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Bulletin SAF 1874


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Excursion archéologique à Briec et à Edern

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Excursion Archéologique à Briec et à Èdern par
MM. Le Guay, Le Men et de Moutifault.
Nous avons perlsé que tout membre de la Société, dans ses
pl'omenades ~u ~n faisant ses affaires, pouvait appol'tel' un
continuent utile a nos études en donnant un pIe rendu
succin~l des localités qu'il a lirait pu visiter et des renseigne­
ments qu'il aurait pu recueillir sur' son parcollrs.

C'est dans ce but que nous prions tous les sociétaires de ne
pas négliger, chaque fois que l'occasio~ s'en présentel'a, d~ l'e­
cueillir des notes et d'en donner connalss-ance l nos l'éunJons.
Ces notes, pIns ou moin~ complètes seront toujours un indice
quelqu'insuffisantr.s qu'elles soient, servil' de
et pourront
poillt de dépal'I pour des éludes plus appl'ofondies . .
Nous nous exécuterons les premiers en priant nos collègues
de nous suivre dans celte ,'oie qui peut être féconde eu ré­
sultats.
Vers la fin du mois de mars, M. Le Guay, l'un de nos col­
lègues, fit connaitre à M. Le Men et à moi l'existence d'une
pierre à quatre auges, munie de tourillons que l'on supposait
être UHe ancienne mt'sUl'e, et qui à ce point de vue, offrait lin
vél'Îtable intérêt archéologique.
NoIre président, M. de Blois, informé du fait, éCI'ivit aus­
à M, le comlede Hercé, propl'iétaire du château de Kéro·
sitôt
bézan en Briec, où était celte pif'l're, et obtint de lui qu'elle
serait tran~ptJl'tée au Musée. '
M, Le Guay offrit sa voiture, el, le 2 Avril, nOlis partîmes
MM. Le Guay père et fils, M. Le Men el moi pOUl' allet' voil'
celle pierl'e et avec l'intention de visilet' les communes de
Briec et d'Edern. .
Je ne décrÎl'ai pas la route de Quimper à Chateaulin; tout
le monde la connaÎl; elle n'offre l'ien de particulier, si ce n'esl
ses sites ombragés et pillol'€sques, ses délicieux vallons, ses
verdoyants côleaux, sur 1'011 des quels s'élève le manoir de
Coatbilly où l'on remarque un escaliel' de piene en spirale
d'une hardiesse admirable, et dans l'intél'Ïeur duquel se lit
l'inscription suivante en earaclèl'es gothiques:
Zan : 1557. pie1'feS : Ze minec : me : fit: faire. ,

A côté se trollve un écusson portant Irois fUbées rallgees '
en fasce el accompagnées de six besants posés tl'ois et trois.
Cette inscl'iption est aussi bien conservée- que si elle sortait
des mains du sculpteur.

Les caractères sont en relief. Les fenêtr'es du manoir, avec

des mp.IH'3UX en forme de croix et sUl'moutées d'accolades,
ont aussi un certain caractère.
Arrivés à l'embl'anchemenl des rontes de Brest el de Briec,
nous nous engageons sur celle dernière.
Là, dès les premiers pas, pal' la largeur et la dir'ection de
la voie, nous reconnaissons que nous nous trouvons SUl' une
\-'oie très-antique eltrès·imporlanle qui, selon toute probabi-
lité est une voie romaine. '
La roule actuelle est construite sur celte ancienne foie dans
la plus gl'ande partie de ~on parcours. Elle la quille à chaque
instant par suite d'un grand nombre de rectifications ancien­
nes ou modernes, mais alors on peut suiVl'e, soit à d,'oile
soit à gauche de la l'oute acluelle qui ne s'en écarle jamais
bien longtemps, le tracé de l'ancienne voie .
Tout ce parcours, depuis l'embranchement jusqu'à Briec,
nous a douc offert un inlér'êt constant.
A un kilomètre environ de l'embranchement se trouvent
l'atelier d'lIl1 charron et celui d'un maréchal-ferrant, sur la
gauche de la route.
Là, lin chemin à gauche, ~t plus loin dans un bouque t de
beaux arbres un clocher charn)ant, svelte, élancé, dentelé,
dans une situation délicieuse,
Renseignements pris, c'est le clocher de la chapelle de Ste­
Cécile, en Briec. Nous remettons au retour la visite de celle
chapelle, si le temps nous le permet.
A cent mètres de la borne portant l'indicatioIl 10 kiL 600 nl.
nom trouvons appliqué dans le lalus de la roule à gauche,
côté nOI'd, un sommet de croix. Celle croix esl pattée; d'un côté
se ll'l)uve le Christ, de l'autre, au cenll'e, une mâcle gravée en
creux el au milieu un besant eu l'elief, ou un écusson de fille
en losange avec un besant.

Un peu plus loin ,. à droite dans le fossé sud, en face de la
borne portant l'indication 11 kil. 600 m. se trouve une borne
l'envel'sée. de forme cylindro-cônique, porlant en cl'eux une
inscriplion gravée qui semble être le mot EDERN. Les carac­
tères très frustes sont fort anciens. Ils ont absolument la même

forme que les cal'actères de l'inscription de la bome de Vor· .
ganium qui est dans la salle voisine. Celte borne n'avait pas plus
de 75 à 80 centimètres hors de terre.,
Bientôt, sur la gauche, nons apercevons un portail
asse? gral1diose, et, derrièl'e 1 une magnifique avenue plantée
de 12 rangées de chênes, avenue de 500 mètres de longueur.

C'est l'entrée du château de Kérobézan que nous voyons dans
le lointain et qui, de la route offre un aspect assez imposant.
Nous entrons dans l'avenue t mais si du dehor's J'aspect est
il s'en faut que c,e sentiment d'admÏl'alion. per­
enchanteur,
on a pénélré dans l'avenue. O/'~ière~1 tond.dères,
sisle quand
excava lions danger'euses; le cheval donne a plelO collIer', M.
Le (iuay d moi nous allèg~ons la voilure qui cependanl gémit
dans tlne secousse vIOlente peJ'd un de ses écrous.
et qui

. Nous al'I'ivons sans autre accident au château, Nouveau dé-
senchantement. .
De loin c'est quelque chose et de près ce n'est rien
ou du moins ce n'est plus ce que nous pensions.
Kérobézan indique pourtant par' ses ruines une rési-
dence autrëfois assez importante, .
Des mul's d'enceinte très épais flanqués de deux gr'osses
le tout bâli en schiste ardoisiel' et tombant en ruines:
tours,
Dans l'enceinte une immense cour pavée: au fond un gr'and
manoir' sans autre caraclère que des fenêtres à accolades: cons-
et peu artistique. .
truction gr'ossière
ol'nemenls; escalier •
A l'intérieure immenses cheminées . sans
en spirale, Irés bran et très solide, conduisanl au pr;em,ier étage
qui menace ruine. Là encore gran-des cheminées sans sculp­
el sans traces d'écussons, Voilà ce que nous r'elevons.
tures
Vu pal' derrière, le manoÏl' ne présente que des murs nus,
quelques meurtl'ières bouchées, une grande porle à plein cein­
Ire mlll'ée et la tourelle de l'escalier .
Nous franchissons une barrière au nord de la conr, et flOUS
posons le pied sur la pierre à quatre auges, but déterminant
de nOire excursion.
Cette pierre est forl curieuse, un des tOUl'illons a été abatlu,
et le bord rie séparation de dellx d~s auges a élé enlevé de ma­
P4l servir d'escalier pour franchir la bal'l'ière.
nière qu'elle
Le fermier s'offre obligeamment à la tl'anSpOl'lel' lui-même
au Musée de Quimpe,'. Elle est actuellement dans la salle où
nous nOlis tl'OlH'OnS,
NOliS traversons emuite un vaste jardin enclos de murailles
et nous arrivons à la pelite chapelle pat'ticlllière des seigneurs
de Kérobézan. . . .
Celte chapeHe en ruines, ser'l aujour'd'hui d'étable et reu­
t'el'me des instruments d'agriculture, Elle n'offre rien de re-

mal'qnable : fenêtres à croisillons et à accolades, portes à
accolades; une lIull'e pOI'le est à plein ceinlr'e, l'un de ses mon­
tants porte une date fruste, commençant pal' les chiffres t et 6.
La chapelle e~t donc duXVIl" siècle. Aprèsluiavoirdemandé

s'il avait été fait dans les envÏl'ons des trouvailles d'objets .
anciens, de sépultures, de tuiles romaines ou de constructions
il répondit négativement,
3nciellnes, questions auxquelles
nous quittons l'obligeant fermier de Kél'obézan et nous arri­
vons il BI'Îec.

Le plan de l'égli~e de Briec, offre l'aspect d'une cl'oix latine,
sa construction n'a l'ien de bien remal'quable. Le porche ouest
est surmonté d'une tour' carrée et d'une flèche octogonale,
la plupart de nos églises bretonnes. Elle ofih Lous les
comme
des constructions du XVlIl siècle.
caractères
A l'intérieur den de remarquable, si ce n'est un vieux banc
en bois hOl's de servicè. Ce banc est plus ancien que l'église.
, Il est à pieds tOUl'nés el divisé en stalles, qll i sonl sérar'ées par
des accoudoirs, dont quelques uns ont disparu. Cet objet de
menllis~rie doit dater 'du XVIIe siècle.
()ans le vaste cimetière qui entoure l'église, a l'angle sud­
eSI, on remarque, une croix ancif'llne à base triangulaire
base composée de plusieurs marches; celle base
éqnilatél'ale,
JlI'ésente une faoe au nord. Sur celle (ace se trouve l'inscription
suivante: .
REQ : H : 1 : GVICHO.
ET : KT : GORIOV : SA .
FA E: L: 1639.
La p,'incipale raison qui nous avait entl'aÎnés à BI'iec, était
le désir de \'OÎI'el de dessiner une cl'oix extrêmement cUI'ieuse,
qui se trolIve dans l'intérieur du cimetière. .
Cette cl'oix est sitllée ail sud de la tour' de l'église. au milieu
de l'espace qui sépare le temple du mUI' d'enceinte du cimetière.
La hauteur totale du monument est de 2 m. 95 hors de (elTe.
Le tClt est un monolithe de 2 m. 30 de hauteul', el de 33 centi-
mèlres dt:! diamètre. .
Les anglf's sont abattus presque jusqu'au sommet, de ma­
nière a (()l'mel'Ull pl'isme octogonal, composé de quatl'e grandes
faœs el tle qualre petites, le tout surmollté d'lin prisme qua­
dl'angulail'e. les grandes faces out une largeul' de 0 m. 17,
les petites de 0 IlL 08 .

Deux des grandes faces, celle de l'est el celle du nord, sont
profondément gravées au trait .

La face est, présente l'image d'un gran~ glaive. ou épée à
deux mains de 2 m. 30 de longueur. La pomte attemt presque
le sommet du monolithe. Une partie de la poignée disparaH
en terre; .
La face nord pl'ésenle aussi l'image d'un glaivt', mais plus

COUl'1 d'Ilne longueur de 1 m. 50, el surmonté de deux cercles
concentriques.
Les deux aull'es faces ouest el sud ne portent aucune ,trace
de sculpture.
Ce monolithe si clll'ieusemenl gravé semble fort ancien; il
eslsUI'monléd'une croix pallée. qui paraît plus moderne, et qui
,porte en relie~ SUl' la ~ace est, la date 1656, el s~r.la face ouest,
un écusson tl'Iangulau'e, dans lequel on ne distIngue aucune
pièce héraldique.
Nous nOLIs sommes enquis auprès des habitants de la com­
mune, des objets qui auraient pu être trouvés, des indices
d'anciennes sépultures on d'anciennes constructions) on n'a
rien pu nOlis indiquer.
Édern étant peu éloign,é et pouvant offrir quelque intérêt,
nOlis prenons la route d'Edern.
Nous arl'ivons bientôt un dépôt d'étalons, d'où nOlis aperce­
très·grande croix en pierre, élevée sur un socle
vons une
quadrangulaire, composé de six marches el d'un haut soubas­
sement.
, Cette croix n'offre rien de bien particulier à nos ob­
servations.
SUI' le soubassement, au couchant, se trouvt> un écusson
chargé de trois objets ronds qui semblent être des besants.
Au nord on lit ; G ~ BRION.
Au midi: LAN: 1577.
Le tout en relief.
Nous anivons à Edern. Son église est plus ancienne que .
de Briec.
celle
Elle donne en plan un l'ectangle, terminé à l'est pal' .une
carr'ée. Elle se compose d'une nef et de deux bas côlé~,
abside
séparés par six travées d'arcades ogivales. L'un des piliers,
a survécu à la destruction d'un édifice antérieur, est évi­
qui
bien plus ancien que le reste de l'église.
demment
Il est entouré vel's le milieu de sa hauteur, d'un anneau
hexagonal, sur les faces duquel sont sculptés en relief trois

fleurs de )y~, des dents de scie ou chevrons, une feuille ou
fletlr allongée; un lièvre, un sanglier on porc el UI1 quatl'e­
feuilles à lobes pointus, Les angles de l'hexagone sont formés
par des têtes de bœuf et de bélier. .
Un anr.eau de même forme existe à la hauteur du chapi.
son omcl1'lenlation ne consiste qu'en un enroule-
teau, mais
ment de feuillages .
Les ft'nêll'es sont à meneaux flamboyants. La maîtresse
vÏlI'e con~erve de beaux l'es Les de vitraux du XVle siècle,
• Dans le piliel' du chœUl', côté de l'Evangile, est encastré un
socle, qui supporte ulle vierge. Sur ce socle on lit:
P : Y: l'EZRON en reliet C'est le commencement d'une ins­
cl'iption dont la suite est illisible .

L'églisp, sauf le piliel' décrit plus h :1 ut qlli paraît remonter
au XIle'Siècle, est, pal' l'ensemble de son architecture, du mi·
lien du XVIe siècle,.comme le confil'ment les vitraux et uné
date gravée au-dessus' du porche ouest.
Des denx eôlés de ce pOl'che, se trollvent deux lions pas­
affrontés, de grandeul' nalurelle, sculptés èll hüut relief .
sants
. La flèche, qui se termine pal' un dôme assez' élégant, est du
XVHe siècle.
Dans le cimètière nOlis avons remarqué plusieui's lec'hs
en deux. . .
feildus
Lrs lec'hs sont de trés-anciens monuments funèbres ou '
tombales, qui remontent aux premiers siècles de
pierres
l'ère chrélirnne. lis affeclent ordinairement la fOl'me d'un
cône 11'OUqué très ·allollgé ou d'une PYl'amide à huit pans.
Il y a eriviron dix ans, M. de Blois, M, l'abbé Posllc et
M. Le Men, nos collègues, avairnt relev~ dans ce cimetière la
pl'ésence de deux auges en pienè, extl'êmement ma~si"es, qui
été retirées de l'église, où elles étaient précédemment
avaient
plaeées contre les IlIUl'S •
C'étaient d'anciennes sépullures.
On est généralement porté à s'exagérer l'antiquité des
auges en pierre servallt d~ cercueils, et l'on s'imagine li tort
qu'el.les n'ont été employées que dans les temps les plus
l'ccnlés.
,Les deux auges d'Ëdel'l1 ne remontaient pourtant (IU'aU
XVIe siècle.
Cela résulte d'une inscl'iption taillée SUI' la paroi de l'une
d'elles. Le rnalnais éLat de l'inscription ne permettait pas de

la lire, On n'y diSlinguait qlle les mots: Sainl-Edern, patron
de l'église, ce qui faisait penSe/' aux habitants que c'était là le
tombeau du Eall1t.
Quoi qu'il en soit, c~s mots ct les leUl'es isolées qu'il é,tait
possible de .reC?nn~ltl'e, ~ se compo~aieot .de c~ractcl'es
dont la forme IIldlquall claIrement qU'Ils avalent éte tracés
au XVi siècle.
. Outre celte inscription, on remarquait aux extrémités des
deux auges des écussons portant tl'ois l'oses, placées 2 et 1.
Noos àVOns vainement cherché cr.s auges; , il est probable
qu'elles ont subi lé SOl't des lec'hs dont IJOUS ,'enons de parler,
qu'elles ont servi à faire de nouvelles pierres tombales.
Nous avions hâle de repl'endre la "OUle de Quimper, espé­
ralll avoir encore assez d~ jour pour ~isilel' la chapelle t.le
Ste-Cécile que nous avions laissée le matin.

Nous marchons rapidement jusqu'à celle chapelle .
Le chemin qui y conduit de la l'oute est très.pillo/'esque el
très-ombragé.
Il débouche sn r lin placitl'c planlé de fort beaux hêtres au
desquels s'élève la chapelle ..
milieu
Le plan de celte cl~apelle offre la forme d'une croix latine.
Il y a deux portes, l'mie à l'ouest SOllS le p,ol'che, l'autre
ail midi. Le clocher est des plus sveltes el de~ plus gracieux.
En entl'anl pal' la porte sud nous trouvons à notre droite un
vieux béniliel' qui semble plus ancien que l'église, mais qtl i
cependanlnt porte aucun lI'ail c3l'actéristi,que qui puisse faire
reconnaître l'époque à,laquelle il a été taillé . .
En face de la pOl'le SUl' le mUI' du NO/'d, se trouvent tl'ois
à fresque à teintes plates, dessinées avec du vert cru,
peintures
de l'ocre jaUl'ie el de l'ocre l'ouge.
Ces peintures représentent des arbres, des feuillages, des
cerfs el des loups ou des chiens. C'est tont CP, qu'il y a de
plll~ naïf". des dessins comme ceux que 1'011 J'encontre sur­
Ies cahiers d'écol iers.
df'oitr, un pen plus loin qlle le bénitiel' se trouve, une
crédence avec piscine.
Dans l'encoignure fOI'mée par le piliel' qui sépal'e la l1ef du
chœlll", on VOil les tl'aces d'un aulel au-dessus duquel est une
peinture l'eprésentanl sainl-Hurlou, comme l'indique une ins­
cription peinte en l10ir au~1essous du saiul.

A gauche et faisant pendant se Il'ouve un autre saint.

la nef du transept à une hauteur de 3 mètr'es en­
Séparant
viron on remarque la poulre symboliqll? pOl'tant le Christ
crucifié, el, de chaque côté, la Viel'ge et Saint-Jean.
Celte poutre et les personnages gat'dent des traces de pein-
t ul'es.
La poutre symbolique existait autl'erois dans toutes les églises.
été supprimée dans la plu-par't des églises pa­
Depuis, elle a
roissiales, et on ne la retl'ouve plus guères que dans quelques
chapelles.
Le chœur composé de la tête et des deux bras de la croix,
était éclairé par cinq fenêtres. Celle du .nord est murée, celle
du midi est aussi condamnée jusqu'au miliell de sa hauteur;
la partie supél'Ïcure n'a que des vitres blanches.
Des trois de l'est, celle qui est au-dessus de l'autel de gallche
est aussi murée, mais on di!'tingue encore les meneaux qui sont
du style gothique rayonnant.
Celle du maître autel est intacte, même style. Les vitraux
chargés de personnages de grandeur demi-nature, sont en .
grande parlie cachés par le maîll'e autel. Ils semblent être de
la fin du XVIe siècle.
la fenêtre de droite surmonte l 'aulel de Sainte-Cécile,
Enfin
patronne de la chapelle, même style rayonnanl. Les vitraux
du XVIe siècle.
sont aussi
A gauche Sainte-Cécile regardant le Christ en Croix, d'un
air inspil'é, assise et jouant de l'ol'gue; del'rière le buffet
d'orgues un page, coiffé d'nn toquet à plume blanche, entr'ouvre
une /Jorle et regarde cOl'ieusement sainte Cécile; -
Dans un compartiment inféf'Ïeur, sainle Cécile à genoux.
bas en légende se lit l 'j nscri ptioll su ivante : CO MENT
S: CEC1ALlA PRIOET. OlEV. AVA. LES 1. ... Là, l'inscl'ip·
lion qui passait sur la parlie dl'oite du vitrail, est intelTompue.
Cette inseription fOl'mée d'uil mélang(' de cal'actères gothique,
et de leUres l'omaines, est évidemment de la fin du XVIe
siècle.
le vitrail est brisé en bas au Liers de sa hauteur. -
A droite
Le haut repl'ésente un pape el unchevaliel' à genoux tenant un
missel dans lequel il iiI le Credo.
Mentionnons encore auprès de la pOl'le de la sacristie en
face rie l'aulel de sainte Cécile uue base el un fût de croix qui
semblent assez anciens.

Déjà le jour commençait à bais~el'; en faisant I~ tour de l'E­
glise extérieurement, nous aperçumes cependant a une grande
Îlnuleur, au sommet du pignon nord du chœur' Uile inscription
en relief qui paraît composée de lettres golhiques très-se/'l'ées;
mais que la distance el l'absence de lumière ne nous permirent
pas de déchiffrer.
II fallait songer à la retraite et nOLIs rentrâmes à Quimper
apl'és une joul'née où nous ne sommes pas un instanl l'estés
sans qu'un objet intéreSEallt allil'âl notre allenlion. (1)
La lecture de ce récit est écoutée avec un vif intérêt.
et l'on décid~ qu'il sera inséré in-extenso dans Je prochain
numéro du Bulletin de la Socié:é.
M. B'WRASSIN donne ensuite communication d'une note
des faits géologiques qui se . seraient produi ts au com-
sur
mencement de . l'ère chrétienne sur quelques points de
notre littoral.
« Il y a une trentai,je d'années, dit 1\1. BOURASSIN .. plu­
sieurs dunes de sables de l'ànse de la Palue ou de Losrnarc'h
en la commune de Crozon (Finistère)., furent déplacées à
la suite. d'une violenle tempête, et mirent à découvert, au

milieu de fragments de tuiles à rebord et de tessons de
poterie de l'époque gallo-romaine, un grand nombre de
. squelettes d'hommes, de femmes et d'enfants de tout âge,
régulièrement rangés les uns près des autres. Leurs bras
étaient étendus le long du corps, et leur tête reposait sur
une pierre plate. Il était évident que ce lien avait été le
théâtre d'une catastrophe dans les premiers siècles de notre
ère, el plusieurs conjectures sur la cause de ce désastre,
furent mises en avant. Les uns l'attribuèrent à une maladie
contagieuse, d'autres à une descente de pirales sur ce
de la côte .. où les \'cstiges d'un établissement gallo­
point
romain sont encore bien visibles. Cependam aucun des
squeleltes ne portait de traces de mutilation.
Pout' moi, je n'hésite pas il croire avec mon ami Du­
minès à Rennes, que la catastrophe
rocher, ingénieur des
dans la,quelle périrent tant d'êtres humains, fut causée par

(1) A différents endroits de cette lecture, M. de Montifault s'cst in­
pOlU' donner certaines explicatIons plus détaillées et ponr
terrompu
faire passer- les plans et les desseins des monuments et inscriptions
qu'il décri.vait.