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Inventaire des stèles de l'Âge du fer
Commune de Névez


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Névez Église
La stèle celtique (ou gauloise) devant l´église de Névez [dlf 2020]
Note 1. Comme celle exposée dans le jardin de l´Évêché devant le Musée Départemental Breton à Quimper. Une pierre, plus petite et moins régulière trouvée en Névez, pourrait être une stèle de ce type, mais n´a pas été expertisée. [dlf 2020]
La commune de Névez est le pays des « Pierres Debout », pierres en granit qui clôturent des parcelles, ou pierres qui, dépassant deux mètres de hauteur, appareillent les murs de certaines chaumières. Mais dans le bourg, à l´angle du porche ouest de l´église Sainte-Thumette, se dresse une pierre d´une autre nature et d´un grand intérêt préhistorique. De forme tronconique, chanfreinée à neuf pans, elle a une hauteur de cent vingt-quatre centimètres. Ce n´est pas une borne milliaire gallo-romaine, ni un menhir du néolithique, mais une stèle du second Âge du Fer, une stèle celtique ou gauloise. C´est à partir de 450 avant J.-C. que la civilisation dite de la « Tène » (du nom du bourg suisse qui la désigne et qui succède à celle de Halstatt située en Autriche), atteint l´Armorique. Névez se situe alors dans la cité gauloise des Osismes, qui occupe l´ouest de la péninsule armoricaine. Les Celtes pratiquent l´incinération de leurs défunts et regroupent les urnes cinéraires dans des cimetières parfois signalés par des stèles qui offrent des formes variées : elles peuvent être basses ou hautes (jusqu´à trois mètres), hémisphériques [1], de section carrée, circulaire ou polygonale comme celle de Névez, ou décorées de cannelures [2]. Ces stèles ont une embase grossière qui les maintient solidement dans le sol. Généralement ces stèles sont déconnectées de leur contexte originel. Elles ont été déplacées, mutilées, débitées, réemployées pour la construction de murs ou de calvaires. La stèle de Névez qui comporte à son sommet un trou circulaire où pouvait peut-être s´emboîter le fût d´une croix a donc été vraisemblablement christianisée. Certaines stèles présentent des entailles horizontales et ont pu servi de piloris à une époque indéterminée. Deux autres stèles celtiques sont visibles et bien mises en valeur sur le placître de la chapelle de Saint-Philibert en Trégunc. Le Musée Départemental Breton à Quimper expose dans les jardins de l´Évêché quelques exemples de stèles et conserve dans son département consacré à la préhistoire la haute stèle de Plobannalec [3] qui a été romanisée. Ces stèles témoignent de la dernière période de la préhistoire, l´Âge du Fer importé par les Celtes, et qui s´est étendu sur les cinq derniers siècles avant J.-C.. En 56 avant J.-C., la défaite navale, au large du golfe du Morbihan, des lourdes barques à voile des Vénètes face aux galères de Jules César, entraîna, après une impitoyable répression, la romanisation de l´Armorique. Daniel Le Feuvre [dlf 2020]
Note 2. Exposée à l´entrée du jardin de l´Évêché à Quimper. [dlf 2020]
Note 3. Après la conquête romaine des divinités du panthéon romain sont sculptées sur cette stèle gauloise : Mars, Mercure accompagné d´un défunt ou d´un amour (?), Hercule et Apollon associé à Hygie (déesse de la santé). [dlf 2020]