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DE LA
DU FINISTERE
SÉANCE DU iv AVRIL 1873 .
Présidence de M. A. de Blois.
Ce jour, ID avril 1875, deux heures après midi, sur
l'invitation qui leur avait été adressée par les anciens
membres du bureau de la . Société d'Archéologie du
Finistère, de se réunir pour la reprise de~r trava-ux de cette
Société, suspendus depuis longtemps, étaient présents
dans l'une des salles de l'Hôtel de Ville de Quimper.
MM. L'abbé du Marc'l1ailac'h, vicair.e général;
Conseil général;
Roussin, membre du
Louis de Jacquelot, ancien secrétaire général;
Joseph de Jacquelot, propriétaire;
. Fougeray, membre du COil'3eil municipal de Quimper;
Le Guay, ancien secrétaire général de la Préfecture;
• Halléguen, J:l.1cmbre de plusieurs Sociétés savantes;
Audran, maire de Quimperlé; .
Bourassin, membre de plusieurs Sociétés savantes;
architecte;
Bigot, fiis,
Faty, chef de bataillon en retraite;
Richard, juge dè paix de Landôrneau ;
Flagelle, expert-arpenteur; ,
Le Bris-Durest, avocat;
De Rémond du Chélas} .receveur des Domaines;
L'abbé Guillard ; . .
Cormier , Valéry, a vocal;
l\'IM. Duval, vérificateur de l'Enregistrement;
Briot de la Mallerie .. président de la Société d'agri-
culture de Quimper;
général;
De Raismes, membre du Conseil
Joseph de Calan, maire de Trégunc ; .
Peyron, négociant à Quimperlé;
avocat;
De Goy, Stephen,
De ontifault, ancien sous-préfet; .
de la République, à
Ayrault, substitut du Procureur
Quimper;
Le Nir. ancien directeur des Domaines;
A. de Blois, ancien président de la Société d'Archéo
logie du Finistère.
M. de Blois, en prenant place au bureau, exprime le
regret de s'y trouver isolé de ses deux collègues. M. Le
Men, ancien secrétaire de la même Société, est retenu
de santé; M. Bigot .. ancien trésorier,
chez lui par son état
un service public.
, a été forcé de s'absenter pour
Ill'cmercie l'assemblée, au nom de l'ancien bureau, de
- l'accueil qu'elle a fait à son appel pour la reprise des
travaux de la Société ', et lui fait connaître que d'autres
ou nouveaux, qui n'ont pu se rendre à
membres anciens
cette convocation, ont fait savoir que l'on pouvait complHr
sur leur concours. Il vient de recevoir plusieurs lettres qui
Grandenril\'Ionseigneur l'Evêque de
assurent celui de Sa
de Léon, et de MM. de Pompery, membre de
Quimper et
l'Assemblée nationale; le vicomte de Saint-Georges; Gué
la paroisse de Saint-Martin, de Morlaix;
guénou, recteur de
Le Caër, de Quimper; Hippolyte de Pascal;
le docteur
le comte Ange de Guernisac, membre du Conseil général;
du Tribunal civil de
Salmon -Laubourgère, président
de t,Plonévez -Porzay (; Hip
Quimperlé; Postic, recteur
polyte du Cleuziou, anci~n président de la Société d'Ar- .
du Finis
chéologie des Côtes-du-Nord, de,'enu habitant
tère; le l'icomte de Saisy, ancien chef de bataillon des
à Châteaulin.
zouaves pontificaux, et Jamet, propriétaire
Il est donné communication de ces lettres. Celle de
Monseigneur l'Evêque . adressée à l'ancien pl'~sident 'est
conçue en ces termes :
• Monsieur et cher ami, -
• Je suis heureux de la résurrection deJla Société d'Archéo- ."
• logie dont j'aimais naguères à suivre les études toujours
• utiles à la religion. Je vous prie de vouloir bien me compter
(,( au nombre de ses memhres. Si mes occupations ne me
• permettent pas d'y être un membré actif, vous me trouverez
• toujours disposé à seconder vos études de tous mes efforts,
• comme de tous mes vœux.
• Agréez, Monsieur et cher ami, l'assurance de mes senti
t! ments les plus affectueux et les plus dévoués.
(,( D. ANSELME, o. s. B.,
• Evêqu. de Quimper et de Léon. "
Parmi les autres membres, dont l'adhésion est connue ..
1\1. de Blois cite MM. l'abbé Kerlan, recleur de la ' paroisse
de Plouzané; l'abbé de Kernaëret, camerier secret de sa
Sainteté; Friele, prop~iélaire à Quimrer; du Chatellier,
de l'Institut de France; le baron Richard.
correspondant
du département du Finistère j Fautrel,
préfet honoraire
à Quimper; l'abbé JégQu, vicaire général;
pharmacien
de Plonévez-Porzay; Roumain de
l'abbé Postic, recteur
la Touche. ancien procureur impérial à Quimper; Cozie,
chef de division à la préfecture; le comte Prosper de
de Lanlay, garde général des forêts à
Quélen; Bahezre
Landerneau; Binet, professeur de m~decine vétérinaire
aux: écoles d'agriculture du Lézardeau et 'de Kerwasec j
Dubois-Saint-Sévrin; Rossi; J. .. ouis de Kerjégu, maire de
de Solminihac ; Guermeur, avoué à Chà
Saint-Goazec;
teaulin ; Amédée de Lécluse ( d' Audierne) ; Karl de Kerret ;
de Kerret ; Stanislas oreau et Malherbe de la
René
Boissière. '
Les convocations n'ont pu être transmise~ ' que trois on
la date fixée pour ceUe séance. Quoique
quatre jours avant
la So
toutes les réponses ne soient pas encore parvenues,
ciéte compte déjà plus de soixante membres, au nombre
desquels elle a lieu d'espérer de pouvoir nommer M. Pol de
el 1\'1. Théodore de la Villemarqllé.
Courcy
J~ ne proposerai pas, ajoute M. de Blois, à l'Assemblée
dil réglement de la Socit\té. Ces
de s'occuper aujourd'hui
dispositions simples peuvent être lais~ées à l'initiative du
élire avant de ~c ~éparer, et seraient
bureau qu'elle devra
soumises il votre contrôle dan::) voIre prochaine réunion.
Mais il est un point de détail sur lequel le programme de
vou~ invile à vous expliquer. Veuillez bien dé- .
celle séance
terminer les époque~ de \'os réunions.
, 1\1. Bourassin exprime le vœu que cette fixation soit t1'i
me5lrielle. Cet intervalle de trois mois lui paraît nécessaire
pOUl' soutenir l'intérêt dei) séances par le nombre et l'im
portance ùes communications, et donner anx membres qui
résident loin dn cher-lieu, la 'facilité de participer il tou~ les
travaux de la Société,
Celte opinion est combal! ne pllr .MM. A uùr:m, Halléguen
de la Société comme
et Durest , qni regardent les réunions
le stimulant le pIn'! sérieux ,de son activité, el 'pensent qlle
les relations qu'elles doivent établir entre ses membres
si elles étaient réduites à quatre
seraient trop restreintes,
séances pendant le cours de l'année _ A l'appni de ce sen
liment, M. Audran fait connaitre que la Société du Morbi
il fait parlie, ft;unil ses membres lous les mois,
han, dont
sans que l'intérêt de ses séances souffre de la p{:nurie des
travallx, ni que les membres qui habitent loin de Vannes
trouvent aucun inconvénient a cet usage. Il faut, dit-il,
remarquer à cet égard, que d'après le projet annoncé par
leUres de convocation, projet qui avait été unanimement
les
dans une réunion préparatoire, chaque st~ance -
accueilli
if l'avance, du procès
devra être précédée, une semaine
la séance précédente, contenant à la
verbal imprimé de
suile le programme de la séance prochaine. Chacun ' serait
COl1rant des communications, elles seraient encou
tenll au
les membrf's qui habitent loin ùu chef-lieu pour
ragées. et
raient, suÎ\'ant l'ordre du jour des séances .. choisir celles
auxqnelles ils préféreraient assister .
M. de Bloi5 rappelle que tel est en effet le plan que se
sont propo~és les memb~'cs de l'ancien bureau, dans l'appel
auquel cette Assemblée a bien voulu répondre en sc ren· -
dant à la pré&onte réunion. Indépendamment du procès
verbal de la dernière séance et du programme de la sui
vante les associés recevraient dans le courant de l'année ..
un bdlletin de~ communications aussi complet que le Ct)ffi
porteront les ressources disponibles. Cette publication for
un temps donné nn volume d'Annales de la
merait dans
Socit:té. Il p~nse qlle l'on doit prendre pour exemple la
pratique des autres Sociétés d'Archéologie de la Bretagne,
qui se réunissent tous les mois, mais que l'on peut donner
satisfaction au vœu exprimé par M. Bourassin, en conve
aurait une 5éance marquée rar
nant que chaque trimestre
drs communications plus importantes. .
M. A udran accepte l'idée de celte distinction en faisant
dam: la pratique abandonnée à la
observer qu'elle doit être
discrétion du bureau qui fixe le progamme des séances.
La question élant mise :WI 'voix, l'Assemblée décide que
les séances de la Société se tiendront dans les conditions
proposées par l'ancien bnrcau~ le troisième samedi de cha ...
que moi~, à compter du mois prochain.
M. de Blois invite ensuite l'Assemblée à 'constituer le
bureau de la Société, par l'élection d'tm président, de deux
de deux secrétaires et d'un trésorier,
vice-présidents,
1.\'1. Peyron pense que les vice-présidents pourraient
les di vers arrondissemen t5, et quo ces 'choix
être pris dans
un nouveau lien entre les membres résidents el
seraient
éloignés dn chef-lieu. On f~it observer, dans
ceux qui sont.
un autre sens, qu'il serait agréable à l'Assemblée de donner
ce témoignage de sympathie aux confrères qui viennent
antre arrondissement coopérer à ses travaux:; mais
d'un
il fanl songer que l'administrat.iou d'une So
qu'avant tout
ciété march~nt activement~ exige entre les membres de son
bu'eau des rapport~ trop fréquents pour qu'on puisse
rapproché
sans inconvénient les choisir hors d'un rayon
du ,centre.
L'élection dOnntl les résultats suivants; sont nommés:
Président, M, de Blois; Vice -p,'ésidents, MM. du Marc~hal
lac'h et Roussin; Secrétaires, MM. Le Men et de
Montifault; Tresorier, lU. le commandant Faty .
La séance est levée à trois heures ct demi.
En l'absence du secrétaire,
A, DE BLOIS, président.
• DIIS
MEl\fBRES DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQ
DU FINISTEl\E
• la date du 20 Avril 1873 .
. L'abbé ABGIlALL, professcut' au collége de Pont-Croix.
AUDRAN, maire de Quimperlé • .
AYRAlTLT, substitut du procureur de la République à
Quimper .
B..\HEZRE DE LÂ~LAY, garde général des forêts à Lan-
derneau.
L'abbé BAVEe, professeur au collégc de Pont-Croix.
Le docteur BERNuD, à Carhaix.
BIGOT, architecte du département.
BIGOT, architecte de l'arrondissement de Brest.
BINET, vétérinaire' à Quimperlé.
DE BLOIS, Aymar.
BOllRASSll'( 1 membre de plusieurs sociétés savantes.
BRIOT DE LA. MALLEl\IE, président de la Société d'Agri-
culture de Quimper.
CUN DIT LION, imprimeur à Quimper.
Le docteur LE CAER, à Quimper.
CANVEL, professeur i Quimper.
DE CARNÉ~ membre de 1'Académie fl'3nçaise.
DE CARl'fÉ (Edmond) .
DE CHA.l\UILURD, fils, avocat à Quimper. -
Du CHATELLIER, correspondant de l'Institut.
CHEGUlLLAU1lB, ingéu en chef des ponls et chaussées.
Du CLEUZIOU, ancien président de la Société archéo-
logique des Côtes-du- Nord.
Le docteur COFFEC, il Quimper.
COLOUB, ancien conseiller de préfecture.
CORMIER, avocat à Quimper .
Du COUÉDIC, membre du Conseil général.
DE COURCY (Pol). .
COZIC, chef do division à la Préfecture.
D.~ouLlS, fils, ébéniste à Quimper.
DONN.um, employé des lignes télégraphiqes àQuimper.
MI\1. DUBOIS·S.UNT-SEVnm, co~mis . de direction des postes.
DUREST LE BRIS, avocat a QUimper. . ,
DllV.U, vérificateur des domaines à Quimper .
FATY, chef de bataillon en retraite, à Quimper.
FA.UTREL, pharmacien à Quimper.
FLAGELLE, expert-arpenteur à Landerneau.
DE FORSA.Nz, député à l'Assemblée nationale •.
FOUGER.~Y, membre du conseil municipal, à Quimper.
FRIELE, propriétaire à Quim per.
H. G.A.lDOZ, directeur de la Revue Celtique, à Paris.
GAUBERT, membr~ du Conseil général.
GORV.A.N, avoué à Quimper.
DE GOY, Stephen, avocat à Quimper. '
LE Guu, ancien secrétaire général de la préfecture.
GUÉGuÉl'WU, recteur de Saint-Martin de Morlaix.
L'abbé
GUERMEUR, avoué à Châteaulin.
DE GUERNISAC, membre du Conseil général.
GUILLARD. . '
L'abbé
LB GUILLOU-PENNAt'iROS, membre du Conseil général.
Le docteur HULÉGUEN, à Châteaulin.
HÉMON, Louis, avocat à Quimper.
HÉMON, Prosper.
Th. HERSART DE LA. VILLEl\I.lRQUÉ, membre de l'Institut.
DB h-CQUELOT, Louis, ancien secrétaire général.
DE JACQUELOT, Joseph.
hMET, propriétaire à Châteaulin.
JÉGOU, vicaire général.
L'abbé
R. DE KERRET.
C. DE KEnnET.
DB KEBJÉGU, Louis, maire de Saint-Goazec.
DE KERSAUZON, membre du Conseil Général.
KERLA.l'f, recteur de Plouzané.
L'abbé
L'abbé DE KER1UÉBET.
LACOSTE. membre du Conseil général.
DE LA. LANDE DE CALA.N, maire de Trégunc.
LAPonTE, avocat à Quimper.
LA.URENT DE LA BARRE, ancien officier de marine.
DE LÉCLUSE, Âmédée.
LOA.RER, agent-voyer en chef des chemins vicinaux.
~IALHEnBE DE LA BOISSIÈRE.
L'abbé DU MARC'· H.A.LLAC'H, vicaire général.
MM. R.-F. LE MEN, archiviste dt~ dépal'lemen 1.
DE MON'flFAUJ,T, ancien sOlls-préfet.
MOREAU, St,mislas.
LE Nm, ancien directeur des domaines.
Mgr NOUVEL, évêqur. de Quimper et de Léon.
DE PASCAL, propriétaire.
PEYIION, propriétaire il Quimperlé .
L'abbé PEYlION, pro-secrétaire de l'évêché.
PIHORET, préfet du Finistère .
Th . DE POlIIPERY, député à l'Assemblée nationale .
L'abbé POSTIC, recteur de I)lonévez-Vorzay.
DE QUÉLEN, Prosper.
DE RUS.MES, membre du .Conseil Général.
DE ' RÉMOND DU CHELU, receveur · des domaines.
RICHA.RD, préfet honoraire du Finistère.
RlCHARD, juge de paix à Landerneau.
ROSSI, propriétaire à Quimpc~.
ROUSSIN, membre du Conseil Général.
RomulN DE Li. TOUCHE, ancien procUl'eur impérial.
DE S.USY, Paul. .
SALMON-LA.UBOURGÈRE, présid du trib! de Quim perlé.
S.luvÉ, receveur des douanes à L' Aber-Vrac'h.
DE S.lINT- GEORGES.
DE SOLl\IINIHAC.
DE TREVENEUC, député li l'Assemblée nationale.
JUNKER, ingénieur ordinaire des Pon ts et Chaussées .
ORDRE DU JOUR
l'our la Séance du Samedi 17 mai, à 2 heures, salle de l'Hotel de Ville.
1 Discussion des articles du Rè!Ilcment de la Sociéte.
2 Notice sur M. de Caumont, . pal' :M. du Chatellier .
30 Restauration des tombeaux des évêques de Quimper, dans la
ca~hédrale, - pal' M. n.-p. Le Men.
4 Dons cfferts au Musée départemental.
Le President dfJ lct Sociéttf, A. DE BLOIS.
NOTA. MM. les Sociétaires qui "Youdraieut payer leur cotisation
sont priés d'en adressel' le montant (10 fr.J, à M. FATY, chef de batail
lon en retraite, rue des Reguaires, no 22, il Quimper •
1 .CZiE Zi . . .. iO , ... . '.' - . L ' "iL ' ", ~ IU2!. :t." "" ' '''''<. c;e.' ' "
2943 .. " Quimper, typo Caën.
SÉANCE DU 17 MAI 1873.
Présidence de M. A. de Blois.
Etaient présents: MM. Audran, Bigot, père, de
Blois ' Bourassin, Canvel, du Chatellier, ' Cor .:
mier,' . Durest Le Bris, -- Duval, Faty, ' Fougeray,
_' de Goy, Stéphen, de Jacquelot, Joseph.. ' ùe Jac
de Lalande d~ Calan,. Malherbe de la
quelot, Louis,
Boissiere, ' R.-F. Le Men, ' . de Montlfault, " Moreau,
Stanislas,· , Le Nir, Richard, juge de paix, Soudry.
M. de Blois donne lecttire de plusieurs lettr!ls d'adhésion
et en particulier de celle de Monsei
qui 'ont été adressées,
gneur l'Evêque d'Autun et de Châlons.
sont parvenues au bureau.
D'autres adhésions
Voici la liste complète des nouveaux membres que la
Société est heureuse d'accueillir dans son sein :
Ml\I. Affichard, fils, propriétaire à Quimper;
Alavoine, Joseph, adjoint au maire de Quimper;
Allard, fils, entrepreneur à Quimper, membre du
Conseil municipal ; ,
Astor, maire de Quimper ;
• De Blois, Xavier;
Bolloré, Alexandre, propriétaire à Quimper ;
Clairet, imprimeur à- Quimperlé;
de' Chauveau, proprirtaire à Kériolet; •
Comte
Le Dall, sculpteur à Landerneau;
Foullioy, capitaine de vaisseau, membre du Conseil
général
François, chef d'escadron, commandant la gendar-
merie du Finistère, à Quimper;
Frechen, fils, négociant à Quimper;
Le ,Guillou-Penanros, juge à Brest; ,
Le Guillou-Penanros, fils, propriétaire à Concarneau;
à Quimper, membre du Conseil
Guitot, négociant
municipal; .
Cour de Cassation, à Paris;
Guyho, avocat à la
Hénon, notaire à Quimper;
Le Hir, docteur-médecin à Morlaix; .
la cathédrale, il Quimper;
L'abbé Lamarque, curé de
Mgr de Lézéleuc de Kerouara, évêque d'Autun ct de
Châlons; , .
Lorans"avou~ à Quimperlé;
MM. Malen, professeur à Quimper ~
Piriou, peintre à Quimper.
à Morlaix;
Puyo, architecte
Richard, Amédée, rece\"eur de l'enregistrement à
Châteaulin ;
Le Rouxeau de Rosencoat, membre du Conseil gé
à Elliant;
néral,
Sou dry ... avoué à Quimper;
Toullcmont, négociant au Guilvinec .
Ces adhésions, au nombre de ~8, avec celles déjà reçues,
s'élèvent à 124. '
Le président donne la parole à M. du Chatellier pour la
Jecture de sa notiCE sur M. de Caumont.
du Chatellier s'exprime ainsi:
Il y a quelques jours seulement que M. de Caumont termi
nait, à Caen, son utile et longue carrière, entouré des mem-
bres de sa famille et de quelques amis. ,
Après m'être assuré de l'agrément de notre Président, je
vous demande la permission d~ vou~ entretenir un instant de la
vie de cet homme de bien, dont la passion dominante fut l'a
mour des arts et des antiquités que vous chérissez comme lui.
Vous parler de M. de Caumont, ce sera vous parler d'une
vieille connaissance et d'un ami vers lequel vos regrets, comme
les miens, se sont portés livec la plus anxieuse inquiétude. à la
première nouvelle de sa mort si dommageable pour les études
auxquelles il nous a initiés par tant de travaux et par un enseigne
ment qu'il sut rendre si persuasif.
Aucun de nous qui ne sache, en effet, ce qu'il a fait pour
rendre à l'étude de nos monuments l'importance qu'elle doit
avoir, au double point de vue de l'histoire et de l'esthétique .
Je me rappelle à ce sujet, avec qu'elle juste sagacité notre
Maître était jugé par les hommes estimés les plus compétents
dans la matière. Je me trouvais. à un de nos congrès scienti
fiques, placé près de M. de Montalembert, quand, avant d'ou
vrir la Séance dans laquelle il devait nous parler de ses excur
sions en Espagne, il nous entretenait familièrement des services
inappréciable!! que M. de Caumont avait rendus à la scienee et
dont il avait, lui·même profité très-amplement.
CI. Il fau t avoir couru laIFrance et les pays étrangers, comme
(l je l'ai fait, avec ses livres à la main, nous disait il, pour
« savoir tout ce qu'il a si judiCieusement aperçu de grand et
• d'élevé dans l'ar~ du !U0yen-âge, Se~ con,temporains. l',ont
• rarement conteste, malS trop souvent Ignore. La postén te lui
• devra des statues., "
Ce suprême jugement de l'illustre auteur des Moines d'Oc-'
cident m'est resté fern:eme?t empreint Jans ~'esprit, ~t je pense!
aujourd'hui plus que JamaIs, quand cette eXIstence SI belle et S1
généreusement dévouée vient de se clore, qu'il ne doit être
rien rabattu de l'opinion .. qu'en ont eue les hommes les plus
considérables de notre âge.
pour garant, ce que l'illustre Humbold lui écrivait,
J'en ai,
en le félicitant d'avoir réuni, dans un même faisceau, tant d'é
léments dispersés SU?' la surfaèe très-variée de la Fmllce, et je
ce que me disait, un jour, M, Guizot,
pourrais également citer
en prenant la présidence d'un de nos congrès de la rue Bona-
parte, vers t 868 :
«( Que c'était chose bien rare, par le temps où nous vivons,
« de voir des institutions compter plus de trente ans de
« durée, et que l'exemple donné par notre ami ne saurait être
« trop encouragé. •
Mais pourquoi ne trouverions-nous pas, dans la modeste et
nouvelle existence de la société à laquelle nous appartenons,
des appréciations accordées au Maître
l'entière justification
dont relèvent, depuis un demi-siècle, toutes les Sociétés archéo
logiques de France?
En nous remettant à l'œuvre, nous cédons aujourd'hui encore
à l'impnlsion que nous a donnée M. de Gaumont, et j'ai pensé
que nous ne saurions mieux faire pour prendre une idée conve·
nable des efforts qui pnurront assurer le succès de notre en
treprise, que de jeter un rapide coup d'œil sur une partie de ses '
travaux, afin d'apercevoir les horizons qu'il a lui-même ouverts
nous.
devant
Né à Bayeux, M. de Caumont avait eu la bonne fortune de
trouver, au collège de Falaise, où il fît ses premières études,
des professeurs gistingués, qui surent deviner ses goûts et les
, encourager. Bientôt appelé à Caen pour y faire son droit, il de
vint promptement l'un des élèves les plus distingués des cours
des deux Facultés des Sciences et des Lettres. Le droit,
publics
les éludes archéologiques et la musique se
l'histoire n'aturelle,
partagèrent ses moments et les absorbaient presque complète
ment.
Il se plaça presque partout à la tête de ses compétiteurs, si
bien qu'on le vit à la fois Secrétaire de deux Sociétés savantes
qu'il fonda avec quelques amis, sous les titres de Société Lin·
néenne et de Société dés Antiquaü'es de la Normandie. Les no
de M. de Caumont compri
tices nombreuses et remarquables
ses dans les mémoires de ces deux Compagnies ne tardèrent pas
à leur donner une autorité dont l'il1fluence fut prompte à se
faire sentir .
Les arts, et la musique surtout, continuaient à donner à
son esprit, déjà fort cultivé, et à son caractère ce charme aima
ble et persuasif, qui lui a valu tant d'amis dévoués et fait
naître sur'ses pas tant de vocations scientifiques. .
Travaillant, dèS cette époque, au cours d'archéologie qu'il
allait bientôt ouvrit" on le voyait, en même temps, courir le
pays à cheval, prenant des notes pour les cartes géologiques
du Calvados et de la Manéhe qu'il a publiées, et venÎl' s'asseoir,
au retour de ses excursions, au grand orgue de St Etienne de
Caen que l'organiste de cette belle Eglise lui confiait de temps
en temps .
les dix ou douze années que l\L de Caumont resHl
Pendant
chargé du Secrétariat des deux Sociétés qu'il avait fondées, de
volumes de mpmoires, des , dessins et des cartes,
nombreux
en partie à ses frais, parurent et firent sa réputation et
publiés
de ces Sociétés. -
celle
alors, et vers 1830, que parut le premier volume de
C'est
son cours d'antiquités, en même temps qu'il faisait de l'archéo
logie l'objet d'un enseignement orat que de nombreuses per
sonnes suivaient avec le plus grand intérêt.
Qu'ai-je besoin de dire que c'est de cette époque, c'est-à-dire,
de l'apparition de son COUl'S d'antiquités, que date pour nous '
qui s'est opérée dans l'étude des
tous cette profonde révolution
monuments de notre pays, en nous conduisant à les considérer
avec un sentiment plus élevé et plus exact de~ véritables con
de l'art.
ditions
Mais la pensée de de Caumont. en prenant un vol aussi résolu
une réhabilitation de l'art dont quelques doctrines s'étaient
vers
profondément altérées sous le poids de préoccupations étran
gères devenues très-exigeantes, ne pouvait tarder de le pousser
au-delà des étroites limites de la ville et de la province où ses
premiers essais avaient eu un si remarquable résultat.
Ce fut en 1833, qu'il réalisa la p'ensée des Congrès scienti
fiques de France, dont le besoin commençait d'ailleurs à se
faire sentir sur plusieurs points à la fois, ainsi que le prouve
une pren~i~re réunion des le,ttrés de ~a Bretagne et de l'.~njou
qui eut heu"à N?ntes la m~m~ annee, et dont 1l0,US eumes
l'honneur d etre 1 un des secretaIr~s.
Le premier Congrès scientifique de France fut tenu à Caen, et
M. Guizot en eut ~a ~résid~nce, de Caumont en ayant été l'ins
pirateur et le secretaIre.
de cent volumes de mémoires et de procès
Aujourd'hui plus
venus confirmer l'utilité de cette belle institution,
verbaux sont
et comme nous avions l'honneur de le dire, devant l'Académie
d~s Sciences morales, à laquelle nous , rendions compte,
en t 865 de ses travaux, on peut affirmer que l'histoire scienti·
fique et littéraire de nos provinces s'y trouve complètement
pour' le3 quarante et quelques années écou-
consignée
lées. .
Si vous y joignez une vingtaine de volumes, des mémoires
des Congrès archéologiques, autres Congrès plus spéciaux, éga- .
M. de Caumont., et aussi l~s volumes ~ et les
lement fondés par
Congrès des délégués des Sociétés savantes réuni
mémoires du
à Paris, depuis 1843, vous trouverez, dans ces
annuellement
études, l'énoncé et souvent la ,solution d'une ' foule de ques
tions que le temps et le's besoins de notre âge ont posées suc
Enfin, si nous reprenions une à une ces questions
cessivement.
les débats auxquels elles ont donné lieu, vous reconnaîtriez
facilement avec moi qüe si tant d'hommes distingués et sou
vent illustres sont ventis prendre part aux discussions ouvertes,
c',est que sous l'inspü;ation du maître on y trouvait une com
plète liberté d'exposJtion qu'on n'aurait rencLlnh'ée nulle part
que le caractère officiel de certaines assemblées
ailleurs, soit
'y opposât, soit qu'une teinte d'apparat gouvernemental en
à la parole des orateurs cette ampleur et cette flexibilité
levât
qui faisaient le charme de ces lihres réunions.
Aussi fuf.·ce par mille, douze et quinze cents que se comptè
rent plusieurs fois les souscripteurs empressés de ces grandes
assises de la science, où nous avons vu venir s'asseoir les
hommes les plus considérahles de notre pays et de l'é
tranger.
Et que d.evenait le maître airné et prisé de tous, au milieu de
ce mouvement des iJées du jour! Il commençait invariable-
1~1ent. par refuser l'honneur qu'on voulait lui faire de toute pré
sIdence que ce fut, et, placé au second ou au troisième rang
du bureau, il s'y tenait silencieux, restant seulement en éveil
ce qui pouvait faire valoir les hommes et les idées qui se
sur
produisaient.. .•. , et ce n'était qu'à la fin des réunions que,
la session ouverte, il recherchait,
tenant à clore, par lui-même,
de quelques intimes, ceux qui voudraient bien
par l'entremise
accepter une invitation à un banquet où il tenait à réunir une
des plus dévoués auxquels il laissait le soin de dire,
centaine
toasts de la dernière heure, ce qu'il conviendrait de
dans des
faire dans les sessions suivantes.
Plus de soixante cOllgrès, tenus à Paris ou dans la province,
ainsi été préparés et conduits par lui. et si l'on fait entrer
ont
dans cette énumération, les réunions aussi nombreuses de l'as
sociation c:.es cinq départements de la Normandie qui a compté
jusqu'à 3,000 adhérents, on trouve _ que, de compte bien fait,
soit sur l'agriculture, soit sur le commerce, sur la statistique,
les sciences naturelles, les antiquités, les art" et les lettres.
plus de 500 volumes de mémoires et de procès-verbaux ont
ses soins et fort souvent à l'aide de déboursés
été publiés par
de son épargne personnelle.
CClmme vous le voyez, le labeur a é té patient mais considé
rable, et je n'hésite pas à dire que les hommes de la province
les plus grandes obligations, témoin cette espèce
surtout lui ont
de Manuel tiré de son cours d'an tiquités, sous le titre modeste
30,000 exemplaires ont été
d'Abécédaire archéologique dont
à notre connaissance, et lui valaient un beau denier
vendus,
que nous l'avons vu de nos yeux répartir aussitot en médailles,
en prix, ou en:sommes consacrées à des fouilles archéologiques,
ne se réservant, dans sa simplicité plus que modeste, qu~ ce
qui lui était nécessaire pour passer à un magasin de confection
où il avait l'habitude de renouveler son vestiaire.
Vous avez, comme moi, sans doute, souvent entendu parler
de la fécondité joyeuse et intarissahle d'un aimable romancier,
des viveurs de notre âge, qui aurait aussi laissé
longtemps l'élu
quelque chose comme 500 volumes de nouvelles et de romans
avec une activité fiévreuse.
lus
M. de Caumont, resté l'homme le plus modeste de la France,
sa belle fortune et une alliance dans la maison des
malgré
11ellefonds qui eut un Maréchal de France , sous Louis XIV. n'a
vécu que de cette vie retirée de laquelle il ne sortait
jamais
que pour allel' d'une ville à l'autre, recher('her ceux qui, comme
lui, vivaient des émotions que l'on trouve dans cette gymnas
de l'esprit, pure et vivan te satisfaction des hommes qui
tique
parviennent à se détacher suffisamment des choses· de ce monde
en aimer de plus élevées et de plus nobles. -
pour
Nous ne pourFons, s~ns dout.e, le. suivre que de loin dans
cette voie; malS ce m est une occaSIOn de vous rappeler, que
uandno essayâmes e.n 1843! d'établiF' ,à .l'exempl~ de la
~orlllandie~ une Assoclat.lon agrIcole et 11ttera11'e des Cll1q dé-
artements de la Bretagne, M. de Caumont s'empressa de se
f.endre à notre ?ppel, et vint à Vannes) lieu de notre réunion,
nous prêter rutile concours de son nom déjà célébre. Il nous
guida, avec une affabilité sans égale, dans tout ce qui tenait
à une première organisation, et, voulant nous laisser un témoi
gnage dA l'alliance plus illti!lle et ~lus. resserrée de tous les dé
partemen~s ~nt~'e e~lx pour 1 œ~vre mdlspensable de leur éman
httera1l'e, Il nous remit un drapeau pOltaElt les noms
cipation
des cinq départements de la Normandie qui figura) dans toutes
nos séances, à côté de celui sur lequel nous avions in~crit cette
vieille devise des Bretons: Potius -mori quam fœdari. Ne pen
pas que ce gage de son amitié et de ses espérances
serez-vous
pour les études auxquelles la Bretagne allait se livrer, ne sau
le musée archéologique qui se
rait être mieux placé que dans
forme près de nous?
J'ai l'honneur de vous le remettre dans cette pensée, et j'es·
père que personne ne perdra de vue que notre illustre Maître,
de ses études et de ses reeherches,
par la persistante tenacité
a élevé la science des antiquités au niveau d'nne des branches
les plus importantes de l 'histoire. La gloire incontestable de
M. de Caumont sera surtout d'avoir ouvert, devant les hommes
de la province, des horizons nouveaux vers lesquels il nous a
des jalons nombreux et très-sûrs. Quelquefois, attristé
laissé
des obstacles qu'on lui opposait, il paraissait disposé il fléchir;
mais, se relevant aussitôt, il retrouvait, dans les circonstances
mêmes qui l'environnaient, tous les éléments d'une lutte plus
ardente, dans laquelle ses forces et sa résolution semblaient
se raJeuml'.
' Ainsi, nous le vîmes un instant hésiter, quand le Ministre de
l'Instruction publique, en 1860, profitant de l'exemple que
nous lui donnions depuis plus de vingt ans, eut, du même coup,
aussi son congrès des délégués des Sociétés sa
l'jdée d'avoir
son bulletin des publieations faites en province,
vantes, et
(choses passées à l'état chronique chez nous). M. de Caumont
de la concurrenc~ qu'allaient créer à nos réll[Jion~ les
s'effraya
médailles, les récompenses honorifiques et les frais de déplace
ment que le Ministre ne manquerait pas d'accorder à ses Uni·
versitaires .... Mais le danger disparut presque aussitôt. Les amis
des lettres et les auteurs de mémoires furent nombreux à la
Sorbonne, où le Président, l'œil fixé SUl' le cadran de sa mon-
tre, distribuait avec parcimonie les quarts d'heure accordés à
chaque lect.eur. Mais, les habitués du congrès central de Cau
on lisait fort peu, pour discuter et
mont, où, depuis longtemps
se tenir plus que jamais dans les actualités du moment. furent
encore plus nombreux, et nous trouvons, dans quelques-unes
des dernières lignes tracées de la main affaiblie de notre ami,
que 22 membres de l'Institut des provinces, fondé peu d'an
nées avant l'ouverture des séances de la Sorbonne, sont entrés,
en 1871, au sein. de l'Assemblée nationale. .
C'est assez dire quel était l'e~prit de nos . réunio~s ; et si je
à .rechercher quels ont été leurs habitués les plus
m'arrêtais
dévoués, il me suffirait de nommer parmi eux une foule d'hom
mes qui ont marqué leur place à la tête des affaires publiques
ou de la science.
Mais, au lieu de m'attacher, plus longtemps aux pas de ceux
qui ont honoré, à un titre ou à l'autre, les belles institutions
dont l'existence reste liée désormais au nom de M. de Cau
'mont, qu'il me soit permis de consacrer ici un double témoi
gnage de reconnaissance pour lui et pour la femme éminem- '
ment distinguée qui, pendant près d'un demi-siècle, a sOlltellu,
avec tant de résolution ef de discernement, les efforts de celui
le sentier de la science
qui, a suivi, sans jamais s'en écarter,
où il a établi, pour nous, tant de stations où les exprits les plus
les plus chercheurs s'arrêteront longtemps avec dé
libres et
lices,
Cette lecture écoutée avec une sympathique atrention est
suivie de marques unanimes d'approbation .
M. du Chatellier répètè qu'il est possesseur de la ban
M. de Canmont, au nom de l'Association nor
nière que
mande, offrit autrefois à l'Association bretonne, :et que ce
sera pour lui un plaisir de faire don de cette relique à la
Société d'Archéologie du Finistère, pour être déposée au
l'fusée départemental, où elle rappellera à tous le souvenir
M. de Caumont. /' .
M. de Blois se fail l'interprête des sentiments de l'as
semblée en remerciant vivement M. du Chatclliel' de l'hom-
mage- par lui rendu au célèbre et si modestc érudit que
la science "ient de perdre.
L'Assemblée, a di~ 1\1. le président, ne pouvait, dans le
deuil général de toule~ les · Sociétés d'Archéologie, mieux
• U Jurer la reprise de ses travaux que par l'hommage
des arts du moyen-àge. Ce sentiment protège aujourd'hui
ses monuments contre le vandalisme de l'impiété ou de
l'ignorance qui en a détruit ou mutilé un si grand nombre.
NIes relations avec . de Gaumont, sans être aussi
suivies que celles de M. Dllchatellier, ont duré trente ans.
à la fondation de l'Association bretonne
Elles remontent
qui m'avait fait l'honneur de me confier la direction de sa
classe d'archéologie. Je me hâtai de réclamer les conseils
de l'expérience de 1\1. de Caumont. La Bretagne n'avait
alors qu'une seule Société d'Archéologie, c'était celle des
Il m'encouragèa à tenter la fondation des
Côtes-du-Nord.
quatre autres qui, en moins de quelques mois, furent éta
bliesa Rennes, Nantes, Vannes et Quimper. C'est donc
SOIIS son inspiration que la nôtre a pris naissance.
Je ne vous parlerai pas, Messieurs, de l'accueil aimable
que je rencontrli'Ï dans sa belle habitalion de Vaux-sllr
voisine de Caen .. ville où il passait la saison d'hiver.
Laison,
L'étude qui fait progresser la science, ne snffit pas pour
en assurer la diffusion. A un dévouement sans bûmes, qui
mettait au service de ses progrès une fortune consir!érable
et une incroyable activité, M. de Caumont joignait le don
ne fit jamais
précieux d'une éminente sociabilité. Personne
moins d'étalage de ses connaissances, qui ètaient on peut le
, dire, presqu'~niverselles. 'Il ne s'occupait que de faire va
loir celles des personnes avec lesquelles ses réunions
scientifiques le mettaient en rapport. Cette abnégation', di
sons mieux, cette humilité, lui donnait un empire irrésis
tible pour écarter dans ses congrès les vaines prétentions
d'amour propre et en éloigner tontes les causes de divrsion ;
tont y était ordonné de mnnière à faire marcher de front
dans leurs Ih)mbreuses sections, consacrées les unes aux
sciences natnrelles, les autres à l'histoire ou à la lillérature,
ces connaissances utiles dont il a été partout II' propagateur.
Telle a été la carrière remplie par 1\'1. de Caumont, pen
dant plus de trènte années. Il était au courant des arts
comme des sciences; ses titres archéologiqlles sont cepen-
dant plus connus que les autres. Lui ayant demandé un
jour comment il était arrivé à détr-rminer les caractères
archéologiqucs de chaquc époque, il me répondit que dans
sa jeunesse, son goût pour l'art l'avait porté à suivre
:\1. Jo}in:t0nt pendant que ce dessinateur reproduisait la
belle eghse de Bayeux pour son ouvrage des Cathédrales
de France, et que .. partant des données vagues qu'il a\'ait
rer,ueillieR de cet artiste, il était, à force d'observation,
arrivé à la classification des styles qu'il a enseignée dans
ses cours d'archéologie monumentale.
Il y a quelques années, je rencontrai, un dimanche
matin, n. de Caumont qui p:tssait dans notre vi\le pOUl' se
rendre à l'habitation de M. du Chatellier, et j'eus le plaisir
de visiter avec lui notre belle cathédrale.
II a, comme vous l'a très-bien rappelé M" du Chatellier,
concouru a la fondation de l'Association bretonne, qui reçut
de ses mains la bannière que voulut bien alors offrir,
comme à une sœur, l'Association normande. Qu'il me soit
permis dA revendiquer pour notre Association qui va re
naître, ce symbole de l'union des deux grandes provinces
de rOuest.
Je remercie, au nom de la Société .. M. du Chatellier oe
son hommage à la mémoire oe M, de Caumont. Je ne fais
qu'exprimer nos communs sentiments, en priant l'auteur de
nOl1s remeUre les pages qu'il. nous a lues, Nous serons
heureux de les reproduire dans notre bulletin, pOUL' nos
confrères absents à cette séance.
J'arrive de Saint-Brieuc. Il a été arrêté que la Bretagne
reprendrait ses Congd~s, Vous en aurez les prémices,
l\iessieurs, Il a été résolu que dès le mois de septembre
notre ville serait tmcore le siége de ses assises agricoles et
archéologiq ues.
unanime, s'associe à la
L'assemblée, par un témoignage
proposition de M. le président.
L'étal de santé de M. Le l'len ne lui permettant pas de
lire son travail sur la restauration des tombeaux des
évêques de Quimper, on passe à la discussion du règlement,
Le secrétaire donne lecture du projet, puis il est pa!'isé à
l'examen des articles.
Diverses observations sont présentées dans le cours de
) d'scussio par MM. Bourassin, de Blois, Richard, Duval,
Audran.
Les articles suivants, composant le règlement, sont en
suite successivement votés par l'assemblée:
RÈGLEMENT
ARTICLE 1 er. ' La Société archéologique du département du
Finistère a pour objet :
1 De rechercher, d'étudier et de décrire les monuments
anciens. et plus spécialement ceux du Finistère, et de veiller à
leur conservation;
2 D'étudier l'histoire, les idiomes et les institutions du
pays;
3° De travailler à l'accroissement du Musée département'al
d'archéologie. '
ilS
ART. 2. Le bureau de la Société se compose: d'un prési
de deux vice-présidents, de deux secrétaires et d'un tré-
dent,
soner •
Le président et les vice-présidents sont élus annuellemeAt,
au mois d'avril, au scrutin secret, et à la majorité des membres
ile
présents.
Les secrétaires et le tl'ésorier sont élus aussi au scrutin secret
et pour une période de trois ans. .
En cas de vacance, leurs successeurs ne son t élus que pour
le laps de temps,restant à courir jusqu'au terme de la période
pour laquelle ils avaient été nommés.
ABT. 3. Le président dirige les séances, donne la parole,
veille à l'eIécution du réglement, fait les convocations, délivre
les mandats des dépenses autorisées par la Société et la repré
dans ses relations avec l'autorité ou avec les autres
sente
Sociétés. .
En cas d'empêchement, il est suppléé par l'un des vke.pré
sidents, ou à défaut, par un des membres présents dé~igné
par l'assemblée.
ART. 4. ' Les secrétaires rédigent les procès-verbaux des
séances, en surveillent l'impression, l'envoient aux sociétaires,
de la conservation des omrages et documents
et sont chargés
à la Société.
appartenant
ART. 5. Le trésorier perçoit la cotisation des sociétaires
et toutes autres sommes pouvant revenir à la Société; il ac
les dépenses ordonnées ou approuvées par le présîdent, à
quitte
l'exception des menus frais; il tient les comptes et soumet les
résultats de sa gestion à -la Société à la fin de chaque année.
ART. 6. 'Le bureau fixe l'ordre du jour, décide, s'il ' y a
la convocation à des séances extraordinaires, nomme les
lieu,
commissions, délibère sur tout çequi peut intéresser la So
, ciété, et règle tout ce qui tient à la publication, soit in-extenso,
soit en résumé, de mémoires, notices ou travaux de toute lIa
ture communiqués à la Société.
ART. 7. Pour être .membre de la Société, il faut:
1 0 ~tre présenté par deux membres déjà inscrits j
2 Etre inscrit à l'ordre du jour de la séance du vote; ,
3- Obtenir la majorité des voix des membres présent.s à la
!:>eance.
ART. 8. Les membres de la Société payent une cotisation
annuelle de DIX FRANCS. au mois d'avril de chaque année,
on au moment de leur admission. Toutefois, les membres admis
à partir du 1 octobre n'auraient à ,,-erser que CINQ FRANCS
pour le semestre d'octobre à avril.
ART. 9. Tout membre qui serait en retard d'une année
le paiement de sa cotisation, pourra être déclaré démis-
pour
SlOnllaue.
ART. 10. Les séances de la Société ont lieu à Quimper.
le second samedi de chaque mois, à deux heures, dans la salle
du Musée départemental d'archéologie réservée aux antiquités
gallo-romaines. Toute séance extraordinaire sera l'objet d'une
en temps utile à chaque socié
convocation spéciale adressée
taire (1).
(1) Dans la réunion du 15 avril, le troisième samedi de chaqqe mois
avait été choisi pour le jOUl' ordinaire dei séances. Cette décision a
été modifiée par l'article 10 du règlement, sur l'observation bien fondée
troisième samedi du mois correspondant au joUI' de foire de
que le
affaires, ne pourraient
Quimper. plusieurs membres, rettmus par leurs
jour-l~, s~ repdre &u~ sé&lIçe!! d~ la Société.
A T 11 ' Un bulletin mensuel sera adressé aux 'sociétaires,
·ro·L1r~ . au moins avant chaque réunion. Outre le procès-
VeI . .. t . t 't l '
réuniotl. il con.tIendra~ SOIt m-e,x ,enso, SOlt pa.r ex raI, es me-
moires dont l'ImpressIOn aura ete reconnue utIle par le bureau.
ART. 12. ' . ' L'~rdre du, jour inscrit à l~ s~ite du, b.ulletin,
indiquera avec le Jour et 1 heure de la reUl1lon, 1 objet des
lectures et communic,ations qu~ ~eront faites ~ la sé~nce, . et qui
devront être annoncees au presIdent au mOIns qumze. JOurs à
l'avance.
ART. 13 .. - Les membres dont les travaux seraient publiés
in.exteuso dans le bulletin de la société, devront fournir, huit
jours au plus tard après la séance, un manuscrit définitif de
leur travail qui servira aux secrétaires pour corriger les
épreuves. . '
Art. 14. Le titre de membre honoraire pourra être dé-
cerné aux savants connus par leurs travaux, aux personnes qui
auront rendus de grands services à la Société, ou à celles qui
auront fait des dons importants au Musée départemental d'ar
chéologie.
Art. 15. Lorsque M. le Préfet du Finistère, Mgr l'Evêque,
ou M. le maire de Quimper assisteront à la séance, ils prendront
place près du Président.
. Art. 16. . , Toute discussion politique ou religieuse est inter-
dite dans les réunions de la Société.
Art. 18. Le présent règlement ne peut être modifié que
sur une demande formée par dix membres au moins, et signée
par eux.
, Il sera procédé au scrutin un mois après que la modification
demandée aura été inscrite à l'ordre du jour.
Dans le cas ou trois membres présents ne trouveraient pas
la réunion assez nombreuse, ils pourraiClH demander le renvoi
à la séance suivante.
le vote aura lieu à la majorité des membres
A cette séance
le nombre.
présents, quelqu'en soit
Après le vote du règlement, M. Duval demande où seront
à la
conservés les archives et documents appartenant
Société, et quels sont, dès aujourd:hui, ces documents.
M. de Blois répond qu'il a entre les mains les procès
de l'ancienne Société et quelques ouvrages' qui lui
verbaux
ont été offerts, et qu'il tient le tout à la disposition de la
Société. .
M. Le fait connaître que le Musée départemental
le lieu le plus convenanle pour
d'archéologie lui paraît être
. la conservation de ces ouvrages et de ceux qui pourraient
à la Société, tt qu'il y existe une
être ultérieurement offerts
armoire où ils seraient à l'abri de toute chance 'de dété-
noraUon.
. le président invite les membres présents à faire
au Musée, où ils pourront se rendre compte des
une visite
nouvelles acquisitions qui ont été faites, de son aménage
ment el de l'emplacement proposé pour la conservation des
archives de la Société.
M. Audran, avant la clôture de la séance .. fait hommage
au Musée départemental d'une lance en bronze d'une par
filitcconservation, trouvée il y a quelques années, dans
l'enclos des Ursulines de Quimperlé.
La séance est levée à 4 heures et demi.
Le Secrétaire,
V. DE MONTIFAULT.
7 c:=wo- ..-. .. r--
ORDRE DU JOUR
Pour la séance du samedi 14 iuin, à 2 heures, dans une des
salles du Musée d'Â rchéologie. .
1 Restauratiou des tombeaux des évêques dans la cathé-
de Quimper, par M.R. F. Le Men. '
drale
2° Notice sur le château du Taureau, près Morlaix .. par
M. A. de Blois .
Le Président de la Société ..
A. DB BLOIS.
NOTA .. MM. les Sociétaires qui voudraient payer leur co
tisation, sont priés d'en adresser le montant (t 0 francs) .. à
. Faty, chef de bataillon en retraite, rue des Reguaires,
n° 22, à Quimper.
Dons offerts au Musée départemental d'archéologie.
FLAGELLE, expert à Landerneau, membre de la
Société. , .
10 Bague romaine en verre bleuâtre, trouvée en defn-
chant un bois" à 400 mètres au nord de Lestremclar, en la
commune de Sizun (Finistère). C'est dans la même localité,
où les débris romains abonden', que fut découverte il y a
de femme, en terre blanche, qui
quelques années, nne tête
a appartenu à une statuette de plus grande dimension que
celles que l'on rencontre habituellement cn Bretagne. M. le
Bourg, notaire à Sizun, a fait don de ce remarquable frag
ment au Musée départemental, par l'intérmédiaire de
M. Flagella. .
2° Anneau de bronze trouvée en 1872" en défrichant le
de bataille ùe Landerneau.
champ
3 Un petit bronze de Crispus et un ardillon de boude en
en 1872, au milieu de substructions romai-
bronze trouvés
nes" en la commune de Ploudaniel (Finistère). .
Un petit brouze de Tetricus 1, trouvé dans les ruines
de Kerradennec, sur la "oie qui conduisait a
romaines
Vorganiu'ltt.
5° Un petit bronze de Tetrictls II., même provenance.
6" Six petits bronzes barbares, même provenance.
L.1BASQuE, agent-,'oyer de J'arrondissement de Brest.
de bronze, de 4 centimètres de côté, garni
Plaque antique
en même métal, trouvée en t 87 '., à Pen-ar
de trois clous
C'hleuz, en la commune de Guipavas (Finistère), à 2 mètres
le chemin vicinal de Landerneau à
de profondeur, contre
Kerhuon (Son.E, n° 376 du cadastre). '
M. COLLIN, cultivateur au Quenquis-Meur, commune de
Plouider ( Finistère) .
1. Une monnaie gauloise en bronze coulée, de pro"e-
nance Inconnue,
2. Quatre petits bronzes ou monnaies de billon de Gal
à Keralien, en la commune de Plabennec" sur
lien, trouvés
limitt' de celle de Guipavas (Finistère).
3. Un petÏl bronze de Salonine, femme de Gallien; même
provenance. SALONINA AUG. Son buste diadémé à droite
avec le croissant. Rev. AUG. IN PÂCE .. Salonine assise à
gauche tenant une branche d'olivier et un sceptre. A
l'exergue:
Celle pièce n'est .pas commune.
4. Douze monnaies de même module de Postume ; même
Parmi ces monnaies les deux suivantes sont
provenance.
assez rares .
. J.. JMP. C. PosTmlUs P. F. AUG. Son buste radié à droite
Rev. HERC. DEUSONIENSI. Hercule nu
avec le paludament.
à droite appuyé sur sa massue et tenant un arc; la
debout
peau du lion repose sur son bras gauche.
II ... hlP. C. POSTUM.US P. F. AUG, Son buste radié à
le paludamsnt. ·Rev. SAECULO FRUGIFERO. Cadu-
droile avec
cée ailé.
5. Un petit bronze de QuintilIus ; mêm~ provenanc.p-,
6. Une monnaie de même module de Constantin II;
meIlle provenance~
M. Adolphe AL~VOINE, négociant à Pont-Croix .
1 Urne gauloise en terre, munie d'une anse, trouvée en
1871 dans le tumulus de Lescongard, en la commune de
Plouhinec. .
2° Un demi-écu de Navarre et Béarn.
M. Anatole DE BARTHÉLÉl\ty, secrétaire de la Corn mission
de la Topographie des Gaules. '
Seize monnaies gauloises appartenant à divers peuples et
se répartir ainsi: ARDUI, 6 ; ALLOBROGES, 1 ; BITU
pouvant
RIGES, i ; CARNUTES, 3; ERICASSES .. 1 ; MASSALIA, i ; PÈTRU
CORII, 1 ; SEG1JSAvn, 1 ; SEQUANI, 1.
M. GAUBERT, notaire à Carhaix, membre du conseil
général.
1 Une hache en pierre provenant des envirclns de Car
haix.
2 Une hache en bronze trouvée dans la commune du
Huelgoat.
(Â suivre.)
Quimper, imprimérie d'Alphonse CAEN,