard de la maison du Bourg-Neuf, de la rente de

Kergourlaouen et du pré de Carnoët, les religieux doivent en
vider les mains, parce qu'ils ne peuvent acquérir ni accroître

les héritages pour les amortir.

A l'égard de la banalité d,u four, elle leur est cO'utestée, parce

que le seigneur du fief peut seul avoir ce droit., et qu'ils doi-

vent prouver d'où et comment il leur est venu.
A l'égard de la foire franche: parce que les leUres patentes
ne prouvent pas qu'elle soit franche. et qu'au contraire elles
engagent les acheteurs et vendeurs à payer les péages, droits
et coutumes qui se lèvent dans les autres }oires de Quimperlé ,

au profit du domaine.

Et ,sur cett~ réclamation, il intervint une décision; allX
termes de laquelle, il est permis aux religieux ,de jouir du pr~

et de la propriété de · Kergourlaouen ~ cette décision fut atta­
quée devant le siége royal de Quimperlé, qui par sentence con-
tradictoire : ~ .
Permet aux religieux de jouir du four a ban;
Les déboute de la Rabine du Bourg-Neuf;
Les déboute également du pré de Carnoët ; mais leur permet

d'en jouir à titre de convenant; .

Les déboute de la prQprir,té de Kel'gourlaouen (dont le fonds

apgartient au roi), sauf à eux à se pourvoir vers les détenteurs,
pour le 'paiement de la rente qui leur appartient.

Ce proèès n'est pas le seul que les dominicains eurent ~
soutenir. Débarrassés du dom.aine, ils furent inquiétés par )a
ville de Quimperlé. .
La communauté de ville avait fait eOlllltruireantérieurement
à 1662, un talus sur la grève afin de rendre la rivière plus
navigable et l'avait joint .par tolérance à la muraille de l'enclos
du couvent; les religieux se croyant incommodés par ce talus,
construisirent un mur pour empêcher le passage dans leur
enclos; le sieur de Keramez. voisin des dominicains, se pré­

tendant aussi gêné par ce mur qui lui interceptait la vue dè
la rivière, essaya, mais en vain, de le faire abattre.
L'espace laissé libre entre le talus, le long de la 'rivière, et

l'e mur de clôture, servit alors au dépôt · du lest des nav,ires .

qui l'Dontaient à Quimperlé, et ne tarda pas à se combler. Les
religieux en firent alors une promenade qui fut 'revendiquée
la ville; le procès fut d'abord jugé au profit de cette der­
par
mais ' par l'ordonnance de l'intendant de Bretagne, du
nière;
. 9 mars 1749, les dominicains furent maintenus dans « la pro·
« priété et jouissance du terrain joignant ·leur bois et nommé
. « l'ancienne digue, jusqu'à la porte qui sert pour la décharge
« de leurs vins et provisions; fait défense à la communauté

• de Quimperlé de les troubler dans la coupe et dans la dispo·
« sition des ormeaux plantés sur ledit terrain,. parce que,
« néanmoins, au cas que la ville se trouve en état de continuer,

« 'pour l'utilité publique, ce nouveau quai qu'elle a commencé
a du côté du Bourg~Neuf, elle n'y pourra être opposée (1). »
Le 18 jniu 1748, les religieux firent saisir deux chevaux
appartenant ,au sieur Lamandé , loueur de chevaux à Quim-

perlé, parce que ces animaux avaient été trouvés pa~ssant ]e
. long du mur du couvent., à l'endroit ou proche de .l'ancienne
digue. Le sieur Lamandé ~ssigna les religieux pour .se voir
condamner à lui rembourser 40 sols qu'il avait dépensés pour. '
se procurer d'autres cheyaux de louage, et à ne plus rien pré-
tendre au-delà de leur mur de clôture • . •
Le siége donna raison aux dominicains qui ne furent plus,
la suite, inql.\iétés, à ce sujet.
par
Les dominicains eurent aussi au XVIIe et XVIIIe siècles, avec
le clergé, tant régulier que séculier, de Quimper]é, des diffi-

cuités, dont je vous entretiendrai brièvement.
Au commencement du XVIIe siècle, la ville de Quimperlé,
affligée par la peste, se voua à Saint-Grégoire (l'un ,des patrons

du couvent' des dominicains), et fut bientôt délivrée du fléau.

Par reconnaissance, elle fit vœu de célébrer tous les ans au
12 août, une procession à laquelle devait se rendre le.. clergé
, tant séculier que régulier. '
Ce vœu est renouvelé' par une délibération de la commu­
nauté de ville du 16 mars 1(;84 qui reconnaÎI que la p1'ocessio'fl.
est de tra.dition. ,

Cette procession partait de l'église des Bénédictins pour aller

à celle des Jacobins d'où elle était reconduite à son point de

départ. '
Les Bénédictins prétendaient avoir le droit de préséance aux

processions et même le droit dè chan,ter la grand'messe dans

des Jacobins, le jour de la procession et d'y occuper .les
l'église

premières places. .

Le Parlement donna raison aux Bénédictins, mais les Jaco-

(t) Archives de la mairie de Quimperlé.

bins reprochèrent .à leur prieur d'avoir par lâcheté, crainte ou
amitié, cédé au désir des Bénédictins et d'avoir même reçu
pour ce, une somme de six à huit cents livres à l'insu du
couvent (J).
« Le 11 mai 1790, le maire de Quimperlé, assisté des
(1 officiers municipaux, du secrétaire greffier. d'un archer de
« police et d'un hérault, se présenta au couvent des Domini­
« 1 cains. Introduit dans la grande salle, il fil connaîl.re à M. le
« Prieur què sa visite avait pour but l'exécution des lettres

« patentes du 26 mars précéd 3nt, aux termes desquelles il de-
. « vait se faire représenter les registre~' et comptes de régies de
(t la maison~ former un résultat du revenu, dresser un état

« . sommaire de l'argenterie~ argent monnoié pt effets de la
« sacristie, bibliothèque, livres manuscl'its, médailles, mobi­

« liers) et recevoir les déclarations sur l'Etat actuel de lel:Ir
« maison, de leurs dettes mobilières et immobilières et des

~ titres qni les constatent~ ; en même temps, prendre \111 état

fi des religieux profès de la maison, ceux qUi y sont affiliés,
cs avec leur nom, âge; .des_ places . qu'ils occupent, recevoir la
(( déclaration de ceux qui voudront s'expliquer sur leur jnten-

« tion de sortir de la maison, OlJ d'y rester, enfin, vérifier le
«.~nombre de sujets que la maison pourrait contenir, en cas
« qu'elle fut susceptible d'être habité~ et choisie. . .
« M. le Prieur a répondu qu'il consentait de donner tous

« les éelaircissements que la. Municipaiité demandait, en exé-
« cution des lettres-patentes cy-dessus mentionnées; et en l'en~

« droit, eO' présence du Père de Launay, seul religieux prêtre
(f de ladite maison, et de frère Jean Letouer, seul frère con-

Cl vers de la maison, il nous a r.epl'ésenté le Rr,ntier de la
« maison contenf-lnt 133 feuillets numérotés, lequ.el registre a
cs été signé par M. le Maire et le Secrétaire greffier aux pages
Q 1 er et J 33, ensuite remis ft M. le Prieur après avoir vérifié

(1) A rchives du Finistère. (Fonds des Dominicains).

« que les rentes actives de ladite maison . tant foncières que
« constituées, compris une r'ente de quatre-vingl-seize livres,
« léguée par le~ Ducs de Bretagne, fondateurs de cetLe maison,
« et quarante charretées de bois en nature de chauffage concé-

Co( dées par les mêmes Ducs de Bretagne aux Religieux de cette
«' maison à prendre dans la forêt de Carnoët, et compris e~lcore
« le produit du verger d'attache à ladite maison, portant à

« deux mille soixante-dix-huit livres dix-sept solsun,denier

ft payables à différentes époques dans l'année. .

« Les charges passives de la maigon, et dont se trouve onné-

« rés les biens. consistent dans l'obligation des religieux de

« dire annuellement 'cent dix messes à chants, quatre cent

«' seize messes basses, vingt -une' bénédictions et saluts, dont

« l'acquit est évalué la somme de cinq cent soixante-quatorze
« livres. _ '

« Dans une chef-rente de trente-trois sols monnoie, douze
« sols par autre part, ce qui forme quarante-cinq sous.
« De deux chef rentes, l'une au profit du roi, de douzp.
« Boisderu. "

« Dans autres chef-rentes d'un minot avoine au profit de la
« seigneurie du Faouët, évaluée deux livres quinze sols. Dans
« les déèimes, dont la taxe desdits religieux est de cinquant.e-
« ,quatre livres qua,lorze sols.
• « Réparations annuelles et d'entretien évaluées, année com-

« mune, trois cents livres; après lesquelles vérifications avons
« passé à rexamen du mobilier qui consiste pour l'argenterie

« de l'église dans une croix d'argent, deux chandeliers, un
« ensensoir, un soleil, un ciboire; trois calices, un plateau,

« deux burettes, deux petites statues, 'un reliquaire garnL
.« Les ornements, dont vir;gt chasubles de différentes coulf\urs,

«( suivant les rites de l'Eglise, qùatl'e chappes, douze nappes

« d'autel, douze . aubes, qu,atre surplis, le tout ' en mauvais
« état ; quatre; livres .de chants'" trois cloches dans la tour:

« Nous nous sommes ensuite transportés avec lesdits reli­
, « gieux à la bibliothèque où nous avons trouvé que les li'vres
« consistent en cent volumes in':'folio 'de différents ou vrages

« quatre-vingts in- 4 et in -12; interpellés lesdits religieux
• de nous représenter les manuscrits el médailles, nous ont .
« répondu n'en avoir point. '

Cl Interpellés de nous déclarer s'ils n'ont pas d'argent mon-

«, noié, oBt répondu avoir entre mains une somme de' huit
« cent trente-quatre livre seize sols. onze deniers et qu'il leur
« est dû, en outre, d'arrerages de rente tant constituées que
«. fonciers, une somme de six cents soixante-quatorze livres

• deux sols dix deniel's.

• Interpellés de nous représenter les titres qu'ils ont au
« soutien de leurs rentes, fondations, nous onti'eprésenté un

c livre terrier qui comporte l'inventaire exact de tous les titres
u de leur archive avec l'analise des rentes par articles et
« pièces, au soutien et déclaré s'obliger de représenter, lors-

• que requis sera, tous les titre8 relatés au soutien de chaque

(t ' article, lequel terrier contient deux cent vingt pages numé-

« rotées, avec une table par ordre alphahétique à la suite
u dudit terrier) lequel a été 'chiffré par le n'taire et le secrétaire

« greffiel' à la page première et à la page cent cinquante-une, .
c( ·qui est la dernière servie dudi.t terrier.

« Vérifiant l'état des meubles en la possession dedits r~li-

« gieux, nous ont été représentés par ces Messieurs: quatre
«( couverts d'argeni, dont trois marqués Abbaye Blanche, le
« quatrième sans marque, une cuilliêr à ragoût aussi marquée ,
« Abbaye Blanche, six coute'aux de table dont le manche cou-
« vert d'une feuille d'argent.

« Dans le salon, ', 'armoire vieille, Mn vesselier, trente-huit
« draps, sei'l~ assiettes de porcelaine, 'deux tables à pieds de .
(c biche, quatorze nappes, six douzaines de serviettes, un .
• huilier de verre, douze gobelets· de verre, douze souilles
« d'oreillers, deux saladiers; assiettes.communes deux dou-

« zaines, une pendule, dix-huit chaises bonnes et mauvajs~s'
u Six lits à l'usage des religieux de l'infirmerie, lesdits lits
« composés de paillasses et matelas, à l'exception des lits qui
« ont leurs couëttes; le tout avec de mauvaises couvertures
« au nombre de quatre. .
a D'ans la cuisine, six casseroles, un tourne-broche, deux
« marmites de fer, un chaudron,' une poissonnière, tourtière,
« pince, landier, une table de cuisine, une vieille armoire .

« ,Dans un scellier, un prssso\r et des barriques. Après exa ....
« men général de la maison que le corps de logis · au' levant
« est indigent de réparations tant pour la couverture que pour .
« le dortoir en-dessous, que les deux côtés dès midy et cou-
« chant sont entretenus ·en réparations. usuelles et d'entretien,
« que la maison pourrait loger douze . religieux en faisant une
.« dépense au moiils de quinze mille livres.
Cl M. le prieur interpellé de s'expliquer sur ses intentions de
« sortir ou de rester dans l'ordre a déclaré que ses reflexions
u ne sont pas encore failfls, qu'il est âgè d'environ 40 ans
cc dont il a passé en religion 24 ans, et est profès du, couvent
« de Rennes .
« Que le père Yves Guiomar, profès de 'cette maison, est en
~ qualité de religieux prêtre dans le couvent de Vitré.
« Le frère Henry Coquil, profès de cette maison, en qualité
« de frère convers actuellement en la maison de Rennes . .
« Interpellés le Père de Launay de s'expliquer sur ses inten-
« tions, a déclaré que de préférènce il resterait finir ses jO.urs

« dans l'ordre, pourvu qu'il ne fut pas contraint à monter à
« l'a el journellement, sans aucune considération de ses in­
« firmités qui souvent le gênent et le font souffrir beaucoup
« plus quand il Ini faut officier.
u Quand à son âge dit être ,âgé de cinquante-six ans un
'« mois et onze jours.

u Interpellé frère Jean Le Touer, âge de 46 ans, profès de
« cette maison, a déclal~é que son intention est de rester dans

« l'ordre pour l'r.sider dans la maison qui lui sera indiquée (1).

Ici s'arrêtent l'histoire dl] couvent de Saint-Dominiql.e
de Quimperlé et la tâchè que je me suis imposée; peu de
mois après la visite des officiers municipaux de Quimperlé
les religieux quittaient le cloître conformément aux décrets
de l'Assemblée nationale.

Le couvent et ses dépendances furent vendus par le district
de Quimperlé le huit août 1793.
M. Alexandre-Pierre ' Beauvais, fils de l'acquéreur de 1793,
les vendit a M. et Mme Maistre de Quimperlé, aux termes
d'un acte du 26 germinal an IX, et les époux Maistre par
acte du t 2 janvier 1808,. au rapport de Me Manciel, notaire à
Quimperlé, cèderent la proprtété des dominicains pour le
prix de seize mille cinq cents livres tournois (16,295 fr, 75)
à Mlles Marie-Charlotte-Corentine de Marigo, 'Pétronille­
Yvonne-Michelle de Kerguélen, Marie-Esprit-Laurence Gilart
Marie-Renée Gilnrt Larchantel, Marie· Nicole _
Larchantel,
Duvergier-Kerhorlay, Hyaclnthe-Louise - Josèphe Duboisgué­
henneuc de Méros, Louise-J acquette-Corentine de Leissè­
gue-Rosaven, Louise-Marie Guillou du ' Cleguer, Marie-Jac­
de Leissègue-Ros=lven, toutes dames de la retraite;
quette
Cl ne faire cette acquisition
lesquelles déclarèrent formellement
ni pour elles personnellement ni pOUl' leurs héritiers, mais
uniquement pour le compte et au pr'ofit de l'établissement
. conaacré à l'œuvre si charitable et si utile des retraites qui

contribue d'une manière si efficace à la réforme des mœurs
parmi les femmes de la campClgne, et à affermir la religion
, dans le cœur de toutes; élablissement auquel les' biens ac-
quis sont spécialement destinés, Elles de~larèrellt de plus

vouloir que le même ' .établissement offre Ull asile â des

veuves d'officiers -de marine eL autres dames peu fortunées,
qui y trouveront une existence convenable à leur, état, et

(II Procès-verbal aux archivei de la fabrique de Sainte-Croix de
Quimperlé.

une pension proportionnée à la modicité de leurs ressour-

ces; elles déclarè(ent finalement que si cei établissement
venait à s'éteindre un jour par quelque évènement que ce

soit, elles mettent dès ce moment comme dès lors, à la dis·

position de Monsieur l'évêqup, de Quimper et de ses succes-
se urs à perpétuité, tout ce qui leur provient de l'acquistiion
. avec ses, accroissements et arnèliorations (2). .
En terminant je prie notre confrère M. le Men de . recevoÎl'
, mes remercimenls pour le~ anciens titres qu'ill~1'a commu- .
dois la connaissance de la lettre du Père Pinsart
niqués. Je lui
dans la quelle j'ai tant puisé, mais il m'a fallu recourir aux
minutes des anciens notaires de Qu'imperlé, aux archives mu-

nici{Jales de la même ville et aussi aux titres de la fabrique
de Sainte-Croix, mis gracieusement à ma disposition par M.
l'abbé Quéméneur, curé archi~rêtre de Quimperlé.

LES DOMINICAINS' DE QUIMPERLÉ

ANNEXES.

Sainte-Marie.
Coppie de la lettre envoyée au R. P. de
~ Hystoriographe ..

« Mon Révérend Père,

Cl Depuis peu l'on m'a fait doull~r qUtl le R. P. Louis Chal'-

don, cy-devant -religieux de ceans ne vous aye pqS envoyé ce

que je Iuy avais donné de la fondation de cette maison, c'est
ce quI m'oblige à tascher de réparer ce que j'ay quelque sub- .
ject de craindre qu'il ayt obmis, ou que J'infidélité des rriessa·

gers ayt empêché de voùs arriver. Sans redire au long ce que

(1) Titres de l'étude de Me Audran, notaire à Quimpe1'lé .

je lui avais commis, je me contenterai de vOlis mander som­
mairement quelques choses qui me sembtent ne devoir pas être
obmises par votre histoire, attendue de tout le monde, sans
qu'elle paraisse défectueuse; et ponr commencer : '
• Cette maison (fut fondée) l'an t 254 dans le chasleau
appelé de Carnoêt, dans le fauxbourg dt'-' Quimperlé, dit
ducal

le Bourgneuf, au diocèse de Vennes, sur le rivage du fleuve
d'Ellé, qui baigne les murailles de nos cours, bastiments et

et sur lequel les vaisseaux de la mer occeane, distante
jardins,
de deux lieues, nous viennent aux marées deux [ois le jour,
Blanche de Navarre, fille de Thibaut, comte de Champa-
par

gne~ espouse de Jean 1 , duc de Brf\tagne dit le comte Roux,

fils de Pierre de Drimx, dicl Mauclerc, aussi duc de Bretaigne,

don,t le couvent n'est connu que soust le nom d'Abbaty-Guen,
qui signifie en français l'abbaye Blanche; la dite Blanche fonda
, en mesme temps le couvent et une abbaye de filles de l'ordre

de saint Bernard, appellée la Joye, près la ville de Hennebont,

à cinq lieues d'icy on elle gist, et Jean 1 son mary fonda l'ab­

baye de Prières, de l'ordre de saint Bernard. afin de prier
Dieu pour ceux qui sont submergés à la coste d.e Bretaigne, ou
son corps l'epose. Blanche et Jean son mary, selon la tr~di­
tion, attirés par les bons exemples des religienx et leur piété,
en ce ~ouvent où l'on voit en·
ont demeuré quelques années
, core leurs sale,' galle rie, chambres et quelques offices; et cette

'maisou a droit de quatre-vingt seize livres sur le domaine du
roy, de coulombier, de four à bau, et depuis sa fondation elle
eLé décorée du droit de'foires franches, droit d~ chauffage de

, la forêt de Carnoët cy proche, etautres. Il se void au cœur de
, l'église, l'uné des mieux ornées et appropriées de Ja province,
sur la porte de la sacristie un épigraphe faisant mention de
pa"riie de tout cela en ces termes: Sumptibus ista sui,~, etc.
, (Voir Cl-dessus, page t 35).
• Cette maison, ayant toujours . esté chérie des ducs de cette
province, leur a s~rvy des confesseurs, prédicateurs et bons

officiers; el. Jean de Monfort, père de Jeaü dit le Conquérant,
lequel commença la guene contre Charles de Blois pour la suc­
cession du duèhé de Bretagne, et mourut à Henboùt le 26 sep-
tembre 1345, voulut que son corps fut enterré au cœur du

dit couvent, où l'on a veu avant 18 chute ·de la dite eglise, un
cenotaphe ou fausse chasse couverte de drap d'or à fleurs de
velours noir; à la memoire du quel seigneur l'on void au
droit de l'épigraphe ci·devant rapporté cette épitaphe:

(1 Bella sub afmoricis Bleso c-ivilia 8ignis
c Longa cornes Janus ferro Monsfortius inl'et't,
« Ut Britones quœrat, tantis ast invida cœptis.

« Jussit abire polum mors. Nil minus inclita belto
« Uxor cum nato rem perficit, ossa que chari hic

« Conjugis ad medium majoris collocat arœ •
(Ponebat F. Yvo Pinsart, doct. Paris.
Théo 1.
C oriso p. prim') .

c Comme les choses humaines sont subjetles au changement,
cette maison, autresfois si célèbre en ses bastiments et en ses
mœurs, decheut peu à peu, mais elle trouva des répàl'ateurs

en l'un et l'autre. Elle doit le restablissement de ses mœurs au
Révérend Père Matlhieu Ori, natif de Dinan en Bretagne,l'é-
loge du quel se void dans Antollius Senensis, in Bibliotheca

litt. m. Mais il faut changer le nom d~ Gallus et mettrc_ Bri to,

et adjouter ce que tous les hystoriographes Jesuites et ,Rei-
bad (1 j meltent, que ce lût la dextérité de saint Ignace, dont

il avoit été à Paris le défenseur du Livre des exercices,
qui le mena de Venise à Rome et le présenta au Pape avec
son livre. Or ce Matthieu Od, le huitième juillet, l'an 1545,

restablit la vie religieuse et reforme au dit couvent, la •
quelle y avait duré jusques à ce que les guerres civiles
un déluge général dans toute la France, notre
ayant causé

(1) Ribadeneyra, Pierre, célèbre jésuite, auteur d'une vie des saints,
né le 1 el' novembre 1527, mOl't le ter ol;tobre 161 t • \

province et ce couv,ent mesme n'eu furent pas exempts;
(sic) la négligence du siècle et la nt)nchalance des
pendant
en un temps fort calme et en plein
supérieurs, l'église tomba
mil cinq cent nonante et deux, durant le
jour, environ l'an
second prioré du père Folliard, ce qui contraignit les religieux
de se · retirer et d'abandonner la maison comme 5léserte, j'lsqu'à
1600 que le R. ' P. Boullouch, encburagé par la noblesse
l'an
du ,pays et bourgeois de lIa ville, 'secouru de tous les ordres,

le l'établissement de cette église; depuis ce temps
entreprit
chacun des prieurs y a travaillé selon son pouvoir et son zèle,

l'an 1 1124 que j 'y arrivé à commencer à travqiller aux
jusqu'en
réparations de toute la partie de la maison; mais ayant été
à Paris, l'ouvrage ayant cessé
eslue et appelé pour regenter
jusques à la fin de 1634. je fus pour la seconde fois eslue et .
confirmé Prieur, et continué jusques à présent que Dieu m'a
la grâce d'y restablir l'office de jour, et de nuict. la vie re-
fait
ligie use, un cours de philosophie, et d'achever de la resLablir

, et l'orner à tel point qu'il' n'yen a guères de plus, ri~ntes en
cette province,
(,( Or .d'auiant qu'il falloit faire un grand tour et circuit pour
du couvent à la ville, laquelle est du diocèse de Cor-
aller
n'ouaille, et passer le long de la rivière d'Ellé, et aller chercher
un chemin très-difficile le pont de terres de Vennes, le duc
par

Jean donna permission de bastir un pont sur ladite rivière. au
droit de la grande porte dtIdit couvent ; l~quelle permission fut
renouvellée par Jean duc de Bretagne (1381). et par le Roy
Louis le Juste l'an 163(), esmologuée (sic) au parlement de ~
Bretagne le 6 juillet 1638, Et fut basty à nos fraictz ledit
de pierres et a de fortes voûtes l'an HHO; en sorte que
pont
c'est un des plus beaux couvents de cette province; et pour

du bout d'iceluy, se voit un
décorer l'arrivée dddit couvent
beau pavé long d'environ soixan te toises, décoré de deux beaux
• rangs d'arbres couduisant à la grande porte du dit oouvent, le­
à présen't presque tout rebasti par l'aide de nos amis .
quel est
Notre réfectoire est. des plus beaux qui se voient; la chaire du

lecteur est pratiquée au côté droict dans une belle voute es­
clairée d'une belle vitre au haut de laquelle on voit les armes
. de la duchesse Blanche, notre fondatrke, laquelle portait my­
parti des ducs de Bretagne de la maison de Dreux, qui est
échiqueté d'or et d'azur (lU canton de Bretagne, et de Champagne
supporté de Navarre. Au dessoubs les armes des seigneurs

Evesques de Vennes et de Cornouaille avec cet escriteau :
F. Yvo Pinsart Dinanensis, doctor parisiensis, Cori'sopi­

tensis Theologus, aG 20 prior, Johanni 1 ac Blanchœ Navarrœœ

B1'itanniœ quondam Ducibus, hujus munificentissimis fundato-
ribus, nec non Sebastiano Venetensium et Guillelmo Corisopiten • .
sium Illustrissimis prœsulibus seden tibus ponebat 1635.

Nous avons aussi rebasti la salle et la chambre du 'Duc à
neuf, avec des fen~strages d'onze pieds de hauteur et cinq de
largeur, el sur i~elles salle et ch,ambre, un beau et superbe
dortouer contenant cinq chambres chaque, d'environ 15 pieds
en long et 12 de large. Nous avons aussi de très beaux jardins
et vergers sur, le long de la rivière, et ne reste à restablir que
la bibliothèquè, les cloistres et le chapitre, que nOllS espérons
commei1cer à rebastir des den;ers que le Roy nous a donnés

depuis peu, à prendre sur ,les deniers des vins qui se débitent
en ladite ville, suivant les patentes' et arrêts de son conseil de
cette annee. ' , '

Nous avons quasi perdu tous nos tiltres du te ms précédent

la réforme, de façon que nous n'avons point de mémoires de

plusieurs grands hommes qui ont fleury céans, fors du frère
Yves de Pontsal, évesque de Vennes, environ 1444 ; de Hervé
du Parc, ambassadeur vers Henry quatriesme l'oy d'Angleterre,
qui lui donna une croix d'or ornée de quelques pierreries, et
une relique de la robe de Notre Seig.neur; laditte croix fut

convertie en deux chandeliers d'argent et un petit Jésus pour

la dite relique; H. Menfré, qUI fit bastir une belle chapelle de '
Saint-Vincent-Fenier en la muraille de l'église ,du C
deffuntGuillaume du Botderu~ docteur en théologie, inquisiteur

de la foi et prieur du dit couvent, qui "an 1483 fit bastir un
beau corps de logis accompagné de salle, chambre, prisons et
offices nécessaires pour la justice, et au dessus une belle librai-

rie garnie de livres qui est à présent fort délabrée.
Nous avons depuis quinze ans enterré céans le R. P. du Pas,
docteur de Nantes et scavant historiographe dont nous' n'avons
pu conserver les œuvres. Quand il mourut il laissa son travail •
à meUre sous la presse, et le P. Blanche le vendit au
prest
baron du Vieux Chastel, qui promettait le faire imprimer, pour
la somme de dix-huit livres de rente.

Liste des prieurs et ans de leurs, institutions depuis la

'réformation.

1545. Trocler. 1579. Renaud.

1582. Folliard, 2°,
1548. Joson.
1551. Brisorgueil. 1593. Noueter.
1555. Morvani. 1596· Fredoux.

1598. Halgan.
1556. Caduer.

1600. Boulloueh.
155n. Laouenan.

1610. Guesroue.
1562. Yvo Toux.

1616. Rolland.
1566. Rebillon.

. 1619. Guillard.
1568. De Létuce .

1622. Rolland,
1581. Abiven. 2°.

1573, Du Bi.1ys. 1624. Pinsart.
1628. Prouin.
1576. Gac.
1631. Blanchœ.
1578. Folliard.

1635. Pinsart, 2 ; continué deux fois, et la dernière par
avec commandement de poursuivre les
authorité apostolique
réparations encommencées .

on R. P., c'est ce que j'ai pu trouvé qui m'ayt semblé
dignes de vous escrire. Je vous supplie que votre histoire n'ob-
pas cette pauvre mais0n, et de faire part en vos prières
mette
à celuy qui de tout son cœur vous sQuhaiLe une parfaite saÏlté,

afin de donner au public pour la gloire de Dieu le fruict de
vos veilles. C'est. mon R, P '/ vostre tr,ès humble et ohéissant
ser--viteur en N. S. .
F. Yves PINSART.
Du couvent Saint-Dominiqur" lès Quimperlay, ce 22 décembre 1643.

Lettres patentes relatives à la construction du pont.

Louys, pa,r Ici grâce de Dieu, roy de France et de Navare,
à touts présents et advenir, salut : ' Nos chers bien aymés et
dévots oràteurs les prieur. et religieux du ~ouvent de l'ordre
de Saint-Dominique} dit vulgairement l'Abbaye Blanche de
nostre ville de Quimperlé, nous ont fait remontrer que Jean

duc de Bl'etRgll'e. qui av oit espousé Blanche de Navarre, ayant

pour plusieurs bonnes considérations, particulièrement pour hi
commodité publique des habitants du dit Quimperlé, et pour
le faubour de ladite ville de l'autre côté de la rivière
rendre
'd'icelle estant en son fief, ' auquel est citué le dit couvent, plus

habitable et mieux peuplé, permy aux dits religieux, par ses

leUres paLtantes du vint cinquiesme aoust mil trois cent quatre
vingt et un, de faire édifier un pont SUl' la dite rivière, sur
deux chevaux puissent passer coslé à cosLé, parce que
lequel
le dit couvent n',a point de revenut qy denier, et qu'il n 'y a
font pour bastir le~dit pont que ce qui est provenut
eust autre
des ausmônes et charitées des habitants de la dite ville, les­

quelles à peine ont elles pû suffi l' pour leurs vies et autres
pour ce est q,emeuré le dit pont à construire
nécessitées, et
jusquà présent que les dits habitants plus portés que jamais à
la dévotion et autres cérémonies, qui sont bien observées en la
dite esglise, ont par leurs fréquentes visites conviés les dits
religieux de s'esforcer en leur impuissallcê, à entreprendre la
construcLion et batiment du dit pont soubs notre bon plaisir,
par une permission laquelle ils nous ont très humblement

requis et supplié leur vouloir accorder, par nos lettres sur ce
nécessaires •

A ces causes,et entendant que par le moyen du passage sur

la dite rivière. les faubours au delà d'icelle, ou est situé le dit

couvent qui est notre fief, devenant plus peuplés et mêmes
bastis, le revenu de notre domaine en sera d'autant augmenté,

et d'ailleurs que les habitants de la dite vine seront soulagés

de la longueur du chemin qui leur convient faire pour aller au

dit couvent et ~xempts du péril qu'ils encouroient passants par
des précipices affreux, qui sont sur iceluy ès quelles plusieurs
personnes se sont noyées et perdues.

Nous avons aux dits exposans permis, accordé, octroyé et de
nos grâces spéciales permettons, accor.dons et octroyons par
ces présen tes signées de notr e main~ qu'ils puissent, confor-
mément aux susdites lettres du dit duc Jean du vingt-cinquième
mil trois cent quatre-vingt-un, faire construire et bastir
aout
à leurs despents un pont de pierres ou de bois sur la rivière
de nostre dite ville de Quimperlé, au lieu et endroit désigné
pHr les dites lettres et par le plan de la dite ville ci attaché, .
etc., etc. . '

A la charge par les expos:mts et leurs successeurs religieux

en iûeluy, de faire dire et célébrer à perpétuité en leur esglise
deux basses me8ses par chaque semaine, pour nous et nos suc­
Roys, et que les habitants du dit Quimperlé ne seront
cesseurs
en aucune façon obligés aux frais du dit bastimellt, etc., etc.

Donné à Saint-Germain-en-Laye· au mois 4e mars l'an mil
six-cent trente-six et de notre règne le vingtième.

Signé : LOUIS.

De par le Roy : BOUTHELLIER.
(Archives du département du Finistère. - Fonds des Do -
minicains). , ,

Ill.
Procession de Saint Grégoire. . Renouvellement d'un vœu
fait par la ville de Quimperlé à l'occasion d'une maladie
contagieuse.
Du jeudy seizième jour du mois de mars 1684, sur. les dix
heures du matin.
Assamblée des nobles bourgeois 'et habitants de la commu-
nautê de Quimperlé, tenue en l'auditoire et' pàlais royal dudit
lieu, après le son de cloche en la manière accoustumée.

Où présidoit Messire Charles de Rabeau, . chevalier seigneur
de Beauregard, .Chabry, mareschal des camps et armées de Sa

Majesté, commandant pour son serv~ce au commandement
des ville et citadelle du Port-Louis, villes de Hennebond et de
Quimperlé, assisté de M. le Procureur du Roy. •
Présans les particulliers habitants cy-après nommés sçavoir:
Estienne Frogerais, sieur de 'Saint-Mandé, sindic et miseur, et

et les sieurs Jan Lohéac, sieur de Grand-Champ, Jullien Guyet,
Martial Veyrier, François Auffret, Samuel Billette, René ,de
Coëtnours, Louis Moustel. Estienne Millori, Pierre Gérard,

François Le Sage, Jacques Auffret, Jean Trémaudan, Christofle
LeBéchennec, Joseph Lohéac,Bertrand Huart, autre Jan Lohéac,
François Gourhaël, Claude Penicaud, Urbain Tasché et plu­
sieurs autres. . . . . . .. • • . • • • • .
• Lesdicts sieurs habitans ayant dellibéré sur la remontrance
de leur sindicq, après que lecture leur a esté faite, ont unani­
mement recogneu la . pocession immémoriale, en laquelle on
est en ceste ville, de faire tous les ans, au jour de la feste de
Saint. Grégoire, une procession généralle, qui se lève en l'église
abatialle de l'abbaye· Sainte-Croix, se rend en celle de Saint
Dominique, en laquelle se cellèbre ensuite \lne messe à notte, '
et la prédication par le prédicateur de la communauté; laquelle
. finye, on retourne aussi processionnellement en ladite esglise

abatialle de Sainte-Croix, où' elle se termine; laquelle ils ont

- tJ 'di

par tradition entendu dire se faire en vertu d'un VŒU général
de la communauté, et ce en act.ion de grâces à Dieu de l'avoir
conservée ou dellivrée d'un mal contagieux. Et comme le tiltre
primordial de ce vœu ne se trouve et qu'ils ne vetlllent abollir
cette bonne et antienne dévotion, quy 'ne peut qu'atirer sur elle
les bénédictions de Dieu et en éloigner les fléaux, ils ont ré3011u

et arrêté de renouveller ledit vœu, ce qu'ils font publiquement

au nom de toute cette communauté, par le présent acte par
ils veullent et entendent que à l'advenir et ü perp,étuité,
lequel
par chacun an et à chaque jour de la feste de Sainct Grégoire,
il se fera une pro'cession solennelle . et q~ se lèvera ainsi que

l'on a fait au passé et. d( ~ tout temps immémorial, etc.
Que les communautés tant des pères . Oominicquains, que des
capucins de ceste ville et Loules autres communautés man­
qui pourront cy après s'y establi1', et les communautés
diantes
des paroisses de Saint· Collomban ,et Saint-Michel de cAste ville y
en corps) et sur leur deffault ou ref~s de ce faire,
assisteront
ont par ceste donnés ordre et pouvoir à 1 eur dit sindicq? ou à

ceux qui lui succèderont ell , la dicte charge, de se pourvoir
contre eux, soit devant les juges ecclésiastiques ou séculliers
les y astraindre par toutes les voyes de droit.
. pour •

~ Suivent les signatures) .

(Archives de la mail'ie de Quimperlé.· Registre des déli·
bérations de la communauté. 1682. 1692).

Extrait de la déclaration des biens du couvent faite par
les religieux en 1790;

MOBILIER

L'église dans laque'lIe, vis à vis du maître autel repose dans
un tombeau de hronze, le corps da ' Jean de Monfort, duc dB
Bretagne, époux de la fameus~ et belliqueuse comtesse de

Montfort, lequel y fut inhumé en présence de Jean quatre, son

fils et les Et~ts assemblés dans la dite maison, le 26 septembre

L'église est composé d'un maître autel. d'un chœur boisé,
d'une tribune, de cinq chapelles. L'argenterie consiste en une
croix, deux chandeliers d'acolytes, un encensoir, un soleil, un
ciboire, trois calices, un plat. et deux burettes, deux statues

par le donateur à être portées-p~r le célébrant aux
destinées.
processions; et . un reliquaire garn-i d'argent; les chasubles,
, chapes et devant l'autel en petite quantité sont très-simples,

le 'linge presque usé; il y a un pupitre, quatre livres de chant,
trois cloches.
Dans l'intérieur de la maison, une biblil)thèque fort incom­
piète, ruinée par les gperres civiles; elle peut contenir environ

cent volumes in-folio, quatre-vingts in-4 et deux cents in-12° ;
il n'y a aucun manuscrit si ce n'est quelques cahiers de phi-

losophie .

Fait et arrêté entre .nous, ce 27 février 1790. Ainsi signé en
la minute: frère Pierre Fissol, prieur des dominicains de
l'abbaye Blanche de Quimperle, frère Pierré de Launay, frère
Le Louire. 1
Jean
(Archives de la fabrique «e l'église Sainte-Croix de Quimperlé)

Cette lecture ·a vivement intéressé l'Assemblée, et'

M. le Président, se faisant l'interprète de tous, re-

mercie chaleureusement M. Audran du consciencieux
travail qu'il vient de lire, travail qui a nécessité de, si
laborieuses recherches. .
On passe à l'élection des candidats dont les noms
suivent:
MM. Frollo de Kerlivio; Jamet; Arthur de Gouyon
de Matignon de Beaufort; Laplace; Le Noble; Borelli, •
par MM. Le l\;Ien et de Montifault. .
présentés

M. de Rodellec, présenté par MM. le comte de Carné
et de Montifault. ' ,
M. Asher, présenté par MM. Gaidoz et Le Men.
Ces Messieurs sont admis à l'unanimité . .
La prochaine réunion est tixée au SAMEDI ' 27 NO-

VEMBBRE, à ,2 heures, dans l'une des salles du Musée
d'archéologie.
L'ordre du jour étant épuisé, M. le
Présiden t lève
la séance à 0 heures.
L'un des Secr étai res, ,

V. DE MONTIFAULT.

ORDRE DU JOUR

. Pourla séance qui aura lieu le SA.MEDI 27 NOVEMBRE
à 2 heures, dans une des salles du Musée d'archéologie .

1 Rappo'rt de la Commission chargée de la vérifi-
cation des comptes de la Société .

2 Description de l'ancienne chapelle ensablée de
,Guévroc, par' M. MADELENEAU, instituteur à Tréflez.
3 Prééminences et droits honorifiques dans l'ancienne
ég.lise paroissiale de Plomeur, près Pont-l'Abbé (Fi-'
nistère), par M. V. DE MONTIFAULT.

4 Note sur les débris de la statue équestre du duc
Jean V, provenant du grand portail de la cathédrale
de Quimper, par M. R.-F. ' LE MEN.
50 Note sur divers monuments de la commune de
Saint-Urbain, par M. LE TEURS, instituteur.
• 6 Excursions archéologiques dans les communes

de Fouesnant, La Forêt et Plomeur, par M. V. DE .
MONTIFAULT.

7 Statistique monumentale du Finistère ... : Epoque
, celtique, par M. R.-F. LE MEN.
Le Président de la Société,

Comte L. DE CARNE .